À deux jours de rendre le camping-car dans les environs de Seattle, on quitte le parc de Wells Gray quelques 600 kilomètres plus au nord. Autrement dit, il n'y aura pas trop de liberté pour trainer en route...
Jusqu'à la frontière américaine on ne s'autorise pas de détour, et les kilomètres sont avalés efficacement grâce à l'autoroute qui va de Kamloops à Vancouver. À peine un petit break dans la grande plaine à l'est de Vancouver où pullulent les marchands de fruits et légumes, pour s'alléger de nos derniers dollars canadiens en se gavant de fraises, framboises et abricots.
Mount Baker au loin, revoilà les États-Unis !
Le passage de la frontière justement, pour nous au poste de Sumas, fut beaucoup plus compliqué dans ce sens que lorsque l'on avait quitté les États-Unis il y a quelques semaines pour rentrer au Canada.
Longue inspection du camping-car, interrogatoire en règle, problème avec nos visas américains datant d'il y a un mois et théoriquement encore valables, attente interminable dans des locaux où l'on se sent criminels d'office...
Une heure et demie pour finalement voir revenir les deux cops en gilet pare-balles, gros flingues et air patibulaire en tenant à la main... nos trois tomates, mais avec la même attitude que s'ils avaient fini par trouver un pain de cocaïne en désossant le moteur du camping-car.
Oui c'est vrai, il est illegal de passer la frontière américaine avec des tomates, c'est comme ça.
Et pour les visas il a fallu les refaire (pas d'ESTA nécessaire pour un passage terrestre mais ça coûte quand même une dizaine de dollars chacun) le douanier ne trouvant pas trace de notre précédent passage aux États-Unis. Comme quoi même dans la géantissime administration US il y a quelques couacs !
Pour la suite, l'idée est de se trouver un petit coin tranquille dans la forêt au pied de Mount Baker. C'est d'ailleurs ce que l'on a servi - un peu enjolivé par rapport à la réalité du camping sauvage à l'arrache - au douanier trop insistant avec son « where do u sleep tonight ? ».
Tout le secteur à l'ouest du Mount Baker fait partie de la Mount Baker - Snoqualmie National Forest (comme d'ailleurs quasiment tout le versant occidental de la chaîne des Cascades dans l'état du Washington) : en d'autres termes, le freecamping est autorisé et relativement simple au milieu de ces vastes forêts de sapins.
Les aires de déneigement sur la route de Mount Baker constituant par exemple de plutôt bons spots...
Par contre le lendemain, fini de trainer. Il faut redescendre dans la plaine côtière et se rapprocher au plus près de Seattle où l'on doit rendre notre camping-car le lendemain matin...
Le challenge c'est qu'après ces plusieurs semaines où l'on y a pris nos aises, le camping-car doit retrouver sa propreté intérieure, ses réservoirs d'eau doivent être vidangés, les pleins de gaz et d'essence refaits, et nos sacs à dos bouclés : d'expérience, c'est une journée marathon.
Après avoir un peu tatonné le long des state parks trop isolés sur la côte, et perdu beaucoup de temps dans des offices de tourisme qui ne recensent que des campings grand luxe, on finit par dénicher un chouette coin qui nous offre la possibilité de pauses baignades pendant le grand ménage : le Lake Ki.
C'est un petit lac (artificiel) entouré de villas, d'un terrain de camping raisonnablement équipé et avec de la place, et à moins de 30 minutes du dépôt Cruise America d'Everett où l'on doit ramener le camping-car, un peu au nord de Seattle.
La vue depuis le Lake Ki est en plus assez sympa avec les sommets des North Cascades au loin.
Aux États-Unis on trouve souvent dans les campings un espace où les gens qui partent peuvent laisser à disposition des autres campeurs tout le matériel, la nourriture, etc... qu'ils n'emmènent pas avec eux.
Avec tout ce que l'on avait rajouté au camping-car (chaises pliantes, couettes...) on a plutôt bien garni ce dépôt au camping du Lake Ki !
Mais il y a aussi des fonds de placard pour lesquels on met un point d'honneur à déstocker nous-mêmes...
Dernier coucher de soleil du périple en camping-car...
Mine de rien son compteur affiche 3700 miles - soit environ 6000 kilomètres - de plus qu'au départ !
Le voyage n'est pas complètement terminé puisqu'il nous reste à prendre l'avion pour revenir à San Francisco, où l'on a prévu de passer deux ou trois jours.
Avant ça il faut passer par la case « état des lieux » chez Cruise America. Et c'est peu dire que l'on était anxieux, vu comment les escrocs d'Apollo nous l'avait faite à l'envers il y a deux ans.
Mais encore un bon point pour Cruise America, c'est expédié en cinq minutes et sans entourloupe. Et ils nous ont également aidé pour un taxi en catastrophe vers l'aéroport, suite à quelques déboires avec l'utilisation de la plateforme Uber.
On dit donc au revoir à notre fidèle compagnon des déserts du Nevada aux forêts de Colombie Britannique, avec lequel on a poussé l'autonomie (réservoirs, frigo, batteries...) jusqu'à une semaine complète... sans être trop regardant sur l'hygiène les derniers jours !
Pour davantage de détails on vous renvoie à la présentation du camping-car C25 dans le tout premier article au Yosemite.
Décollage de l'aéroport de Seattle-Tacoma, avec l'énorme masse du Mont Rainier au fond...
En fait prendre l'avion entre Seattle et San Francisco par beau temps, c'est la garantie d'un vol touristique au-dessus de tous les volcans de la chaîne des Cascades.
D'abord les innombrables inlets (bras de mer s'enfonçant dans les terres) des environs de Seattle, et toujours le Mount Rainier dans le lointain...
Puis plus au sud Mount Adams enneigé, et le moins élevé Mount Saint Helens au premier plan. Et pour cause, puisqu'il s'est eventré lors de son explosion en 1980 et a perdu plus de 500 mètres d'altitude dans l'affaire.
Au-dessus de l'Oregon, on retrouve Bend notre coin favori, et les sommets des Three Sisters !
Puis moins sympa en approchant de la Californie, les premiers feux de forêt prémices des incendies ravageurs de l'été 2018...
Et finalement on arrive à San Francisco, « The City of the Bay » !
Comme tous les après-midis d'été, les quartiers ouest de la ville sont gagnés par le brouillard qui monte de l'océan Pacifique...
|
||
liens utiles
|
Commenter cet article