L'ouest du continent nord-américain nous faisait de l'œil depuis un moment, en mode road trip...
Mais plutôt les grands espaces, les coins résolument sauvages et autres secteurs complètement paumés en pleine nature, bref les états moins courus que les grands classiques de l'Ouest.
Les Montagnes Rocheuses avaient donc la cote, aussi bien américaines que canadiennes, restait à savoir par où les attaquer. L'option « RV » (Recreative Vehicle) étant par ailleurs actée dès le départ, pour la liberté quasi totale que procure le voyage en camping-car dans des coins où le camping sauvage est facile, et puis on n'a jamais été fans d'itinéraires millimétrés à l'avance.
Quelques lectures de blogs terribles sur les états du Washington et de l'Oregon plus tard, et les locations de camping-cars étant moins chères aux
États-Unis qu'au Canada, on a foncé sur le Northwest américain : le point de départ et d'arrivée sera Seattle, et pour la durée on pousse au max de notre stock de congés soit trois semaines et demies qui inclueront également un petit arrêt en Floride au retour...
Quasiment 20 heures de voyage pour rallier Seattle depuis la Martinique... c'est assez violent pour 6500 km, à cause des deux escales incontournables : dans notre cas à l'aller, Porto Rico puis Dallas.
La première nuit dans un hôtel à côté de l'aéroport de Seattle est purement forcée : arrivée tardive, et de toutes façons le loueur de camping-cars exige au moins une nuit de break entre le trajet en avion et la prise du véhicule, une précaution au fond pas si délirante pour éviter de se retrouver avec les yeux pas en face des trous au volant d'un tank de 8 mètres de long sur une autoroute américaine à 12 voies.
Le lendemain c'est la récupération de l'engin à Tacoma et comme d'habitude la journée y passe, entre les 40 km de route pour se rendre au dépôt Apollo, l'état des lieux et les paperasses, l'incontournable et massif premier approvisionnement (d'autant que sur le même mode que ce que l'on avait pu faire au Québec on a pris le camping-car « nu » c'est-à-dire sans linge de lit, etc... bref sans tout ce qui reste moins cher à acheter en grande surface).
Quatre places de parking pour se garer ça rigole pas, notre RV est un « 27 feet » autrement dit un appart sur roues de 8m20 de long et 3m50 de haut, avec un moteur monstrueux pour le faire avancer. On n'a pas fait vraiment gaffe au dépôt lorsqu'ils nous l'ont donné, mais il mesure en fait un mètre de plus que le modèle que l'on avait réservé. Ça n'a pas une influence énorme sur la consommation qui reste de toutes façons astronomique, par contre ça se révèle problématique pour les manœuvres, et dans de nombreux parcs les campsites sont en partie ou en totalité inaccessibles aux véhicules dépassant la limite fatidique de 25 pieds.
L'avantage en contrepartie c'est évidemment le confort à l'intérieur, avec une vraie chambre et un coin salon qui peut se transformer en piste de danse grâce au « slide-out », la paroi extérieure coulissante qui fait gagner de l'espace quand l'engin est stationné.
Direction la côte Pacifique avec pour projet envisagé de descendre le long de l'océan vers le sud pendant quelques jours, et ensuite de progresser vers l'Est si possible jusqu'au Yellowstone, sans itinéraire clairement défini (les pointillés c'est le trajet que l'on a finalement parcouru en trois semaines)...
Histoire de ne pas rajouter du stress supplémentaire à celui des premiers tours de roues avec le camping-car dans l'agglomération de Seattle, on avait booké à l'avance un campsite dans un State Park pour la première nuit (d'ailleurs également pour la deuxième, sur la côte de l'Oregon).
Un « State Park » comme son nom l'indique c'est un parc naturel géré par l'état dans lequel il se trouve, par opposition aux parcs nationaux qui sont eux gérés fédéralement. Moins connus et plus roots, ils sont aussi plus tranquilles et fréquentés majoritairement par la population locale.
Toujours situés dans des coins sympas en pleine nature, c'est une option de choix par rapport aux terrains de camping standards, en attendant de passer en mode camping sauvage. Les mieux aménagés d'entre eux sont généralement réservables via internet sur un site dédié pour chaque état.
Et le Washington State Park du Lake Sylvia, 100 km à l'ouest de Tacoma en direction de la côte Pacifique, il est vraiment très, très tranquille...
... Mais humide, météo moche oblige, par conséquent on s'y attarde pas le lendemain et on met le cap au sud, vers l'Oregon en longeant la côte.
On atteint l'océan à Long Beach, infinie plage de sable gris juste au nord de l'embouchure de la Columbia River.
C'est justement l'embouchure qui marque la délimitation entre les états du Washington au nord et de l'Oregon au sud, on y rentre par l'immense pont d'Astoria qui franchit la Columbia River large ici de plus de 6 kilomètres...
Le projet principal de cette seconde journée : Ecola, un State Park couvrant une zone sauvage et très découpée de la côte nord de l'Oregon. Le day pass coûte 5$ par véhicule et il n'y a pas dans le parc de terrain de camping accessible autrement que par des randonnées.
L'accès se fait par une petite route sinueuse et de plus en plus étroite (tout juste assez large pour notre camping-car) près de Cannon Beach, qui mène jusqu'à Ecola Point.
De là partent des sentiers de rando qui longent la côte et relient les plages entre elles en grimpant au-dessus des falaises, et traversent des forêts de conifères immenses.
La balade phare du parc relie Ecola Point à Indian Beach au nord, par un sentier côtier de 2 kilomètres environ qui monte et descend pas mal (1h de marche dans chaque sens). À noter qu'une petite route va jusqu'à Indian Beach pour envisager un aller simple, mais impraticable en camping-car.
En quittant Ecola State Park vers le sud, la station balnéaire de Cannon Beach...
Puis notre point de chute un peu plus loin sur la côte, un camping dans un nouveau State Park de l'Oregon : Nehalem Bay. Celui-ci protège les kilomètres de dunes au bord de l'océan Pacifique qui ferment la baie de Nehalem, une vaste zone marécageuse à l'embouchure de la Nehalem River.
Ultra prisé dès le début du mois de juin, il est illusoire de s'y pointer sans avoir réservé son emplacement plusieurs mois à l'avance... pas trop dans notre logique mais bon là on savait qu'on descendrait de toutes façons le long de la côte de l'Oregon les premiers jours, et que Nehalem serait un coin sympa pour se poser. Alors on a notre place qui nous y attend !
Des pins, des dunes, des vagues : on pourrait se croire sur la côte landaise ou médocaine...
... Si l'on fait abstraction des montagnes couvertes de sapins qui encadrent les plages !
Les soirées sont fraîches, c'est le début d'une longue série de trois semaines de feux de camp !
On reprend la progression le long de la côte le lendemain, avec pour vague objectif final de trouver un coin où se poser le soir près de Newport, 150 kilomètres plus au sud et où se trouve le renommé Oregon Coast Aquarium dont on se dit que pourquoi pas y trainer Mini-Lapinette... mais bon vu la météo devenue franchement estivale, la motivation penche plutôt pour des balades en pleine nature avec encore une fois plusieurs parcs naturels sur la route.
Quelques villages sympas aussi, par exemple Rockaway Beach...
Une vieille loco américaine pour la photo : celle de l'Oregon Coast Scenic Railroad qui promène les touristes l'été entre Rockaway Beach et Garibaldi un peu plus au sud.
American way of life !
Ciel sans nuages... mais les températures ont du mal à décoller (elle restent même glaciales pour les Martiniquais !) : l'océan Pacifique est autour de 15°C sur la côte nord-ouest des États-Unis et fait office de climatiseur sur le bord de mer.
Le gros morceau de cette troisième journée depuis qu'on a quitté Seattle, c'est le Cape Lookout State Park...
La rando qui va jusqu'à la pointe est vraiment top, alternant passages en forêt et panoramas qui décoiffent.
8 km pour l'aller-retour, environ 300m de dénivelé cumulé, on a mis un peu moins de 3h au rythme de Mini-Lapinette...
En continuant vers le sud, juste après le Cape Lookout se trouve un immense secteur de dunes de sable : Sandlake, malheureusement envahi par les buggies, quads et autres engins bruyantissimes. C'est vraiment pas notre truc, on file jusqu'à Neskowin une minuscule station balnéaire un peu plus loin, à l'embouchure d'une petite rivière.
Le « Proposal Rock » : un îlot rocheux au milieu de l'immense Neskowin Beach.
Pas de point de chute prévu pour ce soir, la flemme de rouler jusqu'à Newport pour aller voir des poissons en bassins, Neskowin qui nous paraît un coin à la cool : on restera là pour cette nuit, a priori pas de panneau d'interdiction concernant l'overnight parking pour les camping-cars (RAS jusqu'au lendemain).
C'est notre dernière nuit sur la côte Pacifique, ensuite on met le cap plein Est vers la partie centrale de l'Oregon et les pics volcaniques de la chaîne des Cascades...
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