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Laguna de Apoyo

Laguna de Apoyo

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Nouvelle épreuve de notre traversée de l'Amérique Centrale par la route : la sortie du Honduras et l'entrée au Nicaragua ! Sachant que ce passage de frontière n'est pas réputé le plus simple...

Laguna de Apoyo

Déjà retardés d'une journée par nos péripéties à Danlí, on ne l'aborde pas de la meilleure des manières : à quelques mètres de la frontière, une petite voix se fait entendre à l'arrière du camping-car... « euuuh y a de la fumée qui sort » !

Arrêt en catastrophe, mais plus de peur que de mal : c'est le switch du circuit éléctrique entre les batteries de l'habitacle et celle du moteur qui a cramé, victime des vibrations infernales. Il est situé dans un compartiment isolé, les étincelles crépitent et il faut tout déconnecter sans prendre de coup de jus, pour autant y avait pas non plus trop de risque de tout faire flamber.
En revanche le niveau de stress en ressort déjà bien élevé lorsque l'on s'arrête devant le poste de douane un peu plus loin...

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La sortie du Honduras n'est pas très compliquée, quelques « facilitateurs » pas trop insistants (on gère nous-mêmes !), un coup de tampon pour le passeport, un autre pour le permis du camping-car, et on peut s'attaquer à l'entrée au Nicaragua après avoir changé dans la rue tous nos lempiras honduriens en cordobas nicaraguayens à un taux honnête.
C'est une erreur, il vaut mieux avoir des dollars US qui sont la seule devise acceptée par les douanes du Nicaragua pour la taxe touristique (donc on a dû refaire appel à un changeur de monnaie pour retransformer nos cordobas obtenus 5 minutes plus tôt).

Les formalités d'entrée au Nicaragua avec un véhicule sont assez fastidieuses (fumigation, photocopies diverses dont du visa - donc pas faisables à l'avance - et nombreux allers-retours d'un guichet à l'autre).
En cette fin février 2020 vient s'ajouter une étape supplémentaire : la prise de température. El virus, jusqu'alors lointaine rumeur venue d'Asie et d'Europe, est en train de devenir une réalité en Amérique Centrale et les premiers cas ont été détectés au Guatemala.
C'est difficile à imaginer aujourd'hui, mais à cette époque et complètement déconnectés de l'actualité mondiale, on regardait ces infirmiers en tenue de cosmonautes avec des yeux incrédules...

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Jusque-là, les formalités nous avaient pris à peine 1h30 depuis notre arrivée à ce poste-frontière de Los Manos, sans aucun pot-de-vin ni taxe farfelue. Un chrono qui nous place proche des records du passage Honduras - Nicaragua !
Mais il reste une dernière étape à laquelle on espérait couper (elle n'est pas systématique) : les rayons X. Et ça, ça va prendre des heures.

Parce que soit ils ont vu quelque chose sur leur écran, soit ils ont décidé de nous casser les pieds tant qu'on leur lache pas un billet pour abréger, une paire de douaniers va entreprendre de fouiller le moindre recoin du camping-car tournevis en main, de la bibliothèque de Mini-Lapinette à l'évacuation des toilettes.
En réalité on a vraiment planqué un truc : le drone, rigoureusement interdit au Nicaragua avec confiscation directe et définitive. On nous avait conseillé l'intérieur du tableau de bord comme planque, mais on a préféré le glisser au milieu d'un faisceau de câbles éléctriques sous le lit, justement pour brouiller les formes à l'image radar.

Ils ne le trouveront pas, ni rien de rédhibitoire. Mais ils nous laisseront le camping-car dans un état lamentable, y étant rentrés et sortis pas mal de fois avec leurs pompes couvertes de bouillasse.
On file sans faire de scandale, soulagés de laisser derrière nous le passage de frontière le plus compliqué d'Amérique Centrale !

Laguna de Apoyo

Objectif visé : la Laguna de Apoyo, un lac de cratère entre Managua et Granada les deux grandes villes du pays. On y trouve des spots de camping, ou des guesthouses où les camping-cars peuvent se poser.
Mais cette partie du Nicaragua après la frontière de Los Manos est vallonnée, avec des villes longues à traverser comme Estelí, et il y a quelques impondérables...

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En approchant de la capitale Managua, de laquelle on passera au large, les collines du nord laissent la place à une vaste plaine, où se trouvent les deux lacs importants du pays.
Avec des silhouettes plus ou moins coniques qui se découpent sur l'horizon, le Nicaragua est parsemé de volcans répartis sur un axe qui longe sa côte Pacifique, de la frontière du Honduras à celle du Costa Rica.

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Un nuage sombre à la base rouge feu dans un ciel dégagé, au-dessus d'une montagne : c'est la signature du volcan Masaya et de son lac de lave, au planning des prochains jours !

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La Laguna de Apoyo s'atteint au bout de la minuscule route - tellement étroite et pentue pour un camping-car de notre gabarit - qui descend à l'intérieur du cratère, jusqu'au bord du lac...
Après la journée au volant que l'on vient de s'envoyer depuis le Honduras, c'est un miracle d'éviter de justesse une arrivée de nuit qui nous aurait achevés !

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La Toña est au Nicaragua ce que la Belikin est au Bélize, la Gallo au Guatemala ou l'Imperial au Costa Rica : la bière nationale hégémonique, désaltérante bien qu'invariablement insipide.
Au même titre que la découverte des pièces et billets de la monnaie locale, la première bouteille fait se sentir arrivés dans un nouveau pays !

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Le cratère de Apoyo mesure 6 kilomètres de diamètre, et le volcan est éteint depuis 20000 ans. Des poches de magma encore présentes en profondeur sont à l'origine de sources chaudes, et avec la combinaison du climat tropical l'eau du lac ne descend jamais en-dessous de 28°C.
Ce qui en fait un endroit populaire pour la baignade, et le week-end c'est même la grande affluence des locaux venus de Managua ou Granada...

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Pour l'hébergement, nous sommmes descendus au Paradiso Hostel... c'est-à-dire que l'on squatte leur parking pour 10 dollars par jour !
Une immense guesthouse avec dortoirs, bungalows, resto, bar... tout en étages, bâti et tenu par un couple de Français, une adresse qui circule pas mal au sein de la tribu des voyageurs en camping-car en Amérique Centrale.

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Honnêtement, on n'a pas accroché plus que ça.
Ambiance « backpacker hype », avec une rotation ininterrompue de jeunes de toutes nationalités, addicts du selfie Instagram. Beaucoup de strings du bar à la plage, et de looks de surfeurs autour des tables de ping-pong. Avec les inévitables full moon parties...

Pas trop notre délire du moment, mais les transats et les baignades dans le lac sont les bienvenus pour souffler un ou deux jours.

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Et puis on est rejoints par la petite famille des Caminandos, un autre camping-car en vadrouille à travers les Amériques, avec laquelle on avait passé quelques journées sympas dans un camping paumé du côté de la lagune de Bacalar, au Yucatán il y a plusieurs semaines.
L'occasion de retrouver des copains pour les enfants, et d'un ou deux restos au bord du lac pour les parents !

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Un bel objectif pour la suite pourrait être le volcan Mombacho un peu plus au sud, dont on aperçoit le sommet au loin, émergeant au-dessus du cratère d'Apoyo.
Un volcan éteint couvert par la forêt tropicale - il n'en reste plus beaucoup au Nicaragua - et propice à la rando...

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Mais on vise plutôt le Masaya, volcan fortement actif celui-là depuis 2015, et son lac de lave parmi les plus accessibles de la planète.
C'était sans compter sur un individu dont le nom ne parlera à personne ou presque : Nik Wallenda.

Les Wallendas sont une lignée d'acrobates et de funambules américains. Et l'actuelle idée d'exploit du petit dernier, c'est de traverser le cratère du volcan Masaya sur un câble de 500 mètres de long tendu au-dessus de la lave en fusion.
Manque de chance pour nous, le gars et l'équipe de télévision américaine qui le suit monopolisent le site au point d'en avoir privatisé l'accès (le volcan Masaya est un parc national) durant une semaine entière pour organiser la tentative.

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Dépités et après avoir sans succès fait les yeux doux aux rangers à l'entrée (qui nous refusent même le camping devant l'accueil du parc, au pied du volcan), on opte pour un bivouac en plein centre-ville de Nindiri, la localité voisine, en stationnant carrément le camping-car sur la place centrale avec accord du garde municipal.

Pour la discrétion et la tranquillité c'était pas l'idéal, les gamins du village nous ont... fortement sollicités !
Peu de sommeil, mais pas de souci particulier.

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