Totalement à l'opposé de la côte bétonnée et des d'hôtels de Cabo San Lucas, et bien moins développée que Todos Santos, la côte orientale qui borde la Mer de Cortés tout au sud de la péninsule de la Baja California reste très sauvage.
Villages de pêcheurs, camps isolés de kitesurfeurs (le coin est particulièrement venté et abrité de la houle du Pacifique), et tout au sud un récif « top world » : Cabo Pulmo.
Voilà le tableau dans lequel nous devions passer Noël en camping sauvage...
Mais ça c'était sans compter sur les fortes pluies de ce côté de la péninsule (pendant que l'on avait pas un nuage au bord du Pacifique à Todos Santos) les jours précédents...
La piste d'accès - déjà assez terrible - pour rejoindre Cabo Pulmo s'est retrouvée trop impraticable en camping-car, avec des bassines infranchissables.
Nous n'aurons donc malheureusement pas de photos de ce paradis de la plongée et du snorkeling, et beaucoup de regrets sur le long trajet pour arriver jusqu'à quelques kilomètres de Cabo Pulmo sans pouvoir l'atteindre.
Bivouac de repli sur la plage de La Ribera...
Du coup notre Noël 2019 s'est tenu dans un petit ranch perdu de l'intérieur des terres (Rancho Verde, sur la route 1 entre San Antonio et San Bartolo) qui fait aussi camping - nous sommes les seuls - où l'on a passé quelques jours relax...
On achève notre mois en Baja California par La Paz et ses environs. C'est la grande ville de la péninsule, on y trouve de tout !
Mais franchement La Paz, on a trouvé que c'était une ville pas si mal, en tout cas le centre au bord d'une baie abritée.
Un immense Malecón, la promenade du front de mer pour les piétons, doublé d'une piste cyclable.
Et dans la baie de La Paz, d'octobre à mai environ, des requins-baleines juvéniles viennent faire du gras dans quelques mètres de profondeur. Des excursions sont proposées pour nager avec eux, avec un obscur système de contrôle des bateaux pour limiter l'affluence.
En prime, des dauphins sont également présents, toute l'année.
C'est « à la mexicaine », autrement dit à l'arrache totale, en termes d'organisation, de sécurité, de matos.
Et un requin-baleine juvénile, ça va quand même chercher dans les 7 à 10 mètres de long, c'est pas une dorade quoi...
Alors les photos sont assez dégueu, d'une part parce que comme dit plus haut c'était la débrouille pour suivre les bestiaux, qu'il y avait la gamine à gérer à côté de nous, et que l'on était en toute fin de journée sans luminosité.
Et d'autre part parce que la visi dans la baie est infecte avec énormément de micro-algues en suspension, mais c'est aussi pour ça que les jeunes requins-baleines viennent engraisser ici.
Par contre la gamine en pleine mer nez à nez avec des spécimens cinq fois plus grands qu'elle, hyper à l'aise et en plein trip pendant deux jours sur le sujet !
Bon pour être honnêtes, si jamais ces animaux sont la passion de votre vie, on avait quand même davantage tripé avec les requins-baleines du Ningaloo en Australie Occidentale : taille adulte, dans une eau translucide, et sans risquer la noyade alors qu'on pense pas non plus être les derniers des pinpins dans l'eau !
Autre sortie un peu plus loin en mer au départ de La Paz, vers des îlots rocheux au nord près de l'île d'Espírito Santo : la colonie d'environ 300 lions de mer de Los Islotes, et là aussi on peut plonger ou snorkeler avec eux sous le contrôle du parc national (c'est une réserve protégée à la fois par le gouvernement mexicain et par l'Unesco).
C'était un peu plus cadré que les requins-baleines et nous avons davantage profité, malgré la fraîcheur redoutable de l'eau du large.
Ça sent fort le poisson, les onk onk résonnent de partout, grosse ambiance même si une partie des lions de mer fait la sieste en surface ou sur les rochers...
Il y a une distance de sécurité à respecter, en particulier avec les énormes mâles, un peu territoriaux sur les bords !
300 kilos qui se décideraient à foncer sur un nageur, ça pourrait faire quelques dégâts...
Les jeunes lions de mer sont infiniment plus joueurs et mutiplient les figures acrobatiques autour de nous !
La sortie comprend également un pique-nique (incontournables tacos !) sur une plage magnifique de la côte sud-est de l'île totalement désertique d'Espíritu Santo...
On trouve quelques belles plages plus ou moins fréquentées dans les environs de La Paz, au nord de la ville le long de la presqu'île d'une trentaine de kilomètres qui ferme la baie.
Pas forcément très sereins sur le côté sécuritaire la nuit dans le secteur du port maritime, mais nous n'avons eu aucun problème.
À Playa Pichilingue, c'est surtout de la marée qu'il faut se méfier. Au réveil la mer se trouvait à quelques centimètres de nos roues avant...
À la pointe, tout au nord face à l'île d'Espírito Santo, ce sont des plages davantage touristiques.
Playa Tecolote, la plus éloignée au bout de la route, a la faveur des voyageurs en recherche de bivouac en bord de mer. Il y a quelques petits bars de plage et on ne s'y retrouve jamais seul à camper, ce qui est plutôt rassurant.
Et puis on peut rejoindre Playa Balandra toute proche par un sentier côtier, ou en vélo par la route de l'intérieur.
Playa Balandra, c'est la plage du dimanche pour les habitants de La Paz...
Il faut y venir de bonne heure !
Juste de l'autre côté de la colline, une autre baie photogénique avec un curieux rocher qui se découvre avec la marée...
Enfin (car on en a un peu notre dose de la Baja California) l'embarquement, le 30 décembre, pour les 16 heures de traversée vers le continent !
Après pas mal de péripéties on avait réussi à attraper un billet sur la ligne pour Mazatlán, remise en service quelques jours plus tôt.
Gros soulagement car on avait initialement réservé pour Los Mochis, seule solution restante jusque-là.
Et Los Mochis non seulement c'est 500 kilomètres plus au nord que Mazatlán, donc une rallonge inutile quand on se dirige vers le sud du Mexique, et surtout ça nous faisait arriver en pleine nuit, puis traverser par la route pendant toute la journée suivante, l'état du Sinaloa : une zone pas très sécurisée où se trouvent les fiefs des cartels de la drogue.
Il y a deux compagnies qui relient la Baja au continent, les deux opèrent les mêmes deux lignes principales qui partent de La Paz et desservent soit Los Mochis (6-7h) soit Mazatlán (15-16h) :
- Baja Ferries, dédiée au transport de passagers et de leurs véhicules (même style de navires que pour la Corse)
- TMC, dédiée au transport de marchandises (ce sont des cargos) mais prenant des poids-lourds à bord, donc des camping-cars
Baja Ferries a en outre un petit ferry datant de Mathusalem qui assure une liaison, semble-t-il assez aléatoire, entre Santa Rosalia et Guaymas, plus au nord.
TMC les passagers c'est vraiment pas leur activité : pas de cabine ni d'espaces communs, on passe la traversée dans son véhicule dans la cale (bonjour la sécurité, et au milieu des camions réfrigérés qui laissent tourner leur moteur) mais c'est moins cher que Baja Ferries (en fait pas beaucoup). Point important, ils n'acceptent pas les enfants sur la longue traversée La Paz - Mazatlán donc ça nous arrangeait pas. Par ailleurs il faut s'inscrire plusieurs jours à l'avance sur une liste d'attente et se tenir à dispo.
La traversée avec Baja Ferries jusqu'à Mazatlán a coûté environ 600€ pour nous trois, le camping-car (tarification au mètre), une cabine et les repas.
Coutumes locales habituelles, embrouilles dès que y a moyen de t'embrouiller (prise de mesures, pesée, taxes diverses...) et débrouille totale pour manœuvrer au centimètre et arrimer soi-même le véhicule dans la soute du bateau...
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