La Grande Terre fait partie de notre voyage de deux mois en septembre-octobre 2008 pour découvrir quelques archipels de l'océan Pacifique : la découverte de Tahiti et Moorea, l'aventure en « van » à travers la Nouvelle-Calédonie, les tribus et les volcans du Vanuatu, et les plages paradisiaques des Îles Cook... un périple intense et extraordinaire !
Nous avons passé dix jours sur la Grande Terre, avant de partir sur l'Île des Pins puis à Ouvéa.
Depuis Tahiti nos billets nous faisaient transiter par Auckland en Nouvelle-Zélande, juste pour une nuit. Le vol Auckland - Tountouta (l'aéroport international de Nouvelle-Calédonie, à environ 50km de Nouméa) prend trois heures.
Notre arrivée sur le Caillou est un peu compliquée : après avoir été pris clairement pour cible par les douaniers de l'aéroport avec des fouilles et des questions à n'en plus finir, l'agence de location de voiture n'a pas le modèle qu'on leur avait réservé.
En temps normal on n'est pas regardant sur le véhicule, sauf que là on avait prévu un utilitaire type Citroën Berlingo qui devait constituer notre (spartiate) hébergement pour les dix prochains jours. Çà peut paraître débile mais on envisageait de parcourir la Grande Terre comme deux sauvages avec un matelas dans le coffre et un camping-gaz !
Le loueur finit par nous dénicher un Jumper (la camionnette de déménagement de 10m3...), mais il est méchamment amoché au niveau de la porte coulissante, le pare-brise est un peu fendu... bon sur le coup ça nous a fait marrer d'avoir un engin comme ça et autant de place pour dormir, donc on l'a pris et mis le cap sur Nouméa et le Grand Sud.
Après s'être équipés dans un grand centre commercial de Nouméa, et s'être au passage fait piquer dans le caddie l'un des deux duvets fraîchement achetés, direction la partie méridionale de la Grande Terre !
Très vite la route rétrécit et il n'y a plus aucune habitation... On est ébahis par le désert qui s'étend à perte de vue, on pensait pas que c'était sauvage à ce point et on se demande bien où on va pouvoir dormir sans être trop isolés, sans trop connaitre les moeurs locales au sujet du camping au bord des routes.
Il faut traverser des gués, passer sur des ponts pas bien larges pour un Citroën Jumper (en fait on s'est engagés sans le savoir sur la route la moins simple, celle qui rejoint Prony par la côte sud)...
La route gourdronnée finit par laisser la place à une simple piste, on abandonne l'idée de rejoindre Prony tout au sud de la Grande Terre, le chemin est vraiment trop mauvais et on profite d'une bifurcation pour se diriger vers Yaté et le lac de barrage du même nom et se poser avant la nuit sur un petit parking avec un beau point de vue...
Notre premier repas calédonien n'est pas franchement gastronomique... mais on est archi-peinards, silence total et absolument rien à 30 ou 40 kilomètres à la ronde ! Et puis il nous reste un fond de rhum de Tahiti pour mieux supporter la fraîcheur nocturne...
Première nuit et premiers déboires : déluge ininterrompu qui en plus du boucan d'enfer sur le toit du camion, noie une partie de notre habitacle et des sacs car l'eau s'infiltre par la portière déformée. Rafistolage d'urgence avec du gros scotch, mais ça risque d'être compliqué de tenir comme ça...
Quelques trouées de ciel bleu au réveil, direction le Parc de la Rivière Bleue de l'autre côté du lac. C'est une réserve naturelle où on peut faire de belles randos et découvrir la faune et la flore du coin.
La première partie du parc, qui s'étend sur une quarantaine de kilomètres, est accessible en voiture. Ensuite une navette traverse la réserve avec des horaires bien établis, ça permet de marcher et de revenir en minibus, ou inversement.
La « forêt inondée », une vallée où l'eau retenue par l'immense barrage de Yaté a envahi la jungle ce qui donne des paysages assez curieux...
Faute d'entendre et encore moins de voir les fameux cagous, les oiseaux emblèmatiques de la Nouvelle-Calédonie qui sont une sorte de pigeons bleutés incapables de volee et au cri particulier qui ressemble à un aboiement, on se concentre sur la végétation...
Un
kaori, grand résineux typique du Pacifique Sud et dont les spécimens largement millénaires atteignent des dimensions gigantesques !
Plein de plantes carnivores, notamment des
droseras qui forment un genre de puits dans lequel les insectes de passage se font coincer.
De quoi largement passer une journée complète dans le parc (on peut aussi se baigner dans des bassins entre les rochers du torrent)...
Retour sur Nouméa, ville assez étendue qui couvre toute une presqu'île jusqu'à la pointe où s'étalent deux belles plages : l'anse Vata et la fameuse baie des Citrons, idéalement orientée, pour admirer un magnifique coucher de soleil.
On expérimente le camping « sauvage » dans Nouméa, sur un grand parking désert en bord de mer après l'anse Vata. Il y a plus exceptionnel c'est certain, mais on doit rester une journée en ville notamment pour gérer nos billets vers les îles (Île des Pins et Ouvéa) avec l'agence d'Air Calédonie.
Du coup on visite la ville !
La place des Cocotiers (pour l'anecdote, ayant acheté le journal on tombe sur un article qui relate de croustillants détails sur la piraterie au Vanuatu en pleine recrudescence, en rapportant que des mecs se sont faits choper en train de pêcher le requin avec les têtes des plaisanciers qu'ils venaient d'attaquer... glurps c'est notre prochaine destination, pas pour faire du bateau mais bon quand même !)
Le port de la Moselle...
L'Anse Vata et la colline du Ouen Toro juste derrière...
Un petit tour au fameux aquarium de Nouméa...
L'anse Kuendu au bout de la presqu'île de Nouville (ancien îlet rattaché artificiellement à la côte) un peu à l'écart de la ville, une plage sympa même si les restaurants et les activités du grand complexe hôtelier à côté attirent beaucoup de monde.
La presqu'île assez sauvage d'une dizaine de kilomètres de long s'avance dans le lagon et s'achève à la pointe Kuendu qui est une réserve marine.
Une visite de Nouméa ne serait pas complète sans un tour sur au moins un des îlots avoisinants : île aux Canards, îlot Maître ou encore îlot Amédée plus au large sur la grande barrière de corail.
Pour nous ça sera le plus près, à savoir l'île aux Canards (qu'on trouve aussi écrit « îlot Canard ») sur laquelle on accoste après quelques minutes de bateau-taxi depuis l'Anse Vata.
Une petite plage de corail mort fait le tour de l'île, et il y a un sentier sous-marin pour le masque-tuba...
À peine les serviettes posées, on voit au bord de l'eau un serpent blanc et noir qui se balade : notre premier
tricot rayé. Ces salopards peuvent être dangereux (leur venin est réputé aussi puissant que celui du cobra) et sont parfaitement amphibies, donc il faut faire autant gaffe en marchant sur la plage qu'en nageant dans le lagon.
La vue sur Nouméa depuis l'îlot...
Le vent s'est levé dans la baie où les véliplanchistes arrivent en masse, ça a tout l'air d'être le sport vénéré du coin !
Avant de quitter Nouméa en direction du nord de la Grande Terre on fait un crochet par l'agence Europcar pour voir si on peut changer de véhicule, en ayant déjà un peu marre du Jumper défoncé dont on s'est en plus aperçus qu'il ne fermait pas à clé...
On récupère finalement le Berlingo prévu au départ. Fallait voir la tête sidérée du mec de la location quand il nous a vu tranvaser le contenu du coffre du Jumper dans le Berlingo (matelas gonflé, duvets, sacs de bouffe...) sur son parking !
Moins spacieux c'est certain, mais plus discret et... étanche !
L'objectif maintenant c'est de monter par la côte ouest et de redescendre par la côte est en une petite semaine, mais limités par une autorisation kilomètrique au plus juste pour la voiture de location (budget oblige on n'a souscrit que 900km, sachant que la pointe nord de l'île est à presque 400 bornes de Nouméa)...
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