Une trace aérienne dans les Pitons du Carbet sur la bien nommée « Balancine », la crête pour équilibristes qui grimpe de Colson au Piton de l'Alma, que l'on peut combiner avec une redescente par le Piton Dumauzé pour faire une boucle sympa...
Mise en garde : randonner dans les Pitons du Carbet n'est pas anodin !
Au-delà de la difficulté réelle des profils de rando, les sentiers ne sont pas réellement balisés, peu entretenus et glissants, la végétation cache les trous, et il y a des à-pics de tous les côtés.
Les assos de canyoning et les randonneurs égarés marquent des traces qui peuvent être trompeuses, on ne peut que vous encourager à partir avec quelqu'un qui connait déjà le parcours.
Rajouter à ça la météo aléatoire dans le massif, où les nuages peuvent tout envahir en quelques minutes et où un déluge soudain peut transformer la moindre ravine en torrent.
Donc ne jamais partir seul, avoir un portable, une lampe frontale car on ne sait pas ce qu'il peut se passer, une protection de pluie et des vêtements chauds. Un bon conseil : pantalon et manches longues, à cause des « herbes couteau » qui bordent les sentiers dans lesquels il faut crapahuter, et des gants.
Et nous avons toujours une couverture de survie, une bande de strap et quelques stéri-strips dans une poche du sac, ça pèse dix grammes et ça peut sauver la mise...
En marquant un arrêt sur la route de la Trace, au niveau de la bifurcation vers le Morne Césaire, on a une possibilité de bien visualiser le parcours : on monte par la crête de droite jusqu'au Piton de l'Alma, puis on rejoint le Piton Dumauzé avant de redescendre par son arête pentue, à gauche.
Tout le long, on surplombe la vallée très encaissée de la rivière Dumauzé, qui part du col entre les deux pitons.
Le départ suggéré pour cette rando en boucle est l'entrée du champ de tir de Colson, au quartier Les Nuages sur la route de la Trace, environ 500m après l'hôpital en venant de Fort-de-France.
On pourrait également envisager de se garer en face de l'hôpital de Colson et de débuter la marche en longeant la route jusqu'au quartier Les Nuages, puisque la redescente du Piton Dumauzé aboutit à l'hôpital.
On peut laisser son véhicule à l'entrée du champ de tir (là où il y a la barrière avec une guitoune et parfois un planton, auquel il vaut mieux demander si la voiture peut rester là).
La pancarte à côté de la barrière est explicite : dans tous les cas on ne passe pas par là, même si au retour en remontant du gué sur la rivière Dumauzé, une trace permettrait de déboucher ici sans passer par Colson... Elle passe en plein milieu des stands de tir !
Le départ est sur le talus à droite, pas forcément très bien marqué mais il faut monter sur le replat herbeux juste au-dessus du petit panneau.
Ce n'est pas une interdiction, juste un avertissement au sujet des bruits d'explosion et de rafales de Famas qui peuvent monter du champ de tir plus bas...
Le sentier démarre ensuite en montée dans une trouée de végétation, facile à voir.
Il y a ensuite un passage de forêt (comme au début de l'ascension du Piton Dumauzé), mais assez court et en une vingtaine de minutes on débouche au début de la crête de la Balancine.
À partir de là, c'est du classique des Pitons du Carbet : la trace est plus ou moins masquée dans une végétation souvent à hauteur d'homme... qui coupe, qui pique et qui gratte.
Cette trace est empruntée par les clubs de canyoning qui vont faire le rappel de la cascade Dumauzé, donc l'état d'entretien dépend de leur dernier passage.
La pente de plus en plus prononcée au fil de la montée...
Pour autant, cette ascension par la Balancine reste sans doute la moins exigeante physiquement parmi les différents itinéraires menant jusqu'en haut de l'un des pitons (à relativiser quand même !).
Attention on ne s'en rend pas forcément bien compte sur les photos car le vide est masqué par la végétation, mais par endroits ça n'est vraiment pas large pour poser le pied sur la crête, et versant rivière Dumauzé ça tombe à pic.
Du fait que l'on émerge assez rapidement de la forêt, la vue panoramique du Morne Jacob jusqu'à la baie de Fort-de-France accompagne la majeure partie de la montée !
Il y a quelques passages de cordes à négocier, dont un bien vertical d'une dizaine de mètres.
Plus simple à la montée qu'à la descente, une autre raison de faire la boucle dans ce sens (en plus d'être moins dur physiquement que de se taper la longue montée du Dumauzé depuis Colson).
En haut on débouche sur un plateau, face au Piton Lacroix, pas exactement au sommet du Piton de l'Alma mais légèrement en contrebas.
Il est possible d'y grimper en suivant une vague trace qui monte sur la droite, mais il faut savoir qu'il n'y a pas de visibilité dégagée en haut du Piton de l'Alma, c'est un détour sans grand intérêt.
Du plateau on redescend en quelques minutes par une trace facile, mais boueuse, jusqu'au col entre l'Alma et le Dumauzé.
On retrouve ici l'itinéraire classique qui vient du Piton Lacroix, et le départ du petit raidillon qui mène au sommet du Piton Dumauzé (le « carrefour » est matérialisé par un poteau de départ de canyoning, celui de la Rivière Dumauzé).
Vue sur la Balancine, la crête par laquelle l'on vient de monter...
Et le fameux « panorama du Dumauzé » lorsque l'on remonte vers son sommet, avec la vue plongeante sur le canyon de l'Alma, et le Morne Piquet au fond.
Au sommet du Piton Dumauzé !
Par beau temps le panorama est exceptionnel, sur la baie de Fort-de-France et jusqu'à l'île de Sainte-Lucie d'un côté...
Et sur tous les Pitons du Carbet de l'autre côté, avec la Montagne Pelée qui dépasse au loin.
La redescente du Piton Dumauzé... 600 mètres de dénivelé à dévaler jusqu'à la Rivière Dumauzé.
Du gué sur la rivière, il reste ensuite à remonter jusqu'à l'hôpital de Colson, avec un petit challenge d'orientation à travers les multiples sentiers tracés par les militaires dans la forêt...
Se référer à la trace GPS, et ne pas grimper trop sur la gauche sous peine de se retrouver au milieu des stands de tir !
Puis de l'entrée de l'hôpital, il y a encore 500 mètres en longeant la route de la Trace pour revenir au point de départ.
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