La Montagne Pelée mérite bien un article pour elle toute seule : point culminant de la Martinique, au passé... hum sulfureux c'est le cas de le dire, proposant plusieurs belles randos pour la gravir sur ses différents versants, et un panorama exceptionnel depuis le sommet !
Deux topos rando plus détaillés se trouvent dans la section dédiée du blog :
Le volcan est actif (et étroitement surveillé), les sources chaudes et les petits tremblements de terre fréquents sont là pour le rappeler... La fameuse éruption majeure a eu lieu en 1902 et
avait anéanti la ville de Saint-Pierre, puis le village de Morne Rouge quelques mois plus tard, suite aux nuées ardentes ayant dévalé les pentes.
La forme actuelle du volcan (culminant au « Chinois » à 1397m) fait suite à sa dernière éruption remontant aux années 1930.
Le volcan occupe tout le nord de la Martinique, ses pentes descendant jusqu'à l'océan Atlantique d'un côté et jusqu'à la mer des Caraïbes de l'autre. Et si elle est dégagée, on l'aperçoit de
quasiment partout sur l'île.
Par l'itinéraire de « l'Aileron » c'est une rando tout ce qu'il y a de classique avec 600-700m de dénivelé entre le départ depuis le belvédère jusqu'au sommet, ça n'a rien d'insurmontable pour
des randonneurs moyens.
Par contre le principal problème quand on veut y grimper, c'est la météo extrêmement changeante sur la Pelée... les nuages venus de l'Atlantique se bloquent sur le flanc est et envahissent le
sommet la plupart des jours de l'année, même en saison sèche et quel que soit le temps ailleurs sur l'île.
Donc pour les randos, le mot d'ordre c'est : partir (très !) tôt.
En règle générale, un jour de beau temps, les nuages envahissent le sommet dès 10h00 le matin. La logique est bien sûr de l'atteindre avant, et même bien avant pour avoir le temps de redescendre
la partie un peu délicate sans se faire prendre dans le brouillard (une fois revenus au niveau des « refuges » il n'y a plus trop de risque de se perdre, le sentier étant plus facile à
suivre).
Avant de détailler un peu les différentes options, une petite carte n'est sans doute pas superflue car il y a pas mal de variantes...
Une fois arrivés au bord de la caldeira du volcan, à 1200m d'altitude environ, depuis l'un des trois versants possibles (soit par l'Aileron côté Morne Rouge, soit depuis Grande Savane côté
Caraïbe, soit depuis Grand Rivière ou Macouba côté nord) il y a plusieurs sections de sentier modulables pour former des boucles entre les deux « refuges », l'Étang Sec (le fond de la caldeira),
et les cônes formés par les éruptions de 1902 et de 1929. C'est au choix et surtout en fonction de la météo.
Les itinéraires possibles pour atteindre la caldeira (à 1200m d'altitude environ) :
- Par l'Aileron
- L'Aileron est la pointe qui forme un ressaut sur le versant sud de la Montagne Pelée. Le départ se fait depuis le belvédère au-dessus de Morne Rouge (altitude 800m).
C'est le sentier le plus court, le plus simple et donc logiquement le plus couru.
- Par Grande Savane
- Le chemin débute au bout de la route qui mène à Grande Savane au-dessus du village du Prêcheur (altitude 650m). Plus long, mais à mon goût plus sympa (le départ du
sentier est dans la jungle, et on surplombe la mer des Caraïbes tout au long de la montée) et nettement moins fréquenté pour un départ en journée.
- Par Grand Rivière
- Le départ se trouve à l'Habitation Beauséjour au village de Grand Rivière (altitude 100m). Une variante part du quartier Cheneaux au village de Macouba, et rejoint
le sentier qui vient de Grand Rivière au niveau de la Savane Anatole. L'itinéraire passe au sommet du Morne Macouba (1300m), avant de redescendre sur le 2ème refuge au bord de la caldeira. Jamais
testé.
Les différents sentiers envisageables ensuite pour atteindre (ou non) le sommet :
- Le tour de la caldeira
- La portion « balade » à peu près plane et qui longe la moitié nord du cratère.
- Le cône de 1902
- Une section « montagnes russes » : à partir du 2ème refuge (1245m) le sentier descend tout d'abord par des marches très raides jusqu'au fond de la caldeira («
l'Étang Sec », 1209m) puis remonte au sommet du cône formé par l'éruption de 1902 (1364m) et enfin redescend au 3ème refuge (1332m).
- Le Chinois
- C'est la portion la plus délicate, qui permet d'atteindre le point culminant à 1397m (cône issu de l'éruption de 1929) et qui part du 3ème refuge. Ce n'est pas très
long, il y a moins de 100m de dénivelé, mais c'est casse-gueule entre les blocs de rochers souvent humides et glissants, et les trous et failles cachées par la végétation. Et il faut aussi
redescendre par où l'on est monté. Enfin pour peu que le brouillard soit de la partie, ça devient vite compliqué de suivre les piquets indicateurs qui balisent le tracé.
Timing favori : départ de nuit à 5h00 du matin depuis le belvédère, montée de l'Aileron à la lampe torche, lever de soleil depuis la plaine des Palmistes (le grand plateau qui borde le cratère à
l'est, où est situé le 2ème refuge) et enfin l'ascension du sommet avec les premiers rayons de soleil. De cette manière on évite les nuages, on a la montagne pour soi tout seul, et le panorama
dans la lumière du petit matin est féérique.
En images...
Le départ du belvédère, dans un concert de grenouilles !
Sur l'Aileron...
Le lever de soleil depuis le plateau...
La fin de la montée au premier sommet, issu de la terrible éruption de 1902.
Au loin vers le sud, les Pitons du Carbet sont déjà dans les nuages...
La vue splendide vers le nord depuis ce même cône (à 1364m, dépassé de seulement quelques dizaines de mètre par le point culminant à 1397m).
On devine la caldeira en bas à droite, et le Morne Macouba juste derrière. Dans le fond on aperçoit l'île de la Dominique !
De l'autre côté, on distingue la côte Atlantique jusqu'à la presqu'île de la Caravelle...
En redescendant du cône de 1902 on rejoint le 3ème refuge... dans un état tel qu'il faudrait être sacrément en galère pour s'y réfugier !
Le sentier vers le sommet du Chinois part sur la gauche, ou alors on peut continuer tout droit pour redescendre vers la caldeira et en faire le tour pour revenir au 2ème refuge (cf carte
ci-dessus)...
Le tour de la caldeira, magnifique par temps dégagé...
La montée au Chinois, dans un enchevêtrement de blocs de lave glissants, de failles et de végétation. Déjà que dans de bonnes conditions météo c'est pas forcément évident...
Dans le brouillard et avec les pentes abruptes du versant Caraïbe qui trainent à proximité, on imagine la partie de plaisir !
L'éperon rocheux du Chinois, l'arrivée n'est plus très loin.
Au sommet de la Montagne Pelée !
En solo...
Ou en famille !
Le versant Caraïbe...
Et la côte vers le sud, jusqu'à la baie de Fort-de-France que l'on devine dans le lointain.
Le cône de 1902 au premier plan, le cratère en contrebas, et la plaine des Palmistes.
Le 2ème refuge se trouve au croisement des trois sentiers que l'on aperçoit : sur la droite celui qui monte de l'Aileron, sur la gauche celui qui longe le bord de la caldeira, et enfin celui qui
descend du Morne Macouba (itinéraire depuis Grand Rivière).
La caldeira vue depuis le plateau...
Le fond du cratère envahi par la végétation, appelé l'Étang Sec (il s'était rempli juste avant l'éruption de 1902), avec ses airs de monde perdu !
A la descente, le sommet du Chinois vu depuis la plaine des Palmistes...
Une petite vidéo de la Montagne Pelée aux aurores...
Changement de décor avec la montée depuis Grande Savane (une route étroite qui part à l'entrée du village du Prêcheur grimpe jusqu'ici depuis la côte) : le départ étant plus bas en altitude
(680m) que celui de l'Aileron, le tout début de la randonnée est encore dans la végétation.
Le Piton Marcel...
La montée se fait avec la mer des Caraïbes en toile de fond permanente...
En montant sur ce versant on ne voit pas arriver les nuages. S'ils commencent à déborder de la crète, inutile de continuer...
En haut ça donnera ça... 10 degrés de moins, trempés par l'humidité en quelques minutes, et une réelle possibilité de s'égarer dans les blocs de rochers.
D'une manière générale quel que soit le côté par lequel on grimpe la Montagne Pelée, il est préférable voire indispensable d'avoir un vêtement chaud et un k-way dans le sac, les nuages pouvant
tout envahir en quelques minutes... et si c'est le cas il est inutile d'insister, autant redescendre et retenter sa chance un autre jour... en avançant un peu l'heure du réveil !
La Montagne Pelée ce n'est pas forcément la plus belle rando de la Martinique, mais le panorama par temps dégagé depuis le sommet est extraordinaire.
Donc il faut partir très tôt pour devancer les nuages quasi systématiques. On radote mais sinon c'est du gâchis...
Un autre créneau horaire particulièrement aléatoire : la toute fin d'après-midi où parfois la montagne se dégage sans prévenir !
L'ombre conique du volcan dans la vallée...
Les Pitons du Carbet qui rougeoient au loin...
Lorsque quelques petits nuages s'accrochent encore, avec la lumière de fin de journée (et la montagne généralement pour soi tout seul) l'ambiance peut être magique !
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