Point culminant de la Martinique, la Pelée propose plusieurs belles randos pour la gravir sur ses différents versants, et un panorama exceptionnel depuis le sommet !
Par l'Aileron c'est l'itinéraire le plus court, le plus simple et donc logiquement le plus couru...
Le détail de cette rando reprend dans les grandes largeurs l'article du blog qui présentait la Montagne Pelée et les randos que nous y avions faites lors de notre séjour sur l'île en 2011.
Désormais on vit en Martinique et avons regrimpé sur la Pelée à plusieurs reprises, notamment avec Mini-Lapinette sur le dos, ce qui a permis d'enrichir un peu plus en infos le sujet...
Par l'itinéraire de « l'Aileron » c'est une rando tout ce qu'il y a de classique avec 600-700m de dénivelé entre le départ depuis le belvédère jusqu'au sommet, ça n'a rien d'insurmontable pour des randonneurs moyens.
L'Aileron est la pointe qui forme un ressaut sur le versant sud de la Montagne Pelée (à droite sur la photo). Le départ se fait depuis le belvédère au-dessus de Morne Rouge (altitude 800m). C'est le sentier le plus fréquenté de tous ceux qui mènent au cratère.
Par contre le principal problème quand on veut y grimper, c'est la météo extrêmement changeante sur la Pelée... les nuages venus de l'océan se bloquent sur le flanc de la montagne côté Atlantique et envahissent le sommet la plupart des jours de l'année, même en saison sèche et quel que soit le temps ailleurs sur l'île.
Donc pour les randos, le mot d'ordre c'est : partir (très !) tôt.
En règle générale, un jour de beau temps, les nuages envahissent le sommet dès 10h00 le matin. La logique est bien sûr de l'atteindre avant, et même bien avant pour avoir le temps de redescendre la partie un peu délicate sans se faire prendre dans le brouillard (une fois revenus au niveau des « refuges » il n'y a plus trop de risque de se perdre, le sentier étant plus facile à suivre).
À noter qu'en plein carême soit février-mars-avril, il arrive de temps en temps que le plafond nuageux qui recouvre la Pelée s'élève avec la chaleur du milieu de journée, assez haut pour dégager le sommet. Mais dès que le soleil baisse un peu au cours de l'après-midi, les quelques degrés de moins suffisent à faire redescendre les nuages et la montagne reprend son capuchon.
Autrement dit il y a parfois un créneau entre midi et 14 ou 15h00, qui a par contre l'inconvénient d'imposer une ascension en pleine chaleur...
Mais le timing perso favori reste au petit matin avec un départ de nuit une bonne heure avant le lever de soleil depuis le belvédère, la montée de l'Aileron à la lampe torche, les premières lueurs une fois sur la plaine des Palmistes et enfin l'ascension du sommet avec les premiers rayons de soleil.
De cette manière on a de bonnes chances d'éviter les nuages, on a la montagne pour soi tout seul, et le panorama dans la lumière du petit matin est féérique.
Concert de grenouilles assuré !
Sur l'Aileron...
Le lever de soleil depuis la plaine des Palmistes (le grand plateau qui borde le cratère à l'est, où est situé le 2ème refuge)...
À partir du 2ème refuge (1245m) le sentier descend tout d'abord par des marches très raides jusqu'au fond de la caldeira (« l'Étang Sec », 1209m) puis remonte au premier sommet à atteindre, celui du cône formé par la terrible éruption de 1902 (1364m).
Au loin vers le sud, les Pitons du Carbet sont déjà dans les nuages...
La vue splendide vers le nord depuis ce même cône (à 1364m, dépassé de seulement quelques dizaines de mètre par le point culminant à 1397m).
On devine la caldeira en bas à droite, et le Morne Macouba juste derrière. Dans le fond on aperçoit l'île de la Dominique !
De l'autre côté, on distingue la côte Atlantique jusqu'à la presqu'île de la Caravelle...
En redescendant de l'autre côté du cône de 1902 on rejoint le 3ème refuge (1332m)... dans un état tel qu'il faudrait être sacrément en galère pour s'y réfugier !
Le sentier vers le sommet principal (le « Chinois ») part sur la gauche, ou alors on peut continuer tout droit pour redescendre vers la caldeira et en faire le tour pour revenir au 2ème refuge...
La section vers le sommet du Chinois, qui permet d'atteindre le point culminant à 1397m (cône issu de l'éruption de 1929) et qui part du 3ème refuge, est la plus délicate de toute la montée. Ce n'est pas très long, il y a moins de 100m de dénivelé, mais c'est casse-gueule entre les blocs de lave humides et glissants, et les trous et failles cachées par la végétation. Et il faudra aussi redescendre par où l'on est monté.
Enfin pour peu que le brouillard soit de la partie, ça devient vite compliqué de suivre les piquets indicateurs qui balisent le tracé... et méfiance de rigueur car les pentes abruptes du versant Caraïbe trainent à proximité !
Ça peut donner ça (photo prise lors d'une autre ascension de la Pelée) : 10 degrés de moins, trempé par l'humidité en quelques minutes, et une réelle possibilité de s'égarer dans les blocs de rochers.
Au sommet de la Montagne Pelée !
Le versant Caraïbe.
Et la côte vers le sud, jusqu'à la baie de Fort-de-France que l'on devine dans le lointain.
Le cône de 1902 au premier plan, le cratère en contrebas, et la plaine des Palmistes.
Le 2ème refuge se trouve au croisement des trois sentiers que l'on aperçoit : sur la droite celui qui monte de l'Aileron, sur la gauche celui qui longe le bord de la caldeira, et enfin celui qui descend du Morne Macouba (itinéraire depuis Grand Rivière).
En redescendant par le même itinéraire on repasse par le fond du cratère envahi par la végétation, appelé l'Étang Sec (il s'était rempli juste avant l'éruption de 1902), avec ses airs de monde perdu !
La vue du cratère après être remonté sur le plateau...
Et le sommet du Chinois vu depuis la plaine des Palmistes...
Encore une fois le ciel bleu sur les photos est flatteur mais ce n'est pas toujours comme ça... et quand on grimpe la Montagne Pelée, il est indispensable d'avoir un vêtement chaud et un k-way dans le sac, les nuages pouvant tout envahir en quelques minutes.
Avec le porte-bébé c'est encore plus important de prévoir de quoi protéger son occupant(e) du vent et d'une averse subite. Pour Mini-Lapinette c'est pantalon, sweat, et l'espèce de bulle de protection du porte-bébé pour être bien abritée.
Pour le portage, pour l'instant on n'est jamais montés plus haut que le 2ème refuge au bord du cratère avec le porte-bébé. La montée de l'Aileron est pentue mais pas très longue ni insurmontable, c'est surtout à la descente qu'il faudra faire attention aux glissades dans les portions les plus raides.
La Montagne Pelée par l'Aileron ce n'est pas forcément la plus belle rando de la Martinique, pas de végétation exubérante, très fréquentée, météo capricieuse... mais le panorama par temps dégagé depuis le sommet est réellement extraordinaire !
Commenter cet article