De Yallingup on a pris la route vers le nord et, on l'espérait en tout cas, vers le soleil et des températures plus douces.
Mais les distances sont grandes en Australie... et vu que notre 4x4 tient pas non plus une moyenne de voiture de course (de toutes façons les routes sont limitées au maximum à 110 km/h dans
l'état de WA, même en étant désertes et tracées en lignes droites sur des dizaines de kilomètres à travers le bush) c'était difficile de prévoir un timing.
En une journée, on a quand même largement dépassé Perth et atteint notre objectif espéré : le désert des Pinnacles environ 300 bornes plus au nord. Avec le Kalbarri National Park un peu plus
haut, ce sont les coins qu'on s'était notés sur notre ébauche de road trip !
Première nuit à passer dans le 4x4... et premiers errements pour le garer quelque part. Parce que bien sûr ce qu'on ne pensait pas, c'est qu'on ne peut pas se poser n'importe où : le camping
sauvage est archi réglementé (comme beaucoup de choses en Australie) et les menaces de prunes sont affichées ostensiblement sur le moindre parking.
Dès lors deux options : les
caravan parks, campings officiels avec des emplacements électrifiés, de l'eau et des sanitaires. Confortable, mais compter environ 30$ la nuit, soit 20€. Un
certain budget sur un mois et demi, on n'y avait pas vraiment prévu un arrêt quotidien.
Ou alors, s'enfoncer dans le bush avec le 4x4 en suivant un chemin, et trouver un compromis entre coin accessible pour nous mais pas trop facilement pour les rangers qui surveillent leur
secteur.
Pas le premier soir mais le deuxième, on a d'ailleurs loupé notre coup dans les deux sens : après 10 kilomètres dans le noir pour s'écarter de la route principale, virés par un gros barbu qui
nous informe pas aimablement qu'on peut pas dormir là. On déplace donc le 4x4 de quelques kilomètres supplémentaires dans le bush, et paf le drame en voulant se garer on s'enlise bien comme il
faut dans un bas-côté. En pleine nuit et nulle part, bon coup de stress surtout que quelques coups de pelle sous les roues ne change rien. M... mais ça sert à quoi d'avoir un 4x4 de compet' alors
? Et ben justement, comme des gros boulets on avait mal enclenché le levier pour basculer en 4 roues motrices (on roule tout le temps avec le mode 4x4 débrayé, ça sert à rien sur la route ou les
pistes dures). On s'en aperçoit, ça sort du bourbier tout seul... bonjour les amateurs !
Bref, Pinnacles Desert. C'est au milieu de nulle part mais on va arrêter de dire ça parce que c'est partout le cas en WA, y a rien. Le bush à perte de vue, tout le temps. Et parfois (c'est-à-dire
tous les 100 ou 150 kilomètres pour l'instant mais vu la carte ça sera beaucoup plus rare dans le Nord) sur la route principale il y a une
roadhouse, sorte d'échoppe à tout faire où on
trouve de l'essence, de l'eau, quelques vivres, éventuellement un terrain de camping, le tout à prix d'or.
Mais alors qu'est-ce-qu'ils sont venus fabriquer en WA vous devez vous demander... ben trouver des endroits un peu magiques comme ce fameux désert des Pinnacles par exemple :
Pas très loin de l'océan poussent au milieu du bush de drôles de menhirs ! En fait rien à voir au niveau de l'origine, si on a tout pigé aux panneaux explicatifs le sous-sol du coin est un
mélange de roches plus ou moins dures et l'érosion a fait le reste.
Le tout au milieu d'un vrai désert de dunes effectivement !
Ayant dormi quasiment sur place, bien planqués au bord d'un petit chemin, on a sans doute été les premiers des rares visiteurs à se pointer ce jour-là dans Pinnacles Desert...
Et du coup on a réveillé les habitants du coin !
"Hey c'est qui eux ?"
Lapinette vous présente son premier montage issu des rushes de sa petite caméra, cadeau de départ de ses collègues ! A vrai dire y a eu quelques tatonnages en Indo mais là c'est bon le coup de
main est pris !
On a fini par laisser un peu tranquilles les kangourous pour continuer la balade...
Après les Pinnacles on a repris la route vers le Nord en direction du Kalbarri National Park, mais sans compter l'atteindre dans la journée parce qu'il y a quelque chose comme 400 ou 500
kilomètres de route. Pas la mer à boire bien sûr, mais on ne roule pas très vite avec le 4x4 surtout que c'est la tempête, et puis on voulait s'arrêter à Geraldton en chemin, la "grosse" ville de
la région, pour le ravitaillement.
No man's land...
Attention aux émeus, pour la collec' !
Fin de journée...
On arrive donc au Kalbarri NP le lendemain. C'est un grand parc d'une centaine de kilomètres de long, avec pas mal de trucs à voir et d'activités sportives style canoë, VTT, longues randos... En
fait c'est un immense plateau qui va jusqu'à l'océan pour former des falaises, et qui est traversé en zigzags par la
Murchison River avec des gorges d'enfer dans lesquelles
randonner.
Mais on est un peu coincés par la météo et faut jongler avec les éclaircies. Pour les activités nautiques on fait une croix dessus direct : ça caille et la rivière coule en débit très réduit
(alors qu'il tombe des cordes depuis une semaine, le comble). Ça n'empêche en tout cas pas d'aller se balader le long des falaises...
La surprise du chef, c'est que l'on aperçoit des baleines au loin...
Pas si étonnant en fait, car c'est pile la saison où elles passent dans le coin pour aller passer l'hiver austral plus au nord, peut-être vers le Ningaloo où on ira plonger dans quelques semaines
!
Alors l'image est assez pourrie, mais nos premières baleines australiennes valaient bien d'être en photo sur le blog !
Pas mal les aires de pique-nique (officieuses...) du parc national !
Kalbarri c'est aussi la seule petite ville du parc, posée à l'embouchure de la Murchison River, et où sont rassemblées tous les hébergements, loueurs, excursionnistes... Un village de vacances
quoi. On s'y trouve un camping officiel, outre le fait que ça soit vraiment chaud de dormir à l'arrache dans les parcs nationaux, ça permet de recharger les appareils électriques (on a du 220
volts dans le 4x4... quand il est connecté à une borne ! sinon c'est du 18 volts et y a que le frigo qui s'en contente).
Rien de vraiment intéressant au village et même pas de petit restau sympa comme on l'espérait. On dénichera quand même notre bon gros fish'n chips traditionnel ! Ah si à Kalbarri y a des pélicans
(normal, l'inspiré office du tourisme local leur file à bouffer tous les matins, ce qui attire non seulement ces gros volatiles assez comiques mais surtout une foule de familles) !
Et puis le parc de Kalbarri ce sont aussi des gorges qu'on atteint par des pistes sablonneuses (mais rien d'insurmontable même sans 4x4) à travers le plateau...
Natural Window, l'endroit phare du Kalbarri National Park !
On s'est fait une bonne rando le long des gorges, quatre heures de marche et des paysages superbes...
Et bien sûr des tas de kangourous, un peu différents de ceux qu'on connaissait jusque là, plus clairs et plus petits. Mais qui grimpent dans les rochers comme des chèvres.
Quelques variantes persos de la photo emblèmatique du coin...
Petit détour par la côte pour voir les rochers rougir avec le coucher du soleil (l'endroit s'appelle Red Bluff)...
Avant de continuer notre route en remontant la côte ouest de l'Australie...
Prochaine étape : Shark Bay, environ 300 km plus au nord. Les guides vendent dauphins, baleines, dugongs, tortues, raies manta et bien sûr des requins. On verra bien !
Et une petite nouvelle pour la route (mais jamais vu le genre de pintade en question)...
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