Les randos dans les Pitons du Carbet sont toutes difficiles... Quel que soit le parcours les montées sont particulièrement raides et les sentiers ne s'embarrassent pas de lacets. Mais comme les autres, le panorama qu'offre celle-ci qui suit la crête du Piton Boucher au Morne Piquet est exceptionnel. Bref, le jeu en vaut la chandelle !
Mise en garde : randonner dans les Pitons du Carbet n'est pas anodin !
Au-delà de la difficulté réelle des profils de rando, les sentiers ne sont pas réellement balisés, peu entretenus et glissants, la végétation cache les trous, et il y a des à-pics de tous les côtés.
Les assos de canyoning et les randonneurs égarés marquent des traces qui peuvent être trompeuses, on ne peut que vous encourager à partir avec quelqu'un qui connait déjà le parcours.
Rajouter à ça la météo aléatoire dans le massif, où les nuages peuvent tout envahir en quelques minutes et où un déluge soudain peut transformer la moindre ravine en torrent.
Donc ne jamais partir seul, avoir un portable, une lampe frontale car on ne sait pas ce qu'il peut se passer, une protection de pluie et des vêtements chauds. Un bon conseil : pantalon et manches longues, à cause des « herbes couteau » qui bordent les sentiers dans lesquels il faut crapahuter, et des gants.
Et nous avons toujours une couverture de survie, une bande de strap et quelques stéri-strips dans une poche du sac, ça pèse dix grammes et ça peut sauver la mise...
Depuis le parking du Plateau Boucher sur la Route de la Trace, il y a juste à lever la tête pour deviner l'itinéraire à suivre : tout droit, sur l'arête du Piton Boucher !
Au fond on aperçoit le Piton de l'Alma.
Le chemin part du bas du parking sur la droite après le panneau d'avertissement de l'ONF, traverse une clairière, et attaque la montée très raide du piton.
Beaucoup de passages sont équipés de cordes, sans lesquelles l'ascension serait quasiment impossible...
À la moitié de l'ascension environ, le sentier débouche au-dessus des arbres et la pente se calme (un peu)... mais il faut se faufiler dans les hautes herbes, coupantes et généralement jusqu'à hauteur de visage.
La vue se dégage vers le sud sur le Piton de l'Alma et la baie de Fort-de-France...
Et vers le nord sur la Montagne Pelée... quand elle est dégagée !
Il reste encore environ 200 mètres à grimper sur l'arête jusqu'au sommet, dans la broussaille...
La vue depuis le Piton Boucher à 1060m d'altitude, déjà bien gachée par les nuages !
À titre indicatif, à un rythme assez sportif la montée du Piton Boucher demande une petite heure.
Ensuite il faut suivre la crête en direction des autres Pitons du Carbet, dans un cadre exceptionnel et unique sur l'île !
Vers l'ouest le Morne Piquet, que l'on atteindra un peu plus tard...
Le sentier surplombe les vallées les unes après les autres, à la limite des nuages. C'est souvent boueux, glissant et piégeux avec des trous cachés par la végétation.
Par endroits on trouve des poteaux qui sont utilisés comme balises pour marquer le départ des ravins descendus par les pratiquants de canyoning.
Après une heure de marche, dans une portion sous les branchages, le sentier descend quelques dizaines de mètres (sur la gauche c'est le départ du fameux canyon de l'Alma) avant de grimper un dernier coup de cul pour déboucher sur le versant Caraïbe.
De là, à gauche c'est la direction du Piton Lacroix (et du Piton Dumauzé ensuite, jusqu'à la redescente sur Absalon), à droite le sentier longe la crête vers le Morne Piquet dont le sommet est une dizaine de minutes plus loin.
Depuis le Morne Piquet à 1160m d'altitude la vue est fantastique sur la côte Caraïbe de l'île.
Ce versant étant quasiment à-pic, on a réellement l'impression de surplomber les quartiers de Morne-Vert 600 mètres plus bas...
Vers le nord on aperçoit la baie de Saint-Pierre au loin, et la profonde vallée entre le Petit Piton (à gauche) et le Morne des Cadets, où coule le Canal de Beauregard.
La descente du Morne Piquet sur Caplet au Morne-Vert est incroyablement raide. 600 mètres de toboggan avec le ravin de chaque côté, il faut vraiment faire attention pour ne pas se faire embarquer dans la pente.
Un passage où l'arête ne fait que quelques dizaines de centimètres de large nécessite même un câble.
Ambiance !
Le GPS nous donne 600 mètres de dénivelé descendus en un kilomètre et demi... soit une pente moyenne de 40% ! Il faut compter environ 45 minutes, la fin étant progressivement moins raide dans la forêt.
En bas de la descente on rejoint le bout de la route forestière de Caplet, et le départ d'une autre rando qui va jusqu'à Fonds-Saint-Denis.
Une fois qu'on est là il n'y a plus de difficulté, mais il reste malgré tout 10 kilomètres de marche pour revenir jusqu'au point de départ par le pied des Pitons. Impossible de se perdre, c'est tout à fait envisageable de finir à la lampe frontale...
Après environ une demi-heure sur le sentier de Caplet à Fonds-Saint-Denis au début duquel il est possible de piquer une tête dans la rivière, il faut bifurquer sur la droite pour suivre la route forestière (fermée à la circulation) qui descend dans la vallée.
En bas de la route forestière de Grand Fond il y a deux gués successifs à traverser, puis on atterrit sur la D1 qui permet de remonter au carrefour de Deux Choux et à la Route de la Trace, en faisant du stop éventuellement si les jambes sont lourdes (mais assez peu de passage).
Et du carrefour, encore un petit quart d'heure de marche le long de la route pour remonter au parking du Plateau Boucher.
Une photo des Pitons du Carbet (prise à une autre occasion depuis le Morne des Cadets) qui permet de visualiser cette rando :
Sur un rythme assez élevé, voila approximativement le temps nécessaire aux différentes sections :
- montée du Piton Boucher : 50min
- du Piton Boucher au Morne Piquet : 1h20
- descente du Morne Piquet : 45min
- de Caplet au Plateau Boucher : 1h35
Soit 4h40 au total.
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