Le parc du Mont Robson est encore un tout petit peu plus au nord que Jasper, mais dans l'esprit c'est déjà le trajet retour vers les États-Unis qui s'amorce. Une courte étape de 24 heures au pied du point culminant des Rocheuses Canadiennes...

De la ville de Jasper jusqu'à Mount Robson il n'y a que 60 kilomètres, que l'on avait entrepris joyeusement en pleine nuit après la rencontre magique avec la famille ours du côté du lac Maligne.
Et puis le gros gibier, grands mâles wapitis en tête, abondant le long (voire au milieu...) de la route nous avait très vite fait perdre le sourire et mis les nerfs en pelote.

On s'était donc arrêtés pour la nuit sur l'aire de Yellowhead Pass, qui marque à la fois la sortie du parc national de Jasper et l'entrée dans le parc provincial de Mount Robson (campings, visitor center et départs de rando étant quelques dizaines de kilomètres plus loin).

C'est aussi la frontière entre l'état de l'Alberta que l'on quitte, et le (très modeste !) état de Colombie Britannique dans lequel on fait notre retour, une bonne semaine après avoir traversé la région du Kootenay plus au sud.

Enfin c'est accessoirement le retour à l'heure du Pacifique, soit pour nous un gain instantané de 60 minutes, au contraire de ce qu'indique le panneau du côté opposé...

On n'a eu aucune difficulté, en tout cas mi-juillet, à trouver un emplacement libre au camping principal de Robson Meadows (il en compte une grosse centaine, et la fréquentation des parcs provinciaux comme Mount Robson n'a absolument rien à voir avec celle des parcs fédéraux comme Banff ou Jasper).

Quant au Mont Robson, sa masse imposante apparaît en arrivant au visitor center juste à côté du camping, il paraît qu'il ne sort des nuages qu'une quinzaine de jours par an !

La rando phare du secteur, et même selon certains de toutes les Rocheuses Canadiennes, c'est Berg Lake Trail.
Une petite vingtaine de kilomètres aller, autant retour, 1000 mètres de dénivelé à avaler : pour marcheurs entrainés uniquement, et sur deux jours avec une nuit de bivouac (pour lequel il faut un permis, soumis à quota limité : à réserver des mois à l'avance, pour un jour précis et en priant pour la météo).

Bien que copieux, le profil de cette rando correspond néanmoins à certaines grosses sorties trail chez nous en Martinique, l'éprouvante chaleur tropicale en moins... alors bien en jambes après plusieurs semaines de voyage, une partie des Lapinous a tout de même gambergé sur l'idée d'un aller-retour sportif en une dizaine d'heures !

Cette idée un peu ambitieuse (courir tout seul avant l'aube dans des coins farcis d'ours, 24 heures après ne pas avoir été trop fiers dans le coin à grizzlies de Jasper...) ayant été abandonnée, on n'aura pas de photo à proposer du fantastique Berg Lake.
En bas à gauche de la photo au-dessus, on aperçoit le glacier qui descend du Mont Robson et se jette directement dans le lac, formant un paysage exceptionnel.

Mais la première partie de la rando vers le Berg Lake, en gros les cinq premiers kilomètres jusqu'au Kinney Lake, est une belle balade facile en forêt...

... le long de la Robson River.

Le fameux reflet du Kinney Lake !
Ce n'est pas le Mont Robson au fond, mais un autre sommet majeur des environs : Whitehorn Mountain, pas mal non plus dans le genre pyramidal.

Ça vaut le coup de longer le lac jusqu'à la plage de galets un peu plus loin pour le pique-nique !

Carte postale !

En fin de soirée, alors que l'on profite tranquillement de notre feu de camp habituel, on s'aperçoit que le ciel s'est dégagé et que des reflets roses suspects sont visibles à travers la forêt.
Il se pourrait bien que ce soit les champs de neige au sommet du Mont Robson qui se colorent avec le coucher de soleil...

Ce qui se confirme en allant voir d'un peu plus près !

Départ tôt le lendemain matin, pour avaler les 3 bonnes heures de route jusqu'à un autre parc de Colombie Britannique qui se trouve sur notre route de retour vers Vancouver et Seattle : Wells Gray, où l'on compte passer un ou deux jours.

Et c'est quelques kilomètres après Mount Robson qu'il faut fermer les yeux à une bifurcation : à gauche le retour vers le sud et la civilisation, à droite les espaces infinis du nord de la Colombie Britannique et au loin le Yukon et l'Alaska...

On reviendra... et on ira à droite !