Lors de nos précédentes virées estivales aux États-Unis, on avait tracé une grosse croix rouge sur la carte du sud de l'Utah au nord de l'Arizona : « Grands Parcs de l'Ouest, secteur à éviter »... trop peur de la foule.
Même cette fois-ci, mi-octobre et sans contrainte de temps, on s'en est approché un peu à reculons.
Et puis on a attaqué le morceau par Bryce Canyon, un choix fondé principalement sur des considérations climatiques : à plus de 2500m d'altitude, c'est le plus haut des parcs nationaux de l'Utah et de l'Arizona, et donc celui que l'on craint compromis en premier par le froid ou la neige.
En ce qui concerne le froid, la nuit précédente à notre arrivée dans le parc est particulièrement rude dans le camping-car : nous n'avons pas fait attention à l'altitude en choisissant notre itinéraire et la route entre Cedar City, dans la plaine, et Bryce Canyon grimpe par des lacets infernaux sur un plateau à 2700m.
On se retrouve pris par l'obscurité, avec des cerfs et des chevreuils en pagaille, du côté du Navajo Lake où l'on est contraints de stopper pour la nuit.
Ambiance polaire et gros mal de crâne au réveil dû à l'altitude seront le prix à payer pour cette erreur de navigation...
L'arrivée au parc de Bryce Canyon le lendemain matin s'avère davantage un succès : on trouve par un gros coup de bol un emplacement libre dans le seul camping ouvert du parc national (Sunset campground), hyper bien placé.
Les deux petits campings de Bryce Canyon étant alternativement en travaux d'un mois sur l'autre en 2019, les réservations ont été désactivées pour cette année et celui qui reste accessible suit le principe du first come first served : une aubaine pour les voyageurs au jour le jour comme nous !
« L'amphithéâtre », le secteur phare du parc, est à trois coups de pédale.
Quant à la fréquentation, les craintes initiales n'étaient pas complétement justifiées puisque nous sommes loin d'une affluence massive de visiteurs, d'ailleurs majoritairement concentrée sur les points de vue (Sunrise, Sunset, Inspiration Point...) et sur le sentier de la Navajo Loop.
Au-delà d'une demi-heure de marche les chemins redeviennent paisibles.
Si tous les parcs à venir ressemblent à Bryce Canyon, avec les vélos qui nous permettent de rayonner (en ce qui concerne Bryce Canyon, un système de navettes gratuites en service jusqu'à fin octobre dessert le parc, mais pour la zone allant du Visitor Center à l'Amphithéâtre les vélos sont largement suffisants d'autant qu'il y a une belle piste cyclable à travers les pins) et des paysages aussi impressionnants, le mois que l'on prévoit dans la zone semble supportable !
Côté randos, on attaque avec la Peek-A-Boo Loop en prolongement de la Navajo Loop, cette dernière étant un incontournable mais à catégoriser « balade » davantage que randonnée.
La Peek-A-Boo (traduction anglophone du « coucou-caché » les mains devant le visage) zigzague dans l'amphithéâtre entre les colonnes rocheuses, d'où son nom...
Un circuit magnifique à la demi-journée (auquel on peut accéder depuis le bas de la Navajo Loop, mais également depuis Bryce Point) !
Le Wall of Windows, aucun problème pour être seuls sur les photos vu qu'on ne croise quasiment personne (on refera cette partie de la Peek-A-Boo quelques semaines plus tard lors de notre retour à Bryce Canyon mi-novembre, et là il n'y aura vraiment plus personne !)...
La remontée spectaculaire de la Navajo jusqu'au point de départ (Sunset Point) au bord du plateau, en se faufilant parmi les plus hautes flèches rocheuses...
Coucher de soleil sur The Amphitheater...
Et lever de soleil (à 10 minutes à pied du camping, mais il faut du courage à 7h00 du matin et par -5°C) !
L'unique route du parc national de Bryce Canyon longe le bord du plateau, jusqu'à son terminus (Rainbow Point) au bout de 25 kilomètres, sachant que l'amphithéâtre qui concentre l'attraction se trouve à environ 5 kilomètres de l'entrée du parc.
Les 20 bornes restantes de la Scenic Drive sont donc l'occasion d'une virée aller-retour à la journée, en camping-car puisque les navettes se réservent bien trop longtemps à l'avance et ne nous sont plus accessibles.
Beaucoup de chevreuils folâtrent dans le parc donc on roule de toutes façons avec précaution, mais on se fait quand même surpendre par un troupeau d'antilopes qui déboule à toute vitesse (le temps de sortir l'appareil photo, une bonne trentaine sont déjà passées !)...
Les points d'arrêt sont nombreux, départs de rando, panoramas, ou formations rocheuses impressionnantes comme le Natural Bridge.
À Rainbow Point tout au bout de la route (et à quasiment 2800m d'altitude, ça caille !), une petite balade fait une boucle sur l'extrémité du plateau : la Bristlecone Loop.
Outre la variété de conifères biscornus et à la longévité record qui pousse ici, les pins Bristlecone, la vue porte à l'infini sur les plateaux du Colorado...
Les points de vue à l'heure du coucher de soleil sur l'Amphitheater sont déserts !
La température nocture moyenne tourne désormais autour de -10°C, avec des épisodes à -20°C comme on avait pu le suivre à distance respectable depuis des parcs moins élevés en altitude.
Les ravines ombragées sont devenues des passages critiques sur les sentiers...
On refait la Peek-A-Boo Loop, mais combinée différemment : un vélo est laissé à Sunrise Point et on monte le camping-car à Bryce Point.
Ce qui nous permet de faire un long aller simple à travers tout l'amphithéâtre, en descendant de Bryce Point jusqu'au sentier de la Peek-A-Boo qui longe le Wall of Windows, puis de boucler la Navajo Loop « par le bas », et enfin de terminer par la Queen's Garden Trail pour remonter jusqu'à Sunrise Point sur le plateau.
3h30 de marche pour cet itinéraire dont l'arrivée est plus basse que le départ, auxquels il a fallu ajouter les 5 kilomètres de franche remontée en vélo jusqu'à Bryce Point pour celui qui va chercher le camping-car par la piste cyclable (ou retour possible en navette jusqu'à fin octobre), qui donne - modestement - une belle rando pas trop mal optimisée !
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