On a très longuement hésité avant de retourner à Jasper - puis à Banff - que l'on avait déjà pas mal explorés l'été dernier (Jasper - juillet 2018).
Et finalement le choix d'y repasser n'a pas été lié aux parcs eux-mêmes, mais plutôt à leur situation sur une route logique qui nous aurait menés jusqu'au sud des Rocheuses Canadiennes (Waterton Lakes et Glacier National Park côté américain) que l'on ne connait pas.
Puis ensuite vers le Yellowstone, visité en été il y a trois ans mais qui nous motivait bien pour une seconde virée, cette fois à l'automne.
Pour corser encore plus la décision, jamais on aura autant scruté et rescruté les prévisions météo : la première bonne chute de neige de l'automne étant annoncée pour dans une semaine et il faudra impérativement que l'on ait fui la région avant.
En approchant de Jasper par l'ouest - on arrive de Prince George, par une longue route assez monotone et moins spectaculaire que ce qui précédait, où les petits villages sont devenus des villes - suite au magique Salmon Glacier, on redécouvre une vieille connaissance : le Mont Robson, plus haut sommet des Rocheuses Canadiennes, au pied duquel on avait fait une belle rando l'année passée.
Mais la fenêtre météo réduite ne nous laisse pas la possibilité de prolonger sa découverte.
Jasper qui nous avait emballés et où tout s'était bien goupillé pour les campings en dernière minute en juillet 2018, nous fait déchanter dès notre arrivée. En même temps on savait pertinemment que le camping principal - Whistlers, 800 places - serait en travaux et fermé, et on a fait les autruches.
Il est clair que ça va être la guerre pour trouver des emplacements, ou au prix de dizaines de kilomètres : passage éclair et avant toute chose au visitor center de Jasper pour un état des lieux des places dispos, on nous fait foncer à 20 kilomètres de la ville, une fois là-bas tout s'est rempli et on nous envoie encore 20 kilomètres plus loin, etc...
On est sidérés par une telle affluence dans le parc le 20 septembre, et les bouchons liés aux animaux en bord de route ne nous amusent plus...
On a aussi radicalement changé de public et le sans-gène est de mise dans les campings...
Bref, on avait des prédispositions, mais l'Alaska nous a définitivement rendus agoraphobes !
Le secteur du Mont Edith Cavell nous est encore inconnu dans le parc national : c'est par là que l'on commence, de bonne heure en pensant éviter la foule.
Le départ des randos s'atteint par une petite route de 12 kilomètres en lacets, pour laquelle on est réglementairement « trop gros », mais on est dans un tel état de ras-le-bol général que l'on aurait pu s'engager sur une piste cyclable.
Arrivés au bout de la route Edith Cavell, d'une part on n'est pas les seuls à avoir forcé le passage en camping-car, et d'autre part le parking est déjà plein...
Alors après avoir pu garer par miracle le camion, on fonce sur les sentiers pour (tenter de) retrouver un peu de calme !
La rando classique c'est Cavell Meadows, que l'on pense allonger un peu. Le spectaculaire début du parcours longe le petit « étang » (Cavell Pond) au pied de la muraille du Mont Edith Cavell et de son glacier suspendu...
Des séracs s'écroulent régulièrement dans un boucan d'enfer, et des blocs de glace vélés par la partie basse du glacier finissent dans le lac à l'ambiance polaire !
La rocaille alentour est truffée de photographes, mais également de marmottes...
Beaucoup de monde sur les sentiers qui mènent aux différents points de vue, alors on grimpe toujours plus haut un peu à travers champs, bien au-dessus du Upper Viewpoint où la rando est censée s'achever (il est à 2300m d'altitude, il y a un repère).
Le sommet plus haut semble atteignable : en suivant une vague trace on rattrape la neige, puis la glace.
La toute fin est un peu hasardeuse, mais le panorama vaut vraiment le coup de pousser jusqu'ici (à 2600m, soit 300 mètres de dénivelé supplémentaire à ajouter aux 600 mètres classiques de Cavell Meadows).
Le Mont Edith Cavell d'un côté...
Et la vallée de la rivière Athabasca de l'autre, au fond de laquelle on aperçoit l'Icefields Parkway qui mène vers Banff.
Côté faune, on est assez loin du festival de l'année précédente. Pas de grand mâle wapiti ou orignal, aucun ours croisé en bord de route (de ce côté on n'est pas non plus en manque après les dernières semaines) alors que l'on s'attendait à un festival d'animaux, en pleine activité automnale avant l'hiver.
Seuls quelques jeunes wapitis et une famille de mountain goats étaient là pour sauver l'honneur...
Quant à la guerre des campings, on parvient finalement à réserver un emplacement à Pocahontas (éloigné à l'entrée est du parc, un coin vers lequel on n'avait encore jamais été) pour sa dernière nuit d'ouverture avant la fermeture hivernale.
C'est l'occasion d'aller se prélasser aux Miette Hot Springs juste à côté, des sources chaudes au milieu des montagnes, mais malheureusement aménagées façon piscine municipale. Et beaucoup de monde, le site est une déception pour les soakers exigeants que nous sommes devenus !
On teste également la dernière innovation du parc national de Jasper : l'Overflow Campground qui comme son nom l'indique offre - pour 20 dollars - un point de chute aux campeurs à la rue. L'année dernière il existait déjà, mais c'était un champ à la fréquentation sporadique.
Cette année avec la fermeture du camping majeur du parc, il a été aménagé pour recevoir un maximum de monde.
Disons que ça sauve la mise, mais l'Overflow a deux gros inconvénients : il est juste à côté de la voie ferrée sur laquelle passent d'interminables trains de marchandises toutes les demi-heures jour et nuit, et les emplacements sont alignés les uns aux autres pour optimiser le remplissage, comme un parking de supermarché...
Bref, nous vivons ce passage par Jasper un peu comme une erreur de parcours...
Au point de laisser tomber le secteur du Lac Maligne (qui nous avait offert la plus belle rando de l'été il y a un an, et la rencontre avec une famille ours en fin de journée), l'Icefields Parkway vers Banff et le parc de Banff lui-même que l'on pressent encore plus bondé.
La neige s'annonce et l'on abandonne aussi les plans du côté des pars nationaux de Waterton Lakes et Glacier. Quant au Yellowstone, on verra plus tard.
On repart donc vers l'océan et un climat plus tempéré. Et alors que l'on débarquait à Vancouver deux jours plus tard, il tombait plus d'un mètre de neige fraîche sur le sud des Rocheuses Canadiennes...
|
|||
liens utiles
|
Commenter cet article