Les sources chaudes de la Montagne Pelée sont situées sur son versant Caraïbe, atteignables au prix d'une invraisemblable navigation dans une mer de fougères qui a avalé l'ancienne trace, puis une remontée finale du lit de la Rivière Chaude...
il paraît que cette rando est interdite depuis le passage du cyclone Dean en 2007, il n'y a pas d'avertissement au départ mais on croise effectivement quelques panneaux « interdit au public » isolés au fil de la montée, sans savoir si ceux-ci font référence à la présence de carrières, à la difficulté de progression à travers la végétation, ou même au danger d'une montée subite de la rivière dans la portion finale : prenez vos responsabilités !
Un bon conseil : pantalon et manches longues à cause de la végétation, il faut se préparer à littéralement nager dans une mer de fougères. Des gants ne sont pas non plus superflus...
D'autre part il vaut mieux faire cette rando le week-end, lorsque les carrières que l'on doit traverser au début du parcours ne sont pas en activité... ça reste un terrain privé.
Depuis le pont sur la rivière à la sortie de Saint-Pierre en direction du Prêcheur, compter environ 2 kilomètres sur la route jusqu'aux premières carrières de sable noir. À hauteur des « Sablières Modernes » (sur la gauche de la route) il y a un petit parking sur la droite avec un panneau d'arrêt de bus. Le point de départ est ici, un petit passage sur la gauche de la clôture permet de pénétrer dans le secteur des carrières.
Sur la route du Prêcheur si vous passez devant le Tombeau des Caraïbes c'est que vous êtes allés trop loin.
La piste sableuse part en montée avec la Montagne Pelée en ligne de mire. Au besoin pour s'orienter, il faut retenir que le chemin à suivre contourne les différentes carrières par la gauche.
Au niveau des immenses tas de sable et de graviers sur la droite, prendre la piste qui part en biais sur la gauche. Quelques dizaines de mètres plus loin il y a un carrefour, avec la plus grande des carrières juste derrière.
Il faut s'engager sur le chemin fléché sur la photo (vaguement indiqué sur le site par un panneau bleu).
Sinon en cas d'erreur de navigation, on se retrouve à coup sûr dans l'une des carrières. Voie sans issue, sauf à crapahuter sur la gauche dans des rochers friables pour tenter de retrouver le chemin principal...
Une fois au-dessus de la zone de carrières, c'est plus simple. Le chemin monte progressivement en ligne droite à travers la savane.
Le premier des panneaux d'interdiction. À noter qu'ils sont un bon point de repère, surtout plus haut quand la végétation finit par masquer totalement le sentier...
Au fur et à mesure de la montée, la végétation est de moins en moins sèche... et pousse d'autant plus !
C'est à partir de 300m d'altitude que les choses se compliquent vraiment : la progression est très difficile pendant plus d'une heure jusqu'à atteindre le lit de la Rivière Chaude, même avec une carte embarquée et un GPS, la hauteur de la végétation augmente toujours davantage et on se fraie un chemin dans une mer de fougères, de goyaviers, et de tout un tas d'arbustes plus ou moins épineux.
Il faut viser entre les deux petits mornes (l'itinéraire à suivre passe plutôt au pied de celui de gauche) !
Cette dernière partie est la plus compliquée, des blocs de roche particulièrement traitres viennent s'ajouter à la difficulté, masqués par les fougères qui dépassent à présent la taille d'un homme. Le ressenti est pire que les pourtant ardus Pitons du Carbet...
On devine à peine le pote qui précède sur la trace résiduelle !
Par endroits on peut apercevoir sur les troncs de fougères arborescentes une bande jaune, vestiges de l'ancien balisage qui reste utile pour confirmer que l'on ne s'est pas totalement paumés.
Et on finit enfin par distinguer le fond de la vallée...
Au niveau d'un immense manguier isolé, le sentier oblique à angle droit sur la gauche pour descendre jusqu'au lit de la rivière, par un petit goulet assez raide.
La partie fougères est terminée, il reste à remonter la Rivière Chaude dans les galets.
On a réellement l'impression de rentrer à l'intérieur de la Montagne Pelée !
La vallée se resserre de plus en plus...
Et les dépôts ferrugineux donnent une couleur orange prononcée au lit du torrent.
Le site des sources chaudes est au cœur de la gorge impressionnante qui achève la remontée de la rivière. La température de chacune des 7 ou 8 petites émergences varie au cours du temps, mais est globalement en baisse constante au fil des ans. Aux derniers relevés, le trou de sortie à la température la plus élevée est à peine à 30°C.
L'extrémité de la gorge est plus ou moins encombré de débris, de gros blocs de roche doivent s'effondrer de temps en temps...
Et tout au fond, la cascade qui semble-t-il ne coule pas tout le temps !
Il paraît qu'à l'entrée de la gorge il y a un passage dans la végétation qui permet de remonter au-dessus et de continuer un peu en amont... mais bon des équipements appropriés paraissent indispensables.
Pour le retour, on peut être tentés de suivre le lit de la rivière pour redescendre jusqu'à la mer, et éviter la navigation délicate dans la portion de fougères traversée à l'aller. Mais c'est une mauvaise idée, ceux qui ont essayé se sont retrouvés dans un passage étroit avec une cascade infranchissable plus en aval.
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