On a laissé derrière nous les
glaciers et les otaries pour rouler vers le Sud : direction le Fjordland. Comme son nom l'indique, la côte de la région est truffée de fjords, c'est-à-dire d'anciennes vallées glacières envahies
par la mer, ce qui donne des paysages... hum, plutôt chouettes et inhabituels pour nous autres non-Norvégiens.
Mais il y a de la route jusque là-bas, beaucoup de route. On estime le trajet à deux journées complètes à se relayer au volant...
On s'autorise quand même quelques balades marrantes en cours de route...
Par exemple aux "blue pools" de Haast Pass, le col qui nous ramène sur l'autre versant de la chaîne de montagnes.
Mais pas question de piquer une tête, l'eau arrive directement des sommets enneigés juste au-dessus. Glaciale quoi.
En poursuivant vers le Sud on arrive ensuite dans une région qui offre des paysages vraiment splendides, avec d'immenses lacs qui se succèdent les uns aux autres, entourés par les montagnes.
Vers Wanaka d'abord, où l'on passera d'ailleurs la nuit dans un camping avec une vue sensationnelle...
Puis du côté de Queenstown le jour suivant...
On file sans s'arrêter, mais tout ce coin aurait été à creuser c'est sûr ! Il y a des multitudes de randos et plein d'activités (du genre kayak, rafting, canyoning ou des sauts à l'élastique
démentiels, sans compter toute une panoplie de stations de ski qui viennent malheureusement de boucler leur saison) mais on n'a pas beaucoup de temps et on doit faire des choix : les fjords
d'abord !
Et justement, on finit par l'atteindre, ce satané Fjordland...
Dans ce coin qui chope toutes les dépressions à trainer dans les mers du Sud et qui affiche un record de plus de 300 jours de pluie par an, on semble avoir réussi notre synchro avec la fenêtre
météo favorable qui se profilait ici pour une ou deux journées, mais en tout cas pas trois.
C'est l'euphorie dans l'équipe ;)
Et le lendemain matin, à l'heure des braves...
On s'est levés à 4h du matin, pour finir les 50 derniers kilomètres de route depuis notre camping (un site du
DOC dans la vallée et au bord d'un lac) jusqu'à Milford Sound, le fjord
incontournable du coin et accessoirement le seul accessible par la route !
Faire le trajet de nuit nous a d'ailleurs donné l'occasion de voir nos premiers opossums en balade, plutôt qu'en descente de lit comme il y en a partout sur le bitume de toutes les routes, la
seule fin valable (avec les manteaux de fourrure) aux yeux des Néo-Zélandais qui haïssent profondément cette petite bête.
C'est vrai que malgré leur frimousse rigolote, les opossums sont - hum - disons un peu envahissants pour les autres espèces... Et - sacrilège suprême - ils mangent les oeufs du kiwi, l'oiseau
vénéré. C'est pourquoi un peu partout en Nouvelle-Zélande on trouve de charmants panneaux, brochures ou tracts dans ce style :
Mais, comme on dit souvent en Nouvelle-Zélande, revenons à nos moutons...
On s'est donc organisés la veille, depuis Te Anau le village le plus proche à... 100 bornes d'ici, une exploration du Milford Sound à la manière qui nous semblait idéale : en kayak de mer, avec
un départ aux aurores pour être seuls au monde et éviter les quelques bateaux de touristes qui se mettent à tourner plus tard dans la matinée.
Mais cette journée du 9 Novembre marque avant tout le changement de décennie de Lapinette, qui marque le coup jusqu'au bout ;)
Avec le guide, on est quatre embarcations et donc huit en tout (nous trois et quatre autres rigolos qui ne l'étaient pas trop d'ailleurs). Pas de bateau, rien. Autrement dit Milford Sound est
pour nous tout seuls.
25 kilomètres et au moins 5 heures de rame nous attendent pour parcourir le fjord jusqu'à la mer de Tasman, où un bateau à moteur viendra nous récupérer.
Les Lapinous ont pris le meilleur départ !
L'environnement est juste incroyable... Les falaises au-dessus de nos têtes font plus de 1000m de haut (et accessoirement il y en encore 400m supplémentaires à plonger sous la surface, c'est
profond quoi) !
L'avantage d'avoir la pluie en surabondance toute l'année dans le secteur (surtout quand il fait miraculeusement beau le jour où l'on y est !) c'est que ça donne des cascades un peu partout. Et
de la bonne chute d'eau bien dodue, ça rigole pas. Effet brumisateur garanti dans un rayon de 150m !
Il est pas bien gros notre kayak en bas à droite de la photo hein ?
Et puis tout d'un coup, des remous bizarres à côté du kayak, des silhouettes sombres sous la surface juste devant nous...
Hey, qu'est-ce-qui se passe ? Des pingouins en train de pêcher comme on en a vu un peu plus tôt ?
Finalement, nos copines les otaries se trahissent...
Et on en découvre plein d'autres en train de roupiller sur les rochers !
Il y en a tout un gang en fait, et elles se mettent à jouer autour de nous : pirouettes, dos crawlé, battements de nageoires... un spectacle de cirque en l'honneur de Lapinette ?
Chouette rencontre !
Mais la suite de la "balade" devient nettement plus sportive : la brise s'est levée et s'engouffre plein pot dans le fjord, on a donc un méchant vent de face pour ramer, un plan d'eau qui s'agite
à vue d'oeil, et des vagues qui passent de plus en plus souvent par-dessus le kayak (censé être étanche avec les espèces de jupes que l'on porte autour de la taille, mais étanche dans une
certaine limite quand même, on a fini trempés !). Et le guide qui nous motive à grands coups de "faut pas trainer ça va être de pire en pire"...
Pour s'abriter au maximum du vent on rame au ras des falaises, puis au bout d'un moment la vallée s'élargit et on aperçoit l'horizon : la mer, on y est !
Ce qu'on ne savait pas à ce moment-là, c'est qu'il fallait encore ramer un bon coup pour rejoindre une petite crique abritée où le bateau puisse nous récupérer sans trop risquer que quelqu'un
passe à la flotte...
On finit cuits, mais les Lapinous auront ramé dans les Quarantièmes Rugissants !
Et dans l'après-midi, on quitte le Milford Sound à nouveau envahi par les nuages, confirmant qu'on a vraiment eu un créneau météo assez inespéré pour la région !
Une fois revenu à Te Anau où l'on retrouve des moyens de communication modernes, les messages commencent à pleuvoir sur le téléphone et la boîte mail de Lapinette !
Et pour le repas : langouste du fjord !
Un pêcheur qui venait de remonter ses casiers pleins à rabord nous en a gentiment offert une...
On a maintenant atteint l'extrémité de notre parcours dans l'île du Sud, il nous reste à remonter vers Christchurch pour rapporter le van au loueur. Ce qu'on va faire par la côte Est, pour faire
une boucle. La prochaine étape sur la route : Dunedin et la presqu'île d'Otago, réputée pour sa faune. Albatros, lions de mer, pingouins, on n'a jamais été aussi près du Pôle Sud (bon ok il y a
quand même encore pas mal de kilomètres avant l'Antarctique...) !
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