Tout le long de la côte du Bélize se trouve une barrière de corail ininterrompue de 300 kilomètres (qui va en fait de Cancún au Mexique au nord jusqu'au Honduras au sud, la plus longue du monde après la Grande Barrière en Australie) : c'est une destination de choix pour les plongeurs et souvent l'idée unique du Bélize que se font les voyageurs.
Le récif se trouve à une vingtaine de kilomètres de la côte environ, un peu moins dans sa partie nord, un peu plus éloigné au sud. Encore un peu plus au large se trouvent trois grands atolls, difficiles d'accès à peu de frais.
Le plateau corallien est parsemé d'îlots couvert de cocotiers, les cayes. Plus ou moins grands et plus ou moins développés, mais souvent proches du cliché d'île paradisiaque que l'on n'imagine pas ailleurs que dans le Pacifique Sud.
- les Northern Cayes (Ambergris, Caye Caulker...) sont les plus touristiques, les plus construites, et souvent une extension (et l'unique vision du Bélize) de séjours au Yucatán d'où elles sont également facilement accessibles.
- les Central Cayes (Tobacco, South Water...) sont plus petites, moins développées et moins fréquentées tout en restant atteignables sans difficulté, mais certaines sont privatisées par des hébergements de luxe.
- les Southern Cayes (Sapodilla Cayes...) se rapprochent davantage de l'aventure, plus éloignées de la côte et très coûteuses à rejoindre.
On s'est donc logiquement focalisés sur les Central Cayes, et particulièrement sur Tobacco Caye, un minuscule îlot pile sur le récif de corail qui se rejoint en 45 minutes environ de Dangriga, en yole de pêche.
Dangriga, la « capitale bélizienne des Garifunas » (les descendants des métis d'esclaves africains et des peuples amérindiens de la Caraïbe, que l'on retrouve également à Saint-Vincent, au Guatemala, au Honduras... mais dans une moindre proportion qu'au Bélize), n'a malheureusement pas beaucoup d'intérêt en elle-même...
Notre arrivée ne passe pas vraiment inaperçue avec le camping-car, mais la ville semble assez sécuritaire et en tout cas on reçoit beaucoup de « hello » ou de « buiti binafi » (en langue
garifuna, on a eu droit à un cours), de grands sourires et de gestes amicaux sur notre passage dans les rues... et ça fait beaucoup de bien après deux mois au Mexique !
Ne sachant pas trop où passer la nuit avant notre départ pour l'île, on avait été prendre la température à la
police station (il traine quand même en ville quelques gars qui forcent un peu sur le rhum) pour avoir leur avis et qu'ils soient au courant de notre présence. Sur leurs conseils, on s'est garés sur le bord de mer au bout de la rue, ils pouvaient avoir un œil sur nous depuis leur poste.
Deux nuits très calmes (avec celle le soir du retour) à cet endroit, et un grand bonjour de chaque personne qui passe !
L'objectif à Dangriga : trouver un bateau pour le lendemain matin et un coin où laisser le camping-car pendant notre séjour sur l'île pour une durée « pas vraiment déterminée » (n'ayant pu y réserver qu'une nuit et espérant des dispos de dernière minute pour la suite).
Concernant le gardiennage du véhicule, finalement plusieurs options simples : l'hôtel
Chaleanor en ville était ok pour qu'on le laisse garé juste devant chez eux pour 7$US, mais voulait absolument que l'on prenne une chambre pour notre nuit à Dangriga.
On a finalement laissé le camping-car chez Shana, une « mama » garifuna qui habite juste à côté du départ des bateaux. 5$US par jour, et on est partis sereins.
Pour les bateaux, le
Riverside Cafe (au bord de la rivière comme son nom l'indique) semble être le quartier général des pêcheurs-boatmen qui prennent des passagers pour les cayes au large. A priori il y en a toujours au moins un qui se rend chaque matin à Tobacco Caye, départ de Dangriga aux alentours de 9h00.
Pour l'aller on s'organise avec Munch (il y a aussi Nolan, Doggy...), les tarifs semblent standards et pas négociables : 20$US la traversée par personne, moitié pour les enfants.
Côté sécurité, on met ses éventuels principes de côté : petit canot, petit moteur capricieux, un ou deux vieux gilets de sauvetage qui trainent... et 40 minutes environ de traversée vers une île que l'on ne distingue même pas depuis la côte, dans une mer bien agitée par le vent.
À l'approche de la barrière de corail, Tobacco Caye se découvre après avoir contourné une première île couverte de mangroves : minuscule (20 habitants permanents), des bungalows et des cabanes pour les voyageurs. Aucun commerce, que du sable et des cocotiers...
Vue en hauteur avec le drone pour se rendre compte de la petitesse de Tobacco Caye. Au fond on aperçoit la passe profonde à travers le récif, et à gauche de l'îlot une mince partie du plateau de corail qui se découvre à marée basse.
De l'autre côté, l'infinie barrière de corail du Bélize !
Il y a trois (peut-être quatre, rien n'étant délimité et les cabanes éparpillées sur l'île, ce n'est pas très clair) possibilités d'hébergement sur Tobacco Caye :
Reef's End Lodge, plutôt dédié aux plongeurs avec un petit club attenant, à la pointe sud.
Windward Lodge, qui occupe la tranche centrale de l'île avec des bungalows séparés en deux logements chacun.
Tobacco Caye Paradise, à la pointe nord de l'île avec ses six cabanes sur pilotis et deck directement sur le lagon.
Les trois fonctionnent de la même manière et sont dans la même gamme de prix.
Les petites cabanes au-dessus du lagon du
Paradise nous avaient fait rêver sur papier, et on avait réussi à y réserver une nuit - mais pas deux - pour un tarif qui nous avait paru plus que raisonnable (40$US par adulte).
Et dans la réalité, ça dépasse même ce que l'on imaginait...
Pour les repas, la norme sur Tobacco Caye est la pension complète : il n'y a aucune épicerie. Ce pourrait être une contrainte ailleurs, c'est un bonheur sur une si petite île pour se la couler encore plus douce.
D'autant que - pour en avoir testé deux - les chefs cuistots de chaque hébergement mettent un point d'honneur à élaborer des plats succulents, variés et copieux avec ce qu'ils ont sous la main, basé sur la pêche d'un gars de l'île. On sent même une petite compétition... toute à l'avantage des clients à table !
Petit-déj...
On n'avait encore jamais expérimenté d'hébergement d'où l'on peut sauter palmes aux pieds dans un lagon !
Lagon dans lequel d'énormes raies pastenagues vagabondent à longueur de journée, juste devant les cabanes...
En se rapprochant un peu de la barrière de corail, côté lagon car les tombants à l'extérieur sont bien trop exposés aux vagues, il est possible de croiser un ou deux requins de récif (des
nurse sharks, ou requins-nourrices).
Ils sont particulièrement trouillards et dès que l'on en rencontre un il file au loin, les photos s'en ressentent !
Autres résidentes majestueuses du lagon, les raies-aigles...
Un petit gang rode souvent à proximité du ponton où les pêcheurs épluchent leurs lambis (
conch dans la Caraïbe anglophone) et vient profiter des restes.
Les coquilles de lambis justement, en quantité hors-normes sur Tobacco Caye.
Les locaux s'en servent pour lutter contre l'érosion en construisant des barrières avec les coquillages tout autour de l'île.
Quand on pense que les mêmes coquilles sont vendues 10€ pièce aux touristes dans les Antilles !
Le
Windward Lodge dispose d'un bar sympa avec une terrasse qui donne sur le côté abrité de l'île...
Ce côté à l'abri de l'alizé, plutôt vigoureux lors de notre séjour sur Tobacco Caye, est parfait pour le snorkeling...
Des raies-aigles passent régulièrement à proximité du ponton...
Il suffit de se mettre à l'eau au bon moment pour nager au milieu de quatre ou cinq !
Et les pastenagues sont là aussi...
Le côté sud de Tobacco Caye donne sur une passe, la seule brèche dans ce secteur de plusieurs dizaines de kilomètres de barrière de corail ininterrompue.
À sa proximité ça remue un peu plus que dans le lagon évidemment, mais les fonds sont beaux et ça grouille de poissons !
Pour les fins de journées dans l'esprit caribéen, on avait bien sûr amené une bouteille de rhum bélizien dans les sacs !
Le
Tobacco Caye Paradise ayant toutes ses cabanes réservées et ne pouvant donc y prolonger notre séjour, on bascule sur l'hébergement voisin : le
Windward Lodge, qui lui a une dispo.
Trois bungalows, chacun partagé en deux logements indépendants, face à la barrière de corail.
Pas mal non plus, même si on s'était vite attachés aux pilotis au-dessus du lagon !
« Hammocks Land » !
Le
Windward Lodge met en en plus des kayaks doubles à dispo de ses clients, pour aller se balader à volonté sur le lagon, explorer les fonds blancs aux alentours, ou jouer dans les vagues de la passe toute proche.
Soirées tropicales...
Tobacco Caye, une île réellement paradisiaque, où il n'y a rien d'autre à faire que regarder les cocotiers pousser, nager au milieu des raies, des requins de récif et des poissons tropicaux !
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Tobacco Caye Paradise
- cabanes avec deck sur le lagon (un lit double, deux lits superposés, sdb) : 40$US par adulte + 20$US par enfant + taxes (10%)
- chambre dans un bâtiment un peu en retrait (un lit double, sdb commune) : 25$US par adulte + taxes (10%)
- breakfast + lunch + dinner (formule obligatoire mais vaut son prix) : 40$US par adulte, 20$US par enfant + taxes (10%)
- eau, jus, café... à volonté toute la journée
- Wi-Fi 3$US / jour
- kayaks, stand-up paddles en location à 10$US / heure, 35$US / jour
- palmes + masque + tuba en location à 7.50$US / jour
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Windward Lodge
- bungalows coupés en deux logements indépendants face au lagon (un lit double, deux lits superposés, sdb) : 35$US par adulte, gratuit pour les enfants + taxes (10%)
- breakfast + lunch + dinner (formule obligatoire sauf le repas de midi) : 40$US (28$US sans lunch) par adulte, 20$US (14$US sans lunch) par enfant + taxes (10%)
- eau potable à dispo
- Wi-Fi gratuit
- kayaks à dispo
- palmes + masque + tuba en location à 7.50$US / jour
- packages 4 ou 7 nuits avantageux
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Le bateau depuis Dangriga
- pas de liaison officielle, mais au moins un bateau part pour Tobacco Caye chaque matin vers 9h30 devant le Riverside Cafe où les captains passent la journée quand ils ne sont pas en mer, s'organiser avec l'un d'eux l'après-midi la veille ou venir vers 9h00
- 20$US par trajet pour un adulte, 10$US pour un enfant
- la traversée dure environ 40 minutes et secoue s'il y a du vent, il vaut mieux prévoir de protéger son sac
- pour le retour c'est à convenir avec le captain, nous on a trouvé Munch plutôt arrangeant pour un départ à 15h30 de Tobacco Caye histoire de maximiser le temps sur l'île
- si comme nous c'est un séjour « à durée indéterminée » les hébergements sur l'île ont tous les contacts des bateaux et feront l'intermédiaire à la demande, le Windward Lodge a même sa propre embarcation pour les transferts de ses clients depuis et vers Dangriga
- il est également possible de rejoindre Tobacco Caye avec un pêcheur d'Hopkins un peu plus au sud que Dangriga
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