Depuis Bajawa on ne peut pas le
louper, le volcan Inerie (à prononcer « inrié » pour briller dans les soirées indonésiennes) se voit de partout et a une bonne tête... de volcan.
Avant d'arriver ici au milieu des montagnes de Flores, on n'en avait jamais entendu parler, obnubilés par le Semeru à Java et le Rinjani de Lombok. On a commencé à l'apercevoir sur la route
environ 100 bornes avant Bajawa, donc ça a eu le temps de nous travailler au fur et à mesure qu'on s'en rapprochait !
En débarquant à l'hôtel sans même avoir posé les sacs, notre première question ça a été le traditionnel « vous avez une chambre ? » et la deuxième dans la foulée « ce truc-là on peut le grimper ?
» en montrant le cône du volcan.
A priori oui, on nous a donc aiguillé sur un guide. Le gars demande une somme plutôt rondelette pour nous emmener là-haut parce que « c'est très dur » qu'il dit. Mais il nous propose une
alternative avec un gars du village au pied du volcan, il ne parlera pas un mot d'anglais (de toutes façons vu le charabia que nous débite le guide censé parler anglais, ça ne change pas grand
chose) mais est prêt à nous montrer le chemin à un tarif raisonnable.
On déniche sur une carte l'altitude du Gunung Inerie : 2245m. Bajawa est environ à 1100m. Ca nous paraît faisable. Alors on signe, rendez-vous pris pour 4h demain matin...
Ce qui nous donne droit au lever de soleil sur les montagnes à l'est (le volcan de la photo c'est pas celui qu'on grimpe, c'est le Gunung Ebulobo plus loin sur l'île de Flores, que l'on verra
d'ailleurs fumer plusieurs fois en montant).
On fait donc la connaissance de notre guide : Francescus (c'est catho à fond dans l'intérieur de Flores) du village de Watumeze juste en bas du Gunung Inerie, l'âme dévouée qui permet pour
quelques roupies aux très rares touristes de passage la grimpette que les guides de Bajawa ne veulent pas se taper...
On démarre l'ascension de notre volcan de nuit, à la frontale (enfin le guide n'en a pas) à travers la jungle au pied du volcan puis la prairie. Y a pas vraiment de chemin personne ne vient ici,
on marche dans l'herbe jusqu'aux cuisses, avec la rosée on est trempés en moins de deux.
La ligne à suivre ? Tout droit ! (la photo est prise de jour à la descente)
Le guide a un rythme bizarre, pleins gaz dans la pente avec des petites pauses fréquentes. Nous ça nous casse les pattes, mais on ose pas trop râler et on est obligé de lui coller au train pour
ne pas le perdre.
Bon le jour finit par se lever, on n'est pas encore trop haut et c'est un peu compliqué pour avancer dans la végétation sans voir où l'on met les pieds, mais on finit par s'en sortir...
Par contre la seconde moitié, c'est n'importe quoi. Une pente qui devient méga raide, des dalles de lave durcie bien coupante recouvertes de petits cailloux qui roulent sous les pompes, un truc
casse-gueule comme j'en ai jamais vu. D'ailleurs on se pétera la tronche un certain nombre de fois malgré les batons pointus qui servent de piolet, pas mal d'écorchures au final, et on n'ose pas
imaginer la descente par là...
Forcément à escalader en ligne droite, on grimpe vite en altitude. En deux heures d'effort - très - intensif, on a bouffé 1000m de denivelé.
Ce qui nous amène au bord du cratère, où la pause s'impose.
Le sommet est en vue !
La vue est déjà chouette...
Depuis le bord inférieur du cratère, il faut encore une vingtaine de minutes pour atteindre le sommet en suivant l'arète.
Ce taré de guide se met à courir, en tongs, pour nous attendre en haut. Mais Fab s'accroche !
J'suis pas loin derrière, mais moi j'cours pas !
Arrivée au sommet !
Le panorama est dément, avec la mer tout en bas et le cône parfait formé par l'ombre du volcan...
Les vainqueurs du
Gunung (« montagne » en bahasa indonesia, le blog des Lapinous c'est aussi... enfin bref) !
Et puis faut bien attaquer la descente...
Et c'est confirmé, par le merdier dans lequel on est monté.
C'est un carnage, on s'est retrouvé sur le cul au moins dix fois chacun, les jambes et les bras qui perdent de la peau à chaque fois, surtout pour Fab. Un vrai calvaire.
Quand enfin on arrive dans les pentes inférieures où les éboulis laissent la place à de la prairie un peu plus gérable, on est sur les rotules et le soleil tape dur... mais pas le choix, faut
finir.
On mettra finalement autant de temps à descendre qu'on en a mis à monter, un peu plus de deux heures. À en chier comme c'est pas imaginable pour arriver en bas en un seul morceau, sans une goutte
de flotte pour finir parce que le guide a tapé sévère dans nos stocks...
Quand on voit la bête en rentrant en scoot sur Bajawa (au radar), on est quand même assez contents de nous !
Et mon sac va s'alléger d'une paire de chaussettes, elles par contre le Gunung Inerie a eu leur peau...
Quelques prix indicatifs... (2010) |
en milliers de roupies (seribu rupiah), 1 € ~ 11,5 rb |
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Bajawa
- hôtel Edelweis 125 rb la chambre pour deux avec petit-dej
- guide pour l'ascension du Gunung Inerie 350 rb (en passant par un intermédiaire à Bajawa, le guide lui-même n'a reçu que 200 rb)
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