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Les cénotes du Yucatán

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On leur doit en grande partie notre venue au Yucatán : les cenotes, des puits naturels innombrables à travers le sol karstique de la péninsule du Yucatán.
Il y en a de toutes les tailles, de toutes les profondeurs, au fond de grottes sombres ou largement à ciel ouvert, aménagés en complexe aquatique à 50 dollars l'entrée, ou accessibles par un escalier bricolé par l'agriculteur qui l'a découvert dans son champ et demande quelques pesos en droit de passage.

En parcourant quelques blogs de voyageurs nous avions noté deux villages isolés au sud de Mérida, assez en dehors des sentiers battus : San Antonio Mulix et Pixyá.
Et un petit site Maya en bonus dans les environs, Mayapán, qui deviendra au final notre camp de base pour quelques jours !

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Où que l'on se trouve sur la péninsule (que ce soit dans les provinces du Campeche, du Yucatán ou du Quintana Roo) il y a forcément plusieurs cénotes à proximité, San Antonio Mulix et Pixyá ne dérogeant pas à cette règle.

Un troisième secteur des environs de Mérida, les villages voisins de Homún et de Cuzamá (déjà bien plus étendus que les deux précédents), concentre également des dizaines de cénotes, mais avec un développement touristique exponentiel qui a d'ores et déjà mis à mal la tranquillité locale.
Et ici de nouveaux bassins ouvrent sans cesse aux visiteurs, aménagés par chaque heureux propriétaire d'un cénote sur son terrain sautant sur l'aubaine de cette popularité naissante.

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San Antonio Mulix s'atteint par une unique route longue d'une dizaine de kilomètres... et dont la largeur ne dépasse pas trois mètres.
Autrement dit avec notre camping-car au gabarit nord-américain, même en répliant les rétros de chaque côté on passe à peine.

Heureusement la circulation est nulle, la visibilité assez bonne puisque la route est rectiligne, et au besoin de (modestes) dégagements tous les kilomètres permettent en théorie à deux véhicules de se croiser.

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L'accès aux deux principaux cénotes du coin est géré communautairement par le village, lui-même minuscule.
Le droit d'entrée de 50 pesos par personne (valable pour les deux cénotes Dzonbacal et X-Batún et pour toute la journée, les enfants payent, les Mexicains payent demi-tarif) est perçu à l'entrée du village, sous un carbet où il est également possible de louer des masques, des gilets gonflables, ou des vélos pour rejoindre les sites.

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Notre arrivée tardive à San Antonio Mulix nous a poussés à reporter au lendemain la découverte des cénotes, et après avoir posé la question nous sommes les bienvenus pour passer la nuit sur la « place du village » avec le camping-car.
On y sera effectivement très tranquilles (si l'on fait abstraction des coqs), il ne passe personne par ici et le lieu n'est pas franchement animé...

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La présence du camping-car n'a pas l'air d'émouvoir les quelques habitants, et les perruches des arbres du coin semblent bien les seules à s'étonner de notre installation !

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Mais l'oiseau fétiche des cénotes du Yucatán (dont on retrouvera en fait des espèces très voisines dans toute l'Amérique Centrale par la suite) c'est le motmot.
Plutôt photogénique avec ses plumes de queue bien particulières, il niche dans les cavités rocheuses et trouve donc son bonheur dans les puits naturels de la région.

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Les deux cénotes s'atteignent par une piste - jouable en voiture, mais pas en camping-car - sur laquelle on se fait un plaisir de sortir les vélos.
Le plus proche, X-Batún (que l'on voit parfois écrit Xbatun ou X'batun sur les panneaux pour s'orienter) se trouve à environ un kilomètre et demi du village, le second étant 500m plus loin.

Au bord du puits naturel, un jeune du village reste là du matin au soir, surveille que les visiteurs ne font pas n'importe quoi et alerte les secours en cas de pépin, chute ou problème dans l'eau.

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Alors un cénote c'est quoi, un peu moins trivialement qu'un gouffre avec de l'eau au fond ?
Dans le Yucatán où les rivières et les lacs sont exclusivement sous-terrains, le calcaire de toute la péninsule étant trop poreux pour retenir l'eau en surface, lorsque le sol s'effondre à cause de l'érosion le « trou » débouche sur la nappe d'eau qui se trouve assez souvent en-dessous...

Il semble scientifiquement prouvé que leur profusion dans ce coin du globe par rapport à d'autres soit liée à l'impact d'une énorme météorite (celle-là même à laquelle on impute la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d'années) dans le Golfe du Mexique, l'onde de choc ayant fissuré et fragilisé massivement la structure du sol de la péninsule du Yucatán.

La configuration des cénotes est très disparate, certains comme X-Batún forment un genre d'arène peu profonde, où la végétation a profité de la présence d'une source d'eau pour se développer davantage que sur le plateau, en donnant un petit jardin tropical.

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Quant à la qualité de l'eau...
Elle est d'une clarté incroyable, ça c'est un fait !

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Côté salubrité là faut sans doute davantage se méfier, il peut y avoir des animaux qui se noient en tombant dans le puits (les iguanes en particulier...), il y a de l'élevage sur le plateau, et quasiment toutes les cavités rocheuses sont habités par des colonies de chauves-souris, donc leurs déjections finissent dans l'eau.

Faut juste pas boire la tasse ! On en a fait les frais, avec une colique carabinée à la clé (pas dans le cénote X-Batún mais quelques jours plus tard, à Noh-Mozon près de Pixyá)...

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Malgré ce petit risque, le masque-tuba reste incontournable ne serait-ce que pour contempler de la surface le gouffre abyssal qui plonge sous la paroi rocheuse.

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Il semble d'ailleurs que la plongée en bouteilles se développe touristiquement dans les cénotes du Yucatán, on a vu passer au village un van dont ça paraissait être l'activité, avec tout un réseau de galeries à explorer pour les amateurs du genre.

Le second cénote de San Antonio Mulix s'appelle Dzonbacal (ou Dzom Bacal) et diffère du premier : il ressemble davantage à une grotte, dans laquelle on descend par un escalier en bois.
Les racines des arbres en surface plongent jusqu'à l'eau, c'est assez spectaculaire !

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Pour profiter d'un rayon de soleil dans la cavité, il faut s'y rendre en milieu de journée.
Jusqu'en fin de matinée et dès le début de l'après-midi, la lumière ne pénètre pas dans le cénote et les couleurs ne sont pas aussi belles.

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Dzonbacal est encore plus limpide que X-Batún !

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Réussir un selfie sous-marin au retardateur, un vrai challenge !

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Nous avons été à chaque fois tout seuls dans les cénotes de San Antonio Mulix, pour autant ils ne sont quand même pas totalement confidentiels, surtout connus localement par des Mexicains venant de Mérida à une heure de route à peine.
Disons que l'on a vu passer entre 5 et 10 voitures dans la journée, mais pas davantage.

À la suite de San Antonio Mulix nous sommes partis quelques jours à Celestún au bord du Golfe du Mexique, puis on est revenus dans le coin pour reprendre notre découverte des cénotes des environs de Mérida.

Reprenant l'idée du camping sauvage devant l'entrée des petits sites Mayas le long de la Ruta Puuc, comme nous l'avions fait à Edzná, nous nous installons sur le parking devant l'entrée des ruines de Mayapán.
Le coin est calme, bien en retrait de la route principale, ça sera notre camp de base pour trois nuits.

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Dans ces conditions, on est évidemment les premiers sur le site le matin, par ailleurs assez peu fréquenté (mais tout de même davantage qu'Edzná, en particulier le dimanche où l'on a vu débarquer un ou deux cars de visiteurs, venant sans doute de Mérida)...

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L'entrée à Mayapán coûte 40 pesos par adulte (dix fois moins cher que l'accès à Uxmal !) et le site, peu étendu aujourd'hui car de nombreux édifices ont été totalement détruits lors de la chute de la cité au XVème siècle, est plutôt sympa.
Surtout lorsque l'on y est les seuls visiteurs matinaux et que le soleil ne tape pas encore trop fort...

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Mais après Teotihuacan près de Mexico, Palenque et Yaxchilán au Chiapas, Edzná un peu plus tôt en arrivant dans la péninsule du Yucatán... Une certaine lassitude des ruines Mayas est indéniable.

Il faut bien avouer que l'on commence à saturer un peu des différentes variantes dans les styles d'architecture et de leur lot d'explications historiques.
En revanche pour grimper les pyramides et admirer la vue au sommet, la motivation est toujours là !

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Pas très éloigné de Mayapán, le petit village de Pixyá se trouve au bout d'une route étroite d'environ 5 kilomètres.
C'est un cul-de-sac, mais depuis le village deux cénotes sont atteignables par des pistes défoncées (celles-ci on ne les aurait même pas tentées avec une simple voiture) : Noh-Mozon et Nah Yah.

Au village, des gamins vont forcément s'attrouper dès que vous vous serez garés (on a parqué le camping-car devant la Hacienda de Pixyá, immanquable) et proposer de vous guider jusqu'à l'un ou l'autre des cénotes.
En zoomant sur Pixyá dans Googlemap, l'emplacement des deux cénotes est pointé (Noh-Mozon à environ 3 km au sud-est, Nah Yah à environ 1 km au nord-est) ainsi que les pistes d'accès, donc on peut aussi s'en sortir sans aide.

Avec nos vélos, on a mis une petite demi-heure du village jusqu'au cénote Noh-Mozon.
Un peu avant d'arriver au cénote, un gars sort d'un carbet au milieu de nulle part pour réclamer (gentiment) le droit d'entrée : 40 pesos par adulte.

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Et le cénote Noh-Mozon, il est impressionnant !
L'eau remplit toute la grotte (il n'y a pas de berge) avec un accès par un escalier suspendu, et une petite plateforme en bois pour la mise à l'eau.

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Alternative à considérer pour un petit shoot d'adrénaline : sauter du haut...
Au feeling il y a une quinzaine de mètres, et largement assez de fond !


En ce qui concerne la fréquentation, peu de monde : 3 personnes à notre arrivée qui partaient, quelques autres qui arrivaient lorsqu'on repartait...
Tous Français ! Noh-Mozon n'est pas trop référencé sur internet, mais un blog en français le mentionne (Bestjobers, on met leur lien en bas de l'article) comme le plus beau cénote du Yucatán et nous ne sommes évidemment pas les seuls francophones à être tombés sur ce site !

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Bref, nous avons eu notre moment tout seuls dans Noh-Mozon...

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Le retour en vélo jusqu'à Pixyá, dans la fournaise du début d'après-midi et après la matinée à Noh-Mozon, nous a cassé les pattes.
Du coup on a finalement zappé l'autre cénote du secteur, Nah Yah, pour privilégier un retour tranquille à Mayapán...

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À la suite de San Antonio Mulix et de Pixyá, on se tourne vers un dernier « coin à cénotes » pas très éloigné de Mayapán : Cuzamá et Homún.
Tout en étant encore très loin des cénotes ultra-touristiques des environs de Valladolid ou de Tulum, on n'est déjà plus dans le calme paisible de petits villages qui n'ont pas encore développé leur pépite naturelle locale.

Concrètement un peu partout au bord des routes on va vous faire des grands signes et vous mettre un catalogue de photos sous le nez à chaque tope, pour vous vendre un tour guidé.
Le grand classique de Cuzamá c'est la balade en cariole sur des rails, tirée par un cheval, pour aller compiler en vitesse accélérée trois ou quatre cénotes des environs. Pas vraiment notre délire...

Ici des cénotes, il y en a des dizaines et des dizaines dans un tout petit rayon, et des nouveaux ouvrent visiblement en permanence, chaque propriétaire tentant son coup marketing qui va attirer les touristes.
Celui de Santa Rosa a par exemple eu l'idée d'éclairer la grotte avec des lumières roses et a baptisé son cénote en conséquence, c'est kitch à souhait, mais visiblement ça marche !

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Nous, on fuit un peu plus loin.
En restant à Homún, même si une fois le camping-car garé dans le village, on fait l'objet de nombreuses sollicitations : loueurs de masques, de chalecos (gilets gonflables), vendeurs de fruits, de tacos... Et bien sûr les multiples propositions de cénotes.

On se laisse convaincre par le cénote Pool Uinic, au fond d'un jardin sommairement aménagé avec des tables de pique-nique.
Il n'est ouvert aux visiteurs que depuis deux ou trois ans, l'accès est tarifé 20 pesos par personne.

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Ambiance spéléo, la nappe d'eau se trouvant tout au fond d'une grotte, et pas à la verticale du puits.

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On pourrait penser l'eau fraîche dans une telle caverne, mais tous les cénotes de la région ont en réalité une température à peu près constante de 25°C...

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Après le pique-nique et quelques baignades à Pool Uinic, une dernière expérience de cénote à Homún : Tza Ujun Kat, juste à côté. 20 pesos également.
En fait on a surtout cherché des cénotes dans lesquels on ne nous obligeait pas à porter ces fichus chalecos en permanence...

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Et pour descendre dans le cénote autrement que par son ouverture au plafond, ici un escalier a été foré à travers la roche depuis la surface.

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Un peu plus aménagé que les précédents, Tza Ujun Kat c'est plus ou moins le cénote municipal de Homún.
On y croise les jeunes du coin à taper la discute au bord de l'eau, ou des sportifs locaux venus faire des longueurs...

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  liens utiles

Bestjobers - Le plus beau cénote du Yucatán