Quelques jours passés à Montréal à écumer les zones commerciales et les petites annonces de Kijiji, et on a des fourmis dans les jambes !
Notre « préparation du camping-car » a plus précisément consisté à le remplir dans tous les sens d'un tas de bazar que l'on pense trouver plus difficilement par la suite, et que l'on compte ranger ou installer au fur et à mesure : des mètres de tissu, du bricolage, du linge de lit et de la vaisselle, même le porte-vélo déniché d'occasion à 40km de Montréal n'a pas été mis en place et traine au fond du coffre, et le premier vélo que l'on vient d'acheter gène au milieu de l'habitacle !
Mais on a tous très envie de démarrer réellement le road trip sans plus attendre, et de foncer vers l'Alaska avant qu'il y fasse trop froid... Un continent à traverser, on pense mettre deux ou trois semaines pour avaler les 6000 km jusqu'au début de la mythique Alaska Highway dans le nord de la Colombie-Britannique, qui nous emmènera ensuite sur plusieurs milliers de kilomètres supplémentaires jusqu'à Fairbanks !
Avec une première pause envisagée sur les rives du Lac Supérieur, le plus sauvage des Grands Lacs nord-américains.
Notre première étape est en fait minime, un simple changement de rive du Saint-Laurent dans l'agglomération montréalaise, depuis Longueuil où se trouve depuis un mois le camping-car en gardiennage dans un coin assez terne, jusqu'à Verdun où les bords du fleuve sont joliment aménagés et plus propices à une ambiance sympa pour le grand départ.
Notre nouvelle découverte, l'appli mobile iOverlander, nous permet de nous y trouver un « spot » gratuit pour passer la nuit... et on constate que l'on n'est pas les seuls à l'utiliser !
Il reste quand même un petit détail à régler : avant de quitter Montréal on aimerait bien avoir les trois vélos, donc il nous en manque encore deux.
C'est finalement pas trop mal géré suite à quelques nouveaux coups de fil à des vendeurs plus ou moins sur notre itinéraire (on en sera juste quitte pour une traversée complète du centre-ville de Montréal avec le camping-car).
Le porte-vélo sera finalement mis en service après quelques heures de route, trois vélos à l'intérieur du camping-car se révélant assez vite ingérable...
Plein ouest désormais, jusqu'à la province de l'Ontario et Ottawa la capitale fédérale que l'on traverse sans s'arrêter...
Pour achever notre première journée de route à Arnprior, un petit village au bord de la rivière des Outaouais où notre appli fournisseuse de bons plans (pourvu que l'on fasse tout de même un peu le tri dans les spots référencés) nous déniche un petit coin splendide pour la nuit.
Le jour suivant... De la route, beaucoup de route pour avancer vers l'ouest : environ 600 kilomètres, on roule autour de 85 km/h pour ne pas exploser la consommation d'essence (la majorité des routes étant limitées de toutes façons à 90 km/h) ce qui représente pas mal d'heures à se relayer au volant.
Ce qui nous amène en soirée au bord du lac Huron, pour un camping sauvage en compagnie de Français installés au Québec qui ont choisi le même spot que nous !
Chloé peut passer la soirée avec une copine francophone de son âge, et nous partager un feu de camp et l'apéro avec Virginie et Vincent qui viennent comme nous de partir sur les routes pendant un an, et que l'on retrouvera peut-être plus tard en Amérique Centrale où ils prévoient d'être bien avant nous.
La plage sauvage juste à côté...
Attention : traversée d'Amishs !
Première vue du lac Supérieur, rien de moins que le plus grand lac d'eau douce du monde !
À Agaway Bay, on coupe un peu le moteur pour se poser dans le camping du parc provincial (Lake Superior Provincial Park, géré par l'Ontario au contraire des parcs nationaux gérés fédéralement par Parcs Canada et répartis dans tout le pays, comme Pukaskwa un peu plus au nord sur la rive du lac, où l'on ira les prochains jours).
Très belle plage et eau à 18°C environ : on se sera tous baignés dans le lac Supérieur (le bénéfique passage en Bretagne juste avant de s'envoler pour Montréal fait encore effet) !
Coucher de soleil sur l'horizon : la rive opposée du lac est à 400 km...
La météo peut vite changer sur le lac Supérieur... Après un vrai déluge pendant la nuit, le vent s'est levé d'un coup et surprend pas mal campeurs en arrachant toiles de tentes et auvents.
En quelques heures le lac s'est démonté et n'a plus grand chose à voir avec le plan d'eau tranquille de la veille !
Par conséquent on lève le camp pour rouler quelques heures dans la pluie et le brouillard jusqu'à Marathon, sur la rive nord du lac et à proximité immédiate du parc national de Pukaskwa.
Le temps se dégage en soirée, le coucher de soleil est sauvé !
Marathon est une petite ville sans trop d'intérêt, sauf celui de proposer un spot de choix pour les voyageurs qui souhaitent s'y arrêter pour la nuit : Pebble Beach, sur un parking qui surplombe une plage sauvage de galets et recouverte de bois flottés...
Chambre avec vue !
Le jour suivant on part s'installer dans le parc national, profitant de notre bon timing avec la météo revenue au ciel sans nuages.
Le coin reste peu fréquenté même fin juillet, le choix d'emplacements libres est très vaste à l'unique camping de Hattie Cove.
Pukaskwa c'est quand même assez coupé du monde, dans un secteur complètement à l'écart des routes (la Transcanadienne passe loin à l'intérieur des terres) et habitations.
Plus de 100 kilomètres de rives totalement sauvages dans le coin nord-est du lac Supérieur.
Alors on mise sur les rencontres en rando avec la faune locale ! La bombe à ours n'est pas encore dans le sac à dos (pas de grizzlies par ici) mais on espère bien apercevoir des ours noirs, qui eux nous font pas trop stresser.
Les courtes balades à proximité du camping ne donnent rien pour les animaux, mais permettent de découvrir des petites baies bien sympa !
Certaines faisables en vélo, on ne se prive pas d'utiliser nos nouveaux jouets pour aller voir le coucher de soleil...
Après des premiers jours un peu énergivores à Montréal pour les recherches d'équipements divers, puis de bonnes doses de conduite du matin au soir, c'est à Pukaskwa que l'on se pose enfin...
Et où l'on reprend nos marques de campeurs nord-américains !
C'est également à Pukaskwa que l'on rechausse réellement nos chaussures de rando : 18 km et 5h30 aller-retour jusqu'au pont suspendu sur la White River, une belle marche mais finalement un peu monotone toujours en forêt...
Batteries un peu rechargées, stickers posés sur le camping-car et quelques bricolages effectués, on reprend notre périple vers l'ouest en longeant la rive nord du lac Supérieur.
Joli spot pour la nuit à Terrace Bay...
Puis davantage galère le jour suivant, nous étant volontairement émancipés d'iOverlander pour retrouver notre indépendance et les aléas de la recherche d'un coin où se poser pour la nuit.
Ce qui peut occasionner quelques déconvenues, cruelles après une longue journée de route : des coins sympas mais bardés de panneaux d'interdiction de parking nocturne par des municipalités inhospitalières...
Recherche qui se termine sur un parking du centre-ville de Kenora, très èloigné du standing naturel de nos spots de camping sauvage jusqu'ici.
On n'a pas encore vraiment retrouvé notre mojo.
2500 kilomètres après avoir quitté Montréal, notre traversée de la gigantesque province de l'Ontario s'est donc achevée sur une petite fausse note.
Avant d'entrer au Manitoba et de débarquer dans les Prairies...
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