Le parc national de Joshua Tree se trouve au sud de la Mojave National Preserve, à la limite du désert Mojave où foisonnent les fameux yuccas arborescents.
L'intérêt du secteur vient de sa position limitrophe avec un autre désert, celui du Colorado (les plaines plus basses et plus arides qui s'étendent jusqu'au Mexique, à travers lesquelles zigzague le fleuve avant de déboucher dans le Golfe de Californie) : Joshua Tree cumule la flore et la faune des deux écosystèmes...
En descendant vers le sud depuis les Kelso Dunes, on passe par Amboy. Ville minuscule qui semble plus ou moins à l'abandon, mais où l'on croise - et même emprunte sur quelques kilomètres - la Mother Road !
La mythique Route 66 traverse effectivement le désert Mojave, sur son itinéraire de Chicago à Los Angeles (en réalité aujourd'hui beaucoup de tronçons des 4000 kilomètres originaux ont été écrasés sous de nouveaux autoroutes).
Les Cadillac, la plupart des drive-in et le Bagdad Cafe original ont disparu, mais y a quand même quelques frissons à poser nos roues sur ce bitume-là, icône du road trip américain !
À travers un désert de plus en plus pierreux et aride, on débarque à Twentynine Palms. La ville héberge le principal point d'informations de Joshua Tree (Oasis Visitor Center) et constitue l'une des entrées du parc national.
Deux imprévus : le vent dans le désert lève des nuages de sable qui réduit la visibilité des paysages, et surtout nous sommes la semaine de Thanksgiving...
Joshua Tree est déjà très fréquenté en temps normal, là les rangers nous donnent une chance infime de dénicher une place dans l'un des campings du parc. Et aucune alternative sympa dans les environs...
Mais bonnes surprises : le parc étant en hauteur par rapport à la plaine, le ciel y est nettement plus dégagé...
Et on déniche un site libre au White Tank campground, où les 15 emplacements sont en first come first served.
Grâce vraisemblablement à un énorme coup de bol car quelqu'un vient de libérer la place dans les minutes qui précédaient.
Ce camping est même plutôt chouette ! Seul point négatif, un départ de sentier menant à une arche naturelle juste à côté de notre emplacement, ce qui draine un peu de passage de marcheurs...
Les emplacements sont disséminés entre les rochers, on retrouve le tableau classique de Joshua Tree dans le camping et tout autour : des blocs de grès érodés, et des yuccas arborescents !
Ce désert un peu mystique a semble-t-il attiré toute une génération de hippies qui venaient s’y ressourcer. Il paraît que Jimi Hendrix venait y puiser l'inspiration.
Plus tard d'autres grands noms de la musique sont venues composer dans le coin, avec évidemment U2 et son album éponyme qui rend hommage à Joshua Tree.
On aurait pu nous aussi sortir la guitare autour du feu de camp, mais il aurait fallu jouer avec des moufles !
Le mois de décembre et l'hiver se rapprochent, les soirées sont glaciales dans le désert (nous sommes à 1500m d'altitude environ)...
La partie sud du parc, plus basse en altitude, donne un aperçu du désert du Colorado.
Aride à l'extrême, la végétation se limite principalement à des cactus...
Ceux-ci, les cactus Cholla, sont assez redoutables avec leurs « bras » plein d'épines qui se détachent à peine effleurés, en restant accrochés aux vêtements ou à même la peau (subtile évolution naturelle optimisant la dissémination de la plante par les animaux)...
Il est possible de ressortir du parc par le sud, l'une de ses entrées donnant sur la vallée de Coachella - le festival de musique s'y tient au printemps - pile sur la fameuse faille de San Andreas (la cassure est visible depuis le promontoire de Keys View dans le parc).
Ce n'est pas notre chemin, d'autant que cette vallée avec la ville de Palm Springs abrite une congrégation de riches retraités nord-américains durant les mois d'hiver...
On reste donc dans la partie nord de Joshua Tree, histoire de tester quelques randos dans la partie où se trouvent les yuccas.
Mais d'une manière générale nous sommes déçus par ce parc, nettement moins sauvage que la Mojave Preserve où l'on était il y a quelques jours. La fréquentation du week-end de Thanksgiving ne joue pas non plus en sa faveur.
Une spécificité du Joshua Tree National Park néanmoins : les oasis...
Les tremblements de terre dans la région ont créé des cassures dans les roches sous-terraines, par lesquelles l'eau remonte depuis des nappes profondes.
Il y a plusieurs oasis dans le parc, mais certaines dépérissent comme Oasis of Mara, de nouveaux séismes ayant rompu l'alimentation en eau.
Fortynine Palms Oasis s'atteint par une rando d'une bonne heure, à proscrire absolument en été : le départ est dans la fournaise de la vallée, et il n'y a pas d'ombre sur le parcours.
Un minuscule concentré de vie en plein désert de roches, avec des palmiers de plusieurs dizaines de mètres, de nombreux insectes, des oiseaux, des petits rongeurs...
De retour dans la vallée, le vent s'est sérieusement levé et les prévisions météo ne sont pas bonnes avec à nouveau une sérieuse offensive hivernale en approche...
Il faut mettre le cap vers les plages californiennes, en espérant franchir la chaîne côtière avant l'arrivée de la neige puis redescendre vers le Pacifique.
Pour autant on quitte le parc de Joshua Tree sans réel regret, n'ayant qu'assez modérément apprécié le secteur.
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