Notre arrivée en Nouvelle-Zélande
commence par quelques remarques désobligeantes d'une douanière pointilleuse à l'aéroport d'Auckland...
Selon elle la ressemblance pas franchement frappante avec la photo du passeport ne prouve pas que c'est le mien.
Sans rire, faut qu'elle change de métier non ?
Bref, elle finira par nous laisser passer en admettant que quelques mois dans les îles du Pacifique puissent légèrement jouer sur l'apparence physique... Y avait de quoi se vexer quand même !
Bon alors la Nouvelle-Zélande on y a débarqué en short, dans tous les sens du terme : habillés un peu légers pour encaisser la perte d'une bonne quinzaine de degrés depuis Tahiti, et pas la
moindre ébauche de programme ni même un guide de voyage en poche. On sait juste où c'est, en fait...
Ayant quand même eu vent que les locations de van n'étaient pas hors de prix et qu'il y avait des tas d'endroits à découvrir un peu partout, on a suivi cette idée et monopolisé la matinée du gars
de l'office du tourisme de l'aéroport pour qu'il nous aide à trouver une bonne affaire...
Quelques pages consultées sur le net et dix coups de fil plus tard, ce serviteur dévoué nous avait déniché un van tout équipé pour pas trop cher, on a signé pour une quinzaine de jours de loc sur
l'île du Nord - éventuellement prolongeables - et à midi on était sur la route avec cette merveille (et un stock monstre de dépliants et cartes diverses glanés à l'aéroport) :
Psychologiquement, on avait bien trop peur de perdre encore des degrés en descendant vers le sud d'Auckland : par conséquent on met le cap au nord pour démarrer ce nouveau road trip après notre
aventure australienne, et tenter une adaptation progressive au climat néo-zélandais à la suite de ces deux derniers mois dans les îles du Pacifique... où l'on a oublié ce qu'étaient des
chaussures, un pantalon ou même un simple tee-shirt à Ahe.
On part donc à la découverte du Northland, la région de Nouvelle-Zélande qui nous paraît logiquement le plus près des tropiques !
On décide arbitrairement de remonter vers le cap tout au nord en longeant tranquillement la West Coast, réputée pour ses forêts...
Au niveau de la météo on prend assez cher les premiers jours. Mais on se fait vite à l'adage néo-zélandais : "les 4 saisons dans la même journée", et c'est vrai qu'on est scotché par la vitesse à
laquelle le temps change ici, dans le bon ou le mauvais sens.
Comme annoncé, le côté ouest du Northland est bucolique à souhait...
La minute botanique : ça c'est un
kaori, l'arbre fétiche des Maoris. Bon faut avouer qu'il y a de quoi, ces trucs-là sont gigantesques. On en a vu certains vieux de plus de 1000 ans et
dont les dimensions ridiculiseraient un chêne de chez nous...
Pour se poser la nuit, sur le même mode qu'en Australie on essaye d'alterner une nuit en vrai camping avec une nuit dans la brousse.
Mais le "freedom camping" ne semble pas avoir trop la cote ici, et d'accueillants panneaux "attention, les voisins vous regardent et vont appeler les flics" sont visibles un peu partout, même
dans des coins perdus où l'on se demande bien qui sont les voisins en question...
En tout cas dans un cas comme dans l'autre on ne croise pas grand monde, le nord de la Nouvelle-Zélande n'a pas l'air très couru et en plus la haute saison touristique ne débutera qu'en
Novembre... Ca c'est dans un vrai camping, tous les emplacements étaient vides :
Finalement il n'y a pas de grande différence avec le camping sauvage !
Le bon plan néo-zélandais : les
DOC campgrounds, des terrains aménagés pour le camping dans les réserves naturelles (DOC pour
Department Of Conservation).
Inconvénient : il n'y en a pas partout et ils sont souvent à l'écart des routes principales ou même des routes goudronnées tout court, mais des petits guides les répertorient région par région et
indiquent comment s'y rendre.
Avantages : c'est généralement pas très cher (bien sûr il ne faut pas s'attendre à une cuisine tout équipée et il y a rarement la douche chaude) voire gratuit pour les plus spartiates. Et surtout
étant en pleine nature ils sont toujours joliment placés, et la plupart du temps bien tenus (bon ok, le premier on s'est embourbés avec le van).
Celui-là par exemple est situé juste au bord de la plage de Tapotupotu Bay, à côté du Cape Reinga à l'extrême nord de la Nouvelle-Zélande. Pas mal ;)
La route vers le nord nous rappelle un peu la maison !
Omapere et la dune en face, un petit air de Cap Ferret...
Ninety Mile Beach, une furieuse allure de côte médocaine...
Les montagnes de sable de Te Paki, une sacrée ressemblance avec la dune du Pyla (en trois fois plus grand quand même, les dunes d'ici sont carrément gigantesques) !
Mais sinon la Nouvelle-Zélande ressemble bien à ce que l'on pouvait imaginer : des prairies à perte de vue !
Et bien sûr, des millions de moutons...
Y a de la laine en stock !
Ceux-là c'est pour les pulls roses, évidemment...
Et puis trois jours après avoir quitté Auckland, on est finalement arrivés au bout de la route : le Cape Reinga. Après plus rien, juste l'océan Pacifique. Sauvage !
Il y a de très chouettes (et très longues) balades dans le coin, à travers les prairies...
Les dunes géantes (et bonjour pour pas se paumer !)...
Le bétail ("marrant" de se retrouver au milieu du troupeau bien énervé par notre passage... on n'aurait pas dû prendre le sac à dos rouge !)...
Et le long de la côte...
Un petit air de Far West ?
Au sud de la presqu'île du Cape Reinga il y a un autre coin sympa : Karikari Peninsula.
Des criques et des plages désertes, une mer turquoise et... glacée. En tout cas bien trop pour nous pour y tremper plus que les pieds, et encore !
Après ces quelques jours le plus au nord possible du pays, ayant plutôt bien limité les dégâts de la transition climatique avec Tahiti (comme vous aurez pu le voir sur les photos le ciel est
plutôt bleu, même si évidemment on évite de sortir l'appareil pendant les averses), on prend une décision symboliquement difficile : redescendre vers le sud et abandonner les degrés derrière nous
au fur et à mesure de la progression...
Alors on se met en conditions hivernales : raclette dans le van ! (et pour ceux qui se disent que les loueurs de camping-cars sont quand même vachement prévoyants pour fournir un appareil à
raclette dans leurs véhicules, ne rêvez pas trop : on a fait fondre un genre de gruyère dans une poêle...)
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