Le nord de
la Martinique, côté mer des Caraïbes sans oublier les vallées et sommets de l'intérieur : gros contraste avec le sud de l'île, on passe des plaines couvertes par les champs de canne et les
plantations de bananes aux montagnes et à la forêt tropicale. Plus de sable blanc corallien mais des plages de sable noir volcanique bordées par la jungle...
C'est le paradis de la randonnée, avec des paysages sauvages et un environnement plus calme que dans les villages balnéaires du sud.
Depuis Fort-de-France, deux routes principales prennent la direction du nord de l'île jusqu'à Saint-Pierre : celle qui suit la côte et traverse les villages de Case-Pilote, Bellefontaine puis
longe les plages du Carbet...
Et la route de la Trace, qui traverse le centre de l'île à travers la végétation tropicale et passe au pied des Pitons du Carbet (les sommets imposants qui surplombent
Fort-de-France).
Par météo dégagée (sinon tout est dans la brume) c'est un itinéraire magnifique, la route serpente sous les fougères arborescentes...
Le long des torrents...
Passe à proximité de cascades cachées dans la végétation (celle-ci c'est le Saut du Gendarme)...
Et offre des paysages superbes avec les différents sommets de l'île en toile de fond.
Le Morne des Roseaux...
Le Morne Césaire, d'où l'on a une vue panoramique sur la baie de Fort-de-France...
Détail de la rando :
Morne Césaire |
À travers la jungle on peut avoir la chance de croiser au détour du sentier une matoutou falaise (mygale arboricole). Elles sont présentes dans toute la moitié nord de l'île (une autre espèce, plus grande et non arboricole, vit dans le sud) comme par exemple sur cette rando assez classique qui part des environs du jardin de Balata :
Boucle d'Absalon |
Le point de départ est l'ancienne station thermale d'Absalon... en contrebas, un préau abrité et un simple tuyau connecté directement sur la source permettent un improbable bain à bulles en pleine jungle ! La source d'Absalon jaillit gazeuse... et à 37°C (la baignoire n'est pas fournie !)
Les Pitons du Carbet (vus depuis le nord)...
Les randos dans les Pitons sont toutes difficiles, voire dangereuses (c'est même officiellement interdit par arrêté préfectoral hors encadrement par des structures habilitées). Mais les panoramas depuis les lignes de crête sont exceptionnels et sans équivalent en Martinique !
Pitons du Carbet |
Une rando un peu moins « ultime » que la trace complète des Pitons, et qui se contente de deux sommets :
Piton Boucher - Morne Piquet |
Le petit village tranquille de Fond-Saint-Denis, sur les pentes d'une vallée encaissée (justement un fond en créole) en redescendant vers la côte Caraïbe...
C'est d'ici que part l'une des extrémités du canal de Beauregard, une balade spectaculaire à flanc de montagne (appelé aussi canal des Esclaves du fait de sa construction par ces derniers au
18ème siècle pour alimenter les moulins des propriétés sucrières).
L'autre extrémité se trouve sur les hauteurs du village du Carbet, sur la côte Caraïbe. Le canal fait environ 4km de long soit 2h30 de marche aller-retour à peu près, à moins d'avoir une logistique
d'enfer avec quelqu'un qui attend avec un véhicule de l'autre côté...
Sans surplomber non plus des à-pics vertigineux, il y a quelques passages un peu tendus au-dessus du vide et la margelle du canal n'est jamais très large. Et en cas de pluie ça peut devenir un
peu kamikaze sur les pierres glissantes...
Le topo détaillé :
Canal de Beauregard |
C'est l'une de nos randos préférées sur l'île, dans la végétation tropicale.
Redescente sur Saint-Pierre et la côte, avec la Montagne Pelée dans le fond...
A Saint-Pierre on peut visiter les ruines subsistant de l'éruption du volcan, qui avait rasé la ville en 1902.
Mais il y a aussi (qui a dit surtout ?) la rhumerie Depaz, sur les pentes de la Montagne Pelée justement !
Au nord de Saint-Pierre, la route qui longe la côte est magnifique et traverse le village du Prêcheur, puis arrive à la plage de l'Anse Céron. Ensuite c'est plus sport avec la petite route qui
monte puis redescend en lacets vers l'Anse Couleuvre, le terminus. Suivant la fréquentation, le week-end ça peut être compliqué de se garer ou même simplement de faire demi-tour...
En bas du parking, il faut traverser à gué le torrent formé par la ravine Couleuvre. Un petit sentier part sur la droite et remonte la rivière. Cette marche-là (environ 1h30 aller-retour) est un
peu commando : il faut crapahuter dans la jungle, traverser de nombreuses fois le torrent sans perdre la trace... et prévoir un stock conséquent d'anti-moustique.
La belle cascade de la ravine Couleuvre (a priori la plus haute de Martinique : 120m) est au bout !
Le chemin qui part du parking amène à un embranchement au niveau des ruines des bâtiments de l'ancienne habitation sucrière (aux Antilles, une Habitation c'était une exploitation - généralement
sucrière car beaucoup plus rémunératrice que le tabac ou le café - couvrant l'ensemble de la fabrication depuis la récolte jusqu'au produit final : une véritable usine avec entrepôts, moulins,
chaudières... et main d'oeuvre servile à la période de l'esclavage). D'ailleurs, de l'autre côté du torrent, la maison principale existe toujours et est aménagée en gîte... dur de trouver plus
isolé comme hébergement sur l'île !
Le sentier principal grimpe à travers la jungle, c'est le début de la randonnée Prêcheur - Grand Rivière, l'un des musts en Martinique (ici détaillé en sens inverse) :
Grand Rivière - Anse Couleuvre |
Tandis que le chemin qui descend à gauche à travers les ruines mène à la sublime Anse Couleuvre...
On s'était un jour amusé à établir une sorte de top 50 perso (bien sûr totalement subjectif...) des plages paradisiaques que l'on avait eu la chance de découvrir lors de nos vadrouilles autour du
globe... et l'Anse Couleuvre figurait dans les toutes premières.
Faut dire que le cadre est extraordinaire...
La baignade y étant généralement calme (sauf durant la saison cyclonique où des grosses houles peuvent temporairement agiter la mer des Caraïbes... et transformer l'Anse Couleuvre en un
magnifique spot de surf, testé et approuvé !) il y a de jolis coins à explorer en masque et tuba de chaque côté de la plage. Il est possible de rejoindre à la nage le petit rocher le moins
éloigné de la côte (le « sous-marin », l'îlet La Perle étant lui bien trop au large) qui est un spot à tortues, mais attention quand même au courant qui peut tirer fort.
On y trouve de belles gorgones également...
En remontant au sentier principal et en le suivant quelques minutes en direction de Grand Rivière, on rejoint une autre plage : l'Anse Lévrier.
Outre les fleurs tropicales (roses de porcelaine, oiseaux de paradis ou comme celle-ci heliconias), on peut rencontrer sur le sentier un manicou (le petit opossum que l'on voit bien plus souvent de nuit ou en descente de lit sur les routes), une mangouste ou une mygale...
Une troisième plage est assez facilement accessible : l'Anse à Voile, où le sable est réputé être le plus noir de toute la Martinique. Lapinette en récolte un échantillon pour vérifier !
La rando des anses plus en détail :
Anse à Voile - Anse Lévrier |
Un dernier passage par l'Anse Couleuvre au coucher de soleil (prévoir la lampe torche pour le retour au parking à travers la forêt tropicale !)...
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