Après deux jours passés à se balader dans Montréal, on a pris livraison de notre camping-car et quitté la ville... Destination la forêt, les lacs, les grands espaces : notre première étape sera le parc national de la Mauricie dans le massif des Laurentides.
Finalement on n'arrive à l'entrée du parc qu'à la tombée de la nuit... Beaucoup de temps passé dans les bouchons de départ en week-end, à assurer le premier ravitaillement général pour remplir placards et frigo, et dénicher quelques petits accessoires vitaux (pour réduire un peu la note de la location du camping-car on l'a pris « nu » c'est-à-dire sans ustensiles de cuisine ni linge de lit... bien moins cher à emporter dans les valises ou à acheter sur place dans des magasins de bric-à-brac).
Histoire d'assurer le coup pour cette première nuit on avait réservé à l'avance un emplacement de camping dans le parc, par la suite n'ayant pas planifié d'itinéraire on ne l'a plus fait. Bien nous en a pris puisqu'en ce dernier week-end de l'été et des vacances, avec une météo au grand beau, les terrains du parc sont pris d'assaut... Nos potes Typhaine et Colas avec qui on a prévu de passer ces deux ou trois jours en Mauricie logent quand à eux dans un bed and breakfast des environs.
Le parc national de la Mauricie c'est un « parc Canada » autrement dit fédéral et donc géré comme son nom l'indique par le Canada et non pas par le Québec, par opposition aux parcs provinciaux « Sepaq ». Pour le visiteur il n'y a pratiquement pas de différence, tarifs et installations étant sensiblement les mêmes : pour une vingtaine d'euros (auxquels il faut rajouter les droits d'accès au parc national), un emplacement immense toujours bien à l'écart de son voisin, un coin pour faire du feu, une table de pique-nique...
Le parc est traversé par une unique route d'environ 60 kilomètres de long qui serpente entre les innombrables lacs du secteur. Trois sites de camping accessibles aux camping-cars : un à chacune des deux entrées, et un plus isolé à peu près au milieu du parc au bord de l'immense lac Wapizagonke, qui est celui pour lequel on a opté.
L'activité phare dans le parc c'est le le canot-camping : traverser les lacs en canoë, passer de l'un à l'autre en portant l'embarcation sur des sentiers aménagés à cet effet, et planter sa tente pour la nuit sur une des multiples aires aménagées au bord de l'eau.
Bon nous on se contentera de louer un canoë et de retrouver le soir le douillet confort du camping-car... et non nous n'avons pas abandonné notre Mini-Lapinette, elle roupille tranquillement allongée dans la coque !
Avec Typhaine et Colas à côté sur leur propre embarcation, on se lance pour une bonne partie de rame jusqu'au point de départ de la rando pour les fameuses chutes Waber : deux heures pour l'aller, autant pour le retour !
Le parcours est intégralement sur le lac Wapizagonke, mais fait traverser trois de ses « bassins » : en gros on traverse un lac d'un ou deux kilomètres de long, on cherche dans les roseaux le chenal qui mène au lac suivant, et ainsi de suite... mais ça s'appelle toujours le lac Wapizagonke !
On s'inquiétait un peu d'avoir une passagère turbulente dans une embarcation aussi instable... d'autant qu'un équipage identique au nôtre et qui donnait ses premiers coups de rame a basculé au grand complet dans la flotte 20 mètres après avoir quitté la berge.
Mais les esprits de la forêt sont avec nous : Mini-Lapinette semble être une adepte de la sieste en canoë !
La profondeur est de temps en temps un peu juste dans les ruisseaux qui font communiquer les portions du lac entre elles !
Au bout du dernier bassin du lac Wapizagonke, terminus. De vrais trappeurs canadiens tireraient alors leur canoë sur le chemin à travers la forêt, qui grimpe jusqu'au lac suivant. L'autre option c'est de laisser son canot sur la berge et de continuer à pied jusqu'au point de vue.
Vous pourrez constater que le vrai trappeur est en voie de disparition...
La vue sur le lac après une demi-heure de marche, et malheureusement pas le temps d'aller plus loin (jusqu'aux chutes Waber qui sont habituellement l'objectif final de ce parcours mixte entre canoë et rando).
Quelques photos prises sur le trajet du retour, étant repartis dans les derniers on scrute les berges en espérant apercevoir un ours ou un orignal... mais non, pas pour cette fois-ci.
Première soirée autour du feu, et premiers marshmallow québecois ! Dans tous les parcs nationaux on trouve un
fagoteur (marchand de bois) et un
dépanneur (terme omniprésent au Québec pour désigner l'épicerie du coin), le second se concentrant sur la vente de quatre produits phares : les allumettes, les saucisses, les marshmallow, et le répulsif à
maringouins autrement dit l'anti-moustiques.
Le jour suivant, c'est option rando. Les panneaux au départ des sentiers autour du terrain de camping sont carrément motivants !
(elle ne sait pas encore lire)
But de la balade : les « cascades », une succession de baignoires naturelles en escalier.
On est dimanche et il fait beau : la plupart des bassins sont pris d'assaut pour les pique-niques pieds dans l'eau...
D'autres coins un peu moins fréquentés...
Sauf par les castors ! Voici un chantier de barrage certifié BTP local, par contre l'équipe en charge de la construction était semble-t-il en pause syndicale.
Ou tout simplement pas sourds... « mamaaaan ils sont où les castoooors »
Après ce week-end passé avec nous en Mauricie, Typhaine et Colas reprennent la route de Montréal... on les retrouvera dans trois semaines à l'arrivée de notre périple québecois !
Outre la météo estivale du moment (il fait plus de 30°C les après-midis) la Mauricie nous plait beaucoup, on choisit d'y rester encore un peu en traversant tout le parc pour aller se poser sur un autre de ses terrains de camping. La route est plutôt spectaculaire, avec une multitude de points de vue comme celui du « Passage »...
Le lac Édouard, où comme sur le Wapizagonke on peut louer des canoës...
Notre nouveau camp de base près de l'autre entrée du parc national porte un nom à la Jack London : « Rivière-à-la-Pêche ». On se retrouve quasiment tout seuls dans le secteur, le parc a été déserté avec la fin du week-end et la plupart des emplacements sont vides...
Comme dans le précédent camping, chaque place est une grande aire dégagée dans le sous-bois à plusieurs dizaines de mètres de sa plus proche voisine, et le rituel de l'apéro-feu de bois prend définitivement ses marques !
Beaucoup de possibilités de randos dans le coin, de la petite balade aux bonnes équipées de plus de 15 bornes avec pas mal de dénivelé. On opte pour la catégorie intermédiaire : le lac Solitaire, annoncé faisable en 3 heures.
Environ 200 mètres de dénivelé pour monter à travers la forêt jusqu'à déboucher sur une crête, où le panorama sur le lac Solitaire vaut le détour !
Pique-nique au bord du lac absolument seuls, et sans doute à quelques kilomètres à la ronde ! D'ailleurs on ne peut pas dire qu'on était si sereins en déballant les provisions... prêts à filer en vitesse au moindre grognement dans les buissons !
Une succession de points de vue jalonne la suite de la rando... la forêt canadienne à l'infini !
Ça fait maintenant trois jours que l'on vadrouille dans le parc national de la Mauricie, on se décide à le quitter par le côté de Saint-Jean-des-Piles opposé à l'entrée qui nous avait vu arriver (Saint-Mathieu-du-Parc) pour prendre la direction du lac Saint-Jean environ 250 km plus au nord.
C'est notre première section de route vraiment paumée, des dizaines de kilomètres à travers la forêt avec des bleds très espacés les uns des autres, à croiser des énormes camions chargés de bois.
Une seule vraie ville sur le trajet : La Tuque, où l'on ravitaille et dont le jardin public suréquipé en toboggans et autres balançoires fait le bonheur d'au moins un tiers de la famille !
S'ensuit la première nuit de camping sauvage un peu plus loin, rien d'extraordinaire puisqu'on opte pour une aire de repos déserte un peu en retrait de la route...
À quand même garder un oeil sur les quatre coins du parking, des fois qu'une famille d'ours ait senti le fumet de la tourte à la viande mise à chauffer dans le four du camping-car !
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