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Du Maroni à Kourou

Du Maroni à Kourou

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En s'éloignant de Saint-Laurent-du-Maroni en direction de l'embouchure du fleuve, on sort de la forêt amazonienne pour basculer dans les savanes littorales, un tout autre paysage : la jungle laisse la place aux marais, et aux prairies quand ceux-ci ont été drainés...

Du Maroni à Kourou

On s'est trouvé une maison à louer à Javouhey, l'un des deux principaux villages Hmongs de Guyane, l'autre étant Cacao dans les environs de Cayenne (et deux autres petites communautés sont établies à Rococoua près d'Iracoubo sur le littoral, et à Corrossony près de Régina dans l'est de la Guyane).

Les Hmongs sont des réfugiés venus du Laos, persécutés après la guerre du Viêt Nam par les communistes pour avoir combattu aux côtés des Américains, accueillis dans différents pays occidentaux et à qui, en Guyane, ont été données des terres pour mettre en œuvre leurs talents de cultivateurs.
À Javouhey, ils sont arrivés en 1979 et ont construit le village au bord du fleuve Acarouany.

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Curieuse ambiance dans ce village : la plupart des habitants sont donc des Hmongs, une petite communauté Bushinengué vit dans des bâtiments récents en périphérie, et quelques métros... mais personne n'a l'air de trop se mélanger et les rues ne sont pas franchement animées !

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Exception faite du dimanche où toute la région vient au marché (comme à Cacao d'ailleurs), le seul jour de la semaine où les Hmongs vendent leurs productions fruitières et maraîchères.

Également pour manger le midi dans l'une des nombreuses gargottes : nems et samoussas bien sûr, bobuns et porc laqué évidemment, mais surtout « la soupe » dont on entend parler partout. Concrètement un bouillon de pâtes, de viande, de légumes et herbes diverses, sans oublier les épices. L'incontestable spécialité locale...

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Javouhey est entouré par les champs qui assurent l'approvisionnement en fruits et légumes de toute la région, et même d'une bonne partie de la Guyane.
Mais il y a un bémol à cette autosuffisance, et pas des moindres : une utilisation massive et déraisonnée de produits chimiques, d'une part pour enrichir un sol en latérite peu productif à la base puis complètement apauvri par des années de culture, et d'autre part pour repousser les armées d'insectes ravageurs de la forêt tropicale environnante.

En résultat des fruits et légumes au bienfait discutable sur la santé, ne respectant pas la réglementation, et de loin. L'interdiction à la vente en France des produits phytosanitaires est en plus facilement contournée avec le Suriname tout proche. On en a entendu des vertes et des pas mûres...

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La part belle est faite à la culture du pitaya, le délicieux « fruit du dragon » tel qu'il est affiché sur les étals de métropole, et dont on trouve des plantations aux Antilles également.

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Pour l'hébergement, on a loué la jolie maison en bois de Marion et Julien durant quelques jours (les lecteurs intéressés les retrouveront facilement, il n'y a pas cinquante Airbnb à Javouhey) : respectivement instit à l'école et prof au collège du village.
Eux partent changer d'air au bord de la mer du côté d'Awala pendant ce temps-là, ce sont les vacances scolaires de la Toussaint.

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Justement, Awala et Yalimapo, deux villages amérindiens côte à côte à l'extrême nord-ouest de la Guyane et à l'embouchure du fleuve Maroni, on a été s'y balader. Sans trop s'immerger dans la culture Kali’na, la faute à une certaine timidité à s'avancer comme ça au milieu des huttes et des carbets.

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À Yalimapo se trouve la célèbre plage des Hattes, l'un des principaux sites sur le globe de ponte des tortues luth (de mars à août environ, comme en Martinique, donc pas en ce moment)...

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L'année dernière lorsque l'on se baignait sur les plages de Cayenne avec de l'eau à la taille, on voyait nos pieds... mais on nous avait bien dit que les jours dans l'année où ça arrivait se comptaient sur les doigts d'une main, et que l'on avait eu un sacré bol !
Cette fois-ci la couleur de l'eau semble davantage conforme aux standards guyanais...

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Fin de journée à l'embouchure du fleuve Maroni, avec le Suriname juste en face !
Sur la route qui revient vers Javouhey, il y a Mana, un petit village juste au bord du fleuve du même nom. On nous y a conseillé un resto, le Buffalo, spécialisé dans la viande de buffle des élevages environnants. On a bien aimé !

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Sur le littoral, à la tombée de la nuit se produit un phénomène complètement délirant : « la volée ».
Une quantité phénoménale de moustiques s'envole des mangroves et des sous-bois, concrètement c'est assez intenable et le produit répulsif n'est qu'illusoire. Les copains Guyanais nous disaient que certains soirs particulièrement terribles, on pouvait avoir l'impression qu'il neigeait dans les phares de la voiture.
Bref, le prix à payer pour une telle photo s'est négocié à plusieurs dizaines de piqûres...

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Même en pleine journée, quelques balades prévues dans les marais du littoral se sont révélées utopiques : sitôt sortis de la voiture, c'est la ruée en masse des moustiques sur toutes les parties du corps, et les vêtements n'y changent pas grand chose car ils piquent à travers.

Suite à la forte sécheresse des mois de septembre et d'octobre, on doit faire face à un autre obstacle majeur pour les randos dans les savanes littorales : les feux de végétation. Entre Mana et Sinnamary, on a l'impression que ça crame de partout sur les côtés de la route !
Hors de question de s'aventurer sur les sentiers et de prendre le risque de se retrouver encerclés...

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En revenant vers Cayenne, on a opté pour un camp de base à Kourou, pour les deux dernières nuits du séjour.
Sur la route il y a le fleuve Sinnamary, dont l'estuaire est réputé pour sa richesse ornithologique. L'excursionniste incontournable du coin c'est Joseph Printemps, facile à trouver, qui nous embarque en fin d'après-midi pour une virée de quelques heures en pirogue, du village de Sinnamary jusqu'à l'embouchure...

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La star du coin c'est lui : l'ibis rouge !

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Après l'apéro rituel sur l'embarcation, c'est l'attente du moment spectaculaire où tous les ibis rouges quittent en groupe la mangrove, pour aller prendre leurs quartiers de nuit en bord de mer.
Toutes les ruses sont bonnes pour les attirer au plus près de la pirogue, fanion rouge, imitation du cri... sachant qu'un autre excursionniste beaucoup moins scupuleux opte quant à lui pour la poursuite moteur à fond (« Atmosphère Amazonie », à éviter de notre point de vue).

L'envol général !

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La ville de Kourou est indissociable du CSG, le Centre Spatial Guyanais. Ça donne quelque chose d'artificiel à la ville, avec deux populations : les ingénieurs et techniciens qui bossent dans l'aérospatiale, et les autres. Des quartiers modernes et d'autres délabrés. La nouvelle ville avec ses centres commerciaux, et les anciens villages Saramaca (Bushinengué) et amérindien (Galibi).
On n'a pas forcément trop accroché à l'ensemble, même si le bord de mer est assez sympa...

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La plage Pim-Poum...

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Mini-Lapinette embarquée avec des nouvelles copines...

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En face les îles du Salut, historiquement et tristement célèbres pour leur bagne...
De gros catamarans y organisent des excursions à la journée au départ de Kourou.

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On n'a pas été découvrir le centre spatial, dont certaines parties sont ouvertes au public ainsi qu'un musée de l'Espace.
Assister à un lancement ça nous aurait bien plu mais il n'y en avait pas au programme lors de notre séjour (un tir tous les deux mois environ). Et faire le tour des installations nous attirait moins...

Le récapitulatif :

 

  Le parcours en détail
  • J1 : vol FDF-CAY, route jusqu'à Saint-Georges (2-3h), traversée en pirogue pour Oiapoque, soirée et nuit chez Rona
  • J2 : saut Maripa, soirée et nuit chez Rona
  • J3 : courses à Oiapoque, retour à Saint-Georges puis jusqu'à Cayenne, resto place des Palmistes, nuit à Macouria
  • J4 : route jusqu'à Saint-Laurent-du-Maroni (4-5h, pique-nique à la crique Toussaint), courses, nuit au carbet Toubo
  • J5 : route des chutes Voltaire jusqu'à la crique Tatou, soirée à Saint-Laurent, nuit au carbet Toubo
  • J6 : matinée au carbet, route vers Javouhey (30min), balade dans le village, nuit à Javouhey
  • J7 : Awala-Yalimapo, plage des Hattes, soirée à Mana, nuit à Javouhey
  • J8 : Rando sur le sentier des Sables Blancs à l'est de Mana, balade dans les champ autour de Javouhey, nuit à Javouhey
  • J9 : marché de Javouhey, route vers Kourou (2-3h), plages, nuit à Kourou
  • J10 : route vers Sinnamary (1h), marais de Yiyi, crique Canceler, excursion sur le fleuve Sinnamary pour observer les ibis rouges, nuit à Kourou
  • J11 : centre-ville de Kourou, route vers Cayenne (1h), vol CAY-FDF
  Les vols depuis Fort-de-France
  • Air France (adulte 400€, enfant 300€), aller en fin de matinée, retour en début d'après-midi
  • Certificat de vaccination pour la fièvre jaune obligatoire avant de partir, enfants compris (70€ pp au service santé de l'aéroport, remboursé par certaines mutuelles, à faire au moins une semaine avant le départ)
  La voiture
  • Louée chez Europcar à l'aéroport (330€ pour une Dacia Sandero essence sur 10 jours)