Miami International Airport, 2h du matin. On attend un hypothétique shuttle d'hôtel depuis plus d'une heure et c'est dommage, on ne pense jamais à se prendre en photo dans de tels moments de dépit.
Pourtant sur ce trajet Seattle - Miami, on sentait plutôt venir la galère de la correspondance de 30 minutes à Dallas. Mais un coup de bol monstre (ou l'imparable logistique américaine) a fait que la porte d'arrivée et celle de départ étaient voisines immédiates... et qu'on n'a eu littéralement qu'à sauter d'un avion dans le suivant, d'un siège à l'autre il nous a fallu moins temps que pour un changement de métro à Paris.
Mais bref pour revenir à cette histoire de navette d'hôtel, le gars du service de nuit a décidemment eu bien du mal à se bouger malgré notre harcèlement téléphonique.
Et le lendemain matin c'est les yeux pas vraiment en face des trous qu'on récupère une voiture de loc pour se diriger, anxieux, vers Miami Beach...
Car le moins qu'on puisse dire après plus de trois semaines de feux de camps et de camping sauvage dans les forêts du Nord-Ouest américain, c'est que l'on appréhende fortement ce passage par la mégalopole floridienne.
Une étape de trois jours qui n'était pas obligée, mais un stop over ne nous coûtait rien d'un point de vue billets d'avion sur le trajet retour vers la Martinique, et... fallait « qu'on voit ».
South Beach, où on piquera quand même une tête !
La démesure des avenues de Miami Beach...
De ses hôtels de luxe...
Et l'extravagance à tous les coins de rue !
Côté shopping, c'est du délire.
Et sur ce genre d'activité, l'intérêt de chacun des membres des Lapinous s'avère... très disparate !
Au bout d'une matinée on en a tous ras le bol de Miami Beach. C'est fait « on a vu », c'est confirmé ça n'est pas pour nous.
Et la fuite est tellement pressante que l'on fait une croix sur Miami tout court, sans même aller faire un tour du côté de Little Havana et de la célèbre Calle Ocho qui auraient pu davantage nous correspondre.
Finalement on va prendre l'air dans les marais (et il nous a fallu quasiment 2h de circulation pour enfin sortir de l'agglomération tentaculaire de Miami, ce qui n'a arrangé en rien notre ressenti) pour un tour en airboat...
Il y a plusieurs prestataires installés dès le tout début de la route rectiligne (US-41) qui part plein Est à travers les Everglades.
On ne s'embête pas dans la recherche d'une sortie en petit comité : l'Everglades Safari Park tourne un peu comme une usine mais nous semble correct pour une virée en gros aéroglisseur (chaque engin embarque une vingtaine de personnes) dans la partie tout au nord du parc national.
Deux volets à cette sortie en airboat (qui dure une grosse demi-heure et coute environ 30$ par adulte), d'apparence incompatible : les grosses gerbes, virages serrés et le boucan d'enfer de l'engin d'une part...
Et la recherche des alligators planqués dans les marais d'autre part...
En pratique les prestataires n'opèrent que sur une plage horaire bien définie, visant à limiter le dérangement de la faune du parc national.
Les alligators pulullent dans les Everglades (on s'en rendra vraiment compte en se baladant par nous-mêmes dans les marais un jour suivant !) et même avec le bazar des aéroglisseurs, on en aperçoit quelques-uns...
Pour la suite de notre parenthèse floridienne, on vise classiquement l'archipel des Keys à l'extrême sud de la Floride.
Notre point de chute à Florida City nous permet de nous en rapprocher, ville-étape fonctionnelle particulièrement garnie en hôtels, restos et autres fast-foods. Pour l'hébergement nous avions opté pour le Travelodge, tout à fait correct et avec une piscine en bonus.
Le lendemain on s'engage sur l'Overseas Highway, les 170 kilomètres de route qui relient le continent et toutes les îles entre elles de Key Largo à Key West.
Beaucoup de circulation et de zones urbaines à traverser : c'est long, et même très long...
Au bout de deux heures et demie de route, on a parcouru à peine une centaine de kilomètres. Ce qui nous amène au niveau de Bahia Honda Key, où se trouve un state park réputé pour ses plages et ses fonds marins, bienvenu pour une pause.
Sauf qu'avec un ciel nuageux qui ne donne pas à la mer ses couleurs éclatantes, et surtout la présence massive d'algues sargasses, ce n'est pas le bon jour pour impressionner les résidents antillais que nous sommes !
Alors on tente une autre découverte, sur l'île suivante Big Pine Key, qui abrite le « Key Deer Refuge »...
Sur cette île en particulier (et ses proches voisines occasionnellement) vit une espèce de cerf endémique au gabarit unique au monde.
Au bord des petites routes dans les zones résidentielles, ou en se baladant sur les quelques sentiers de Big Pine Key - et de No Name Key qui y est rattachée par un petit pont - on a de fortes chances de tomber sur ce cervidé modèle réduit, adapté à la vie sur un tout petit espace.
Un vrai chevreuil nain ! Il mesure 70 centimètres au garrot... et est menacé d'extinction, il en reste moins de 1000 individus et la population est mise à mal par les cyclones de plus en plus violents et répétés, mais surtout à cause des collisions avec les voitures.
D'autant qu'il n'est absolument pas méfiant...
Finalement, on ne poussera pas jusqu'aux dernières îles (les Lower Keys) et à Key West.
Dommage, car il paraît que c'est là que la culture propre aux Keys est la plus palpable (la culture conch, issue des Bahamas à l'origine), mais encore trop de route à avaler sans point de chute prévu dans l'archipel.
Alors retour sur le continent, et pique-nique au coucher du soleil dans les Everglades à l'est de Florida City !
Ça restera peut-être le meilleur moment de notre escale floridienne, surtout quand un invité de marque est venu nous rendre visite...
Imaginez la scène alors que l'on est assis en train de manger sur la berge : le silence total - sauf le zinzin permanent des nuées de moustiques - au milieu de nulle part avec la nuit qui tombe, et un genre de tronc d'arbre qui semble dériver sans un bruit dans le marais... mais qui dérive très clairement droit vers nous.
Le « oh putain ! » a été simultané quand il s'est trouvé à trois mètres de nous...
Le lendemain, direction Miami pour la dernière étape de notre retour en Martinique...
Notre aventure américaine prend fin, avec un spectaculaire survol des Bahamas au passage !
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