Le fjord du Saguenay est accessible aussi bien par son côté sud que par son côté nord, les deux rives faisant partie du même parc provincial (géré par la Sepaq) « Fjord-du-Saguenay ». La rivière elle-même constituant un autre parc, le « Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent » (géré lui fédéralement par les Parcs Canada) qui englobe également une vaste zone du fleuve Saint-Laurent, avec pour but de protéger les baleines et en particulier les bélugas.
En provenance directe du zoo de Saint-Félicien et après une nuit de camping sauvage au bord de l'eau, on commence par sa partie sud en débarquant au centre d'accueil perdu au fond de la baie Éternité...
C'est l'occasion d'un gros investissement : c'est notre premier parc de l'organisme Sepaq, et comme il y en aura à coup sûr beaucoup d'autres par lesquels on passera par la suite on opte pour le pass... annuel ! En fait le choix est limité, soit on paye les droits d'entrée à la journée soit pour l'année complète. Avec en plus l'extension à tous les parcs du réseau, on est tranquilles pour l'ensemble du voyage.
Pour info la carte annuelle Sepaq version famille coûte 135 dollars canadiens (environ 90 €) pour deux adultes et un nombre illimité d'enfants, et offre deux nuits de camping dans n'importe quel parc. Bref, c'est vite rentable (à partir de 3 ou 4 nuits passées dans les parcs québecois de la Sepaq).
Les activités du coin : sorties en zodiac ou kayak de mer dans le fjord à la recherche des bélugas, via ferratas vertigineuses, randonnées...
Avec une gamine de deux ans et une météo assez capricieuse, on part sur cette dernière option avec cirés et k-ways prêts à être dégainés !
La rando prisée du secteur mène au Cap Trinité (
sentier de la Statue), un promontoire avec vue panoramique sur le fjord... et effectivement où se trouve la statue de Notre-Dame-du-Saguenay. Annoncée pour 3-4 heures de marche au total pour l'aller-retour depuis la baie Éternité.
Et environ 300 mètres de dénivelé, encaissés dès le départ pour grimper en haut des falaises.
Premiers points de vue au-dessus de la baie, sous un ciel complètement bouché...
Le sentier redescend ensuite sévèrement vers le fjord du Saguenay, par une longue succession d'escaliers en bois qu'il faudra regrimper au retour...
Et s'achève au Cap Trinité où une plateforme bien sécurisée pour petits et grands a été aménagée au-dessus des falaises du fjord !
Le panorama : juste à droite l'entrée de la Baie Éternité, au fond l'embouchure sur le Saint-Laurent, en face la rive nord du fjord...
Mini-Lapinette prend de plus en plus goût à la randonnée québecoise en marchant sur les portions planes de sentier, par contre les montées et descentes c'est pas encore en autonomie... et on n'est plus très loin du poids maximal acceptable pour les porteurs !
On a pas trop mal joué le coup côté météo, infecte toute la journée avec énormément de pluie... sauf un créneau de trois heures pile poil pour la rando : dernières gouttes juste avant le départ, reprise du déluge juste après l'arrivée ! Du coup le programme vire ensuite au repos général, avant de revenir en arrière sur la route pour basculer de l'autre côté du fjord.
Nouvelle nuit à l'arrache, avec de nouveaux spots possible dans le secteur : les aires de déneigement prévues pour l'hiver, bien en retrait de la route à la lisière de la forêt.
Le temps s'améliore et le lendemain c'est grand beau du côté de la baie Sainte-Marguerite !
On reprend les chaussures de marche dans cette autre partie du parc du Saguenay, pour atteindre un point d'observation des baleines. La rando s'appelle « la Halte du Béluga »...
Et démarre par un pont suspendu qui traverse la rivière Sainte-Marguerite !
Il faut une petite heure de marche, totalement plate et même faisable en VTT, pour rejoindre la plateforme en bois aménagée en poste d'observation à l'entrée de la baie...
Aucune baleine à l'horizon, pas le moindre béluga... Trente minutes à scruter la surface du fjord en espérant un petit remou ou un panache soufflé par un cétacé du coin, sans succès. Dommage !
D'une manière générale le parc du Saguenay offre de beaux points de vue mais nous a un peu déçus : en ayant eu la chance d'être passés auparavant par la Norvège ou la Nouvelle-Zélande, les critères d'appréciation pour les paysages de fjord sont un peu différents !
La suite du programme maintenant c'est de redescendre vers le Saint-Laurent et d'embarquer sur un ferry pour rejoindre l'autre côté du fleuve.
C'est prévu pour demain, et on se dépêche de réserver la traversée avec notre camping-car : rien que pour trouver de la place pour la nuit dans un camping dans le coin de Tadoussac c'est galère, c'est le dernier week-end de l'été et tout est pris au fameux camping « Paradis Marin » réputé pour ses passages de baleines juste au pied des emplacements !
On se pose dans un autre terrain, au bord du Saint-Laurent lui aussi mais moins bien situé, avec des rochers et dans une portion moins profonde du fleuve qui fait que les baleines restent loin au large.
Les baleines du Saint-Laurent les voilà, à gauche des kayakistes... Archi-zoomées au téléobjectif, autrement dit quasi impossible à distinguer à l'oeil nu depuis la rive.
Alors finalement, le coin qui ravit toute la famille dans le secteur c'est le village de Tadoussac lui-même !
Petits bars, petits restos, assez touristique mais pas bondé. Et des jolies vues sur le Saint-Laurent...
Sans oublier comme dans tout village québecois qui se respecte un square suréquipé et délaissé, qui fait le bonheur de notre Mini-Lapinette (et le nôtre également puisqu'elle y dépense son trop plein d'énergie) !
Magnifique en fin de journée, la balade qui part du village vers la pointe rocheuse (sentier de la Pointe de l'Islet) mène jusqu'à l'embouchure du fjord du Saguenay...
On enfile les épaisseurs étant donné que l'ambiance sur les rochers est plutôt fraîche, la température de l'eau ici en plein été est à... 4°C !
Coucher de soleil dans l'alignement du fjord...
Le lendemain comme prévu on longe le Saint-Laurent vers le nord sur quelques kilomètres pour embarquer sur le ferry au village des Escoumins, à destination de Trois-Pistoles sur la rive opposée du fleuve.
Il y a plusieurs possibilités de traverser, plus au sud entre Saint-Siméon et Rivière-du-Loup ou plus au nord entre Baie-Comeau et Matane quasiment dans l'embouchure du Saint-Laurent. Les tarifs sont assez proches (c'est la même société qui gère tous les ferries) et coûtent une petite fortune pour un camping-car, plus de 250 dollars canadiens soit environ 170 €. Il faut dire que l'on prend autant de place que quatre voitures standard...
La traversée dure une heure et demie, sous la pluie jusqu'à l'arrivée sur la rive sud du Saint-Laurent sur le quai de Trois-Pistoles...
Une météo pourrie que l'on met à nouveau à profit pour avaler des kilomètres en direction de la lointaine Gaspésie !
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