Après quatre mois de voyage à un rythme soutenu, et déjà plus de vingt-mille kilomètres enchaînés du Québec au sud-ouest des États-Unis en passant par l'Alaska, le constat est sans appel : nous sommes cramés.
Sur la lancée des mois précédents et avec l'hiver à nos trousses, on n'a pas chômé au volant du camping-car pour tracer deux belles boucles (de quinze jours chacune) à travers les parcs de l'Ouest Américain, et y accumuler au passage des dizaines et des dizaines de bornes sur les sentiers de rando.
Alors une fois les parents déposés à l'aéroport de Las Vegas, on a profité de notre présence à « Sin City » pour céder aux pêchés : matelas mœlleux d'une chambre d'hôtel, douches de plus de deux minutes, promesses de repas orgiaques.
Avec un imprévu de taille pour rejoindre l'hôtel : nous sommes le soir du marathon de Las Vegas.
Le Strip et les avenues avoisinantes sont fermés à la circulation jusqu'au milieu de la nuit, des bouchons monstres envahissent l'autoroute et toutes les bretelles de sortie. Et il faut trouver un coin pas trop craignos pour laisser le camping-car jusqu'au lendemain...
On a réservé au Stratosphere, tout au nord de Las Vegas Boulevard. Depuis l'aéroport - tout au sud - il faut se faufiler dans les faubourgs, sans bien savoir où l'on met les pieds.
Face à un tel défi, l'idée de quitter la ville sans autre forme de procès nous est bien venue à l'esprit...
Mais finalement on estime ne pas s'en être trop mal sortis (Waze, Maps, et tous les systèmes de navigation possibles en renfort), en parvenant à rentrer le camping-car sur un parking gratuit d'un autre hôtel un peu à l'écart, à quinze minutes de marche à peine du Stratosphere.
Notre nuit de débauche est sauvée !
(au bout d'une journée chargée, débutée à l'aube à 300 kilomètres de Las Vegas après un bivouac sur les hauteurs de Hurricane dans l'Utah, en réalité nous n'avons pas quitté l'hôtel...)
Et pas davantage bougé le lendemain matin !
Le Stratosphere étant un peu trop excentré par rapport au « cœur » du Strip, et n'ayant finalement encore rien vu du folklore local, on décide de prolonger l'expérience dans un autre hôtel proche des Bellagio, Caesars Palace, Paris Las Vegas... Mais plus abordable.
On déménage au Bally's, qui possède pour nous un atout notable : un parking sans limitation de hauteur, non-payant avec un peu de chance (la barrière s'ouvrant automatiquement lorsque la caméra ne parvient pas à scanner la plaque du véhicule, ce qui semble être le cas pour les camping-cars et a marché plusieurs fois pour nous).
Être clients du Bally's nous ouvre théoriquement l'accès aux gigantesques piscines de quelques prestigieux voisins du même réseau : Flamingo, Paris Las Vegas, Planet Hollywood...
Sachant que dans tous les cas, il semble que les contrôles assez poreux laissent envisageable de piquer une tête dans n'importe quelle piscine d'hôtel du Strip !
Mais mi-novembre, tous les bassins ont été mis en hivernage et sont fermés à la baignade. Désillusion, d'autant que nous sommes entre deux vagues de froid et que les 25°C de l'après-midi ouvraient des opportunités...
Seule l'une des deux piscines du Stratosphere, désormais trop éloigné, reste a priori ouverte à cette époque.
Ça sera donc balade piétonne !
Quant aux casinos, ce n'est vraiment pas notre monde...
Retour à l'hôtel, la nuit est tombée sur Sin City...
... et nous nous sommes préparés mentalement à quelque chose que l'on n'aurait jamais imaginé avant ce voyage : passer une soirée sur le Strip de Las Vegas, et se faire un buffet, les fameux repas orgiaques proposés par tous les hôtels prestigieux.
Pour preuve du niveau de stress que génère sur nous un tel environnement, le choix de l'hôtel pour le buffet a donné lieu à une discussion... assez animée (à trois, y en a une qui avait fermement son mot à dire) !
Le consensus pour de la bouffe franchouillarde cassoulet-galettes-bretonnes-entrecôte-tartiflette-choucroute-moules-frites-camembert-crème-brulée tombant finalement sous le sens, direction le buffet du Paris Las Vegas !
Les buffets de Las Vegas mettant résolument l'accent sur le côté gargantuesque (les plats ne désemplissent jamais), et ayant réellement englouti des portions de toute la liste hétéroclite - et non-exhaustive - ci-dessus, une balade digestive s'avère incontournable...
Au fil des minutes et de l'avancée de la soirée sur le Strip, on croise des personnages de plus en plus déjantés et de moins en moins vêtus...
Une source inépuisable de questions et d'enrichissements pour une gamine de 7 ans, mais on en a tous rapidement notre dose, le choc reste violent après des mois de bivouacs solitaires !
On ne quittera finalement Las Vegas qu'après trois nuits en ville (la troisième passée discrètement dans le camping-car garé sur le parking du Bally's, avec le doux fond sonore de la circulation toute la nuit sur les avenues et du ballet des hélicos).
Le plein de vivres, le lavage d'un mois de fringues de rando, et un passage au garage pour l'entretien courant du camping-car nous ayant finalement occupés une journée supplémentaire.
L'occasion de découvrir une autre facette de cette ville de fous, les quartiers périphériques un peu craignos et bien loin des néons du Strip...
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