Attention, article à
sensation !
Pour rejoindre la côte Pacifique depuis le Fjordland, c'est une partie de plaisir comparé aux routes sinueuses plus au Nord qui relient les deux côtés de l'île du Sud, en traversant la chaîne de
montagnes.
Ici plus de montagnes, la route trace des lignes droites au milieu de la plaine. On rejoint la région de Dunedin sur la côte Est en affichant une moyenne jamais vue pour nous en Nouvelle-Zélande
!
Les nuages qui envahissaient les fjords ne sont pas arrivés jusqu'ici et on se croirait presque sur une plage du Médoc en été. Et la météo locale annonce 30 degrés pour les jours suivants,
incroyable à cette époque de l'année en Nouvelle-Zélande !
Bon par contre la température glaciale de l'océan rappelle que l'on est quand même très au Sud du Pacifique... 14, 15 degrés ?
Apéro sur la plage, évidemment !
Dunedin est une ville qui doit être grande comme... allez, Mont-de-Marsan, et encore (comment ça vous n'avez jamais été à Mont-de-Marsan ?). Mais à force on avait un peu oublié que ça existait,
les immeubles, les rues commerçantes avec des boutiques, les galeries marchandes et surtout le monde dans la rue... Du coup on a un peu l'impression de débarquer à Paris !
Si on a débarqué ici c'est pour une bonne raison : Otago Peninsula, une presqu'île sauvage qui s'avance sur quelques dizaines de kilomètres dans la mer et qui abrite tout un tas d'espèces que
l'on a pas trop l'habitude de croiser : colonie d'albatros, familles de pingouins, gangs de lions de mer... et la désormais classique communauté d'otaries !
Bref, on part traquer la faune locale.
Ca commence pas fort avec un échec cuisant du côté des albatros, installés à la pointe de la presqu'île. C'est la pleine période de reproduction, et le
Departement Of Conservation a
barricadé l'accès au site où ils ont l'habitude de s'ébattre...
Et faut croire qu'effectivement les albatros jettent toutes leurs forces dans la reproduction et roupillent ensuite, parce qu'on en n'a pas aperçu un seul dans le ciel. Le bestiau faisant dans
les 3m d'envergure, on l'aurait pas loupé quand même !
Il y a bien foule en cormorans, mouettes et assimilés, c'est sympa mais ça compense pas, on a les mêmes chez nous...
Du coup on mise tout sur les lions de mer, et si les infos que l'on a soutirées au quartier général du
DOC à Dunedin sont exactes, il y a une plage accessible à pied quelque part sur la
presqu'île où l'on a pas mal de chances d'en voir en train de faire la sieste l'après-midi...
Et effectivement, ces gros machins sombres sur la plage ne sont pas des rochers ;)
Alors un lion de mer, c'est quand même un sacré bestiau ! Rien à voir avec les otaries, c'est le format au-dessus. D'ailleurs les lions de mer bouffent les otaries...
Les femelles doivent faire dans les 1m50, les mâles le double. Et quelques centaines de kilos sur la balance. Bon et puis un lion de mer ça s'appelle pas comme ça pour rien, ça a de grandes dents
et ça s'en sert pour choper tout ce qui passe à sa portée dans l'océan.
Bref on se retient d'aller les caresser et on garde nos distances pour la photo !
(tout à fait, amis zoologistes, c'est effectivement un monsieur)
La plupart sont en plein roupillon. La fille du
DOC nous a dit : "n'approchez pas à moins de 10 mètres de ceux qui dorment"...
Alors bon on fait gaffe, du moins au début, d'autant qu'ils ont l'air assez patauds pour se déplacer...
Ils sont pas mignons ?
Euh, en fait...
Un des plus gros de la bande qui va se chercher un petit quelque chose à grignoter, c'est l'heure du goûter...
Par exemple un gentil pingouin qui a fini sa journée de pêche et rentre chez lui ?
Car figurez-vous que les dunes du coin sont habitées...
Ce sont des pingouins aux yeux jaunes, malheureusement de moins en moins nombreux et donc archi-protégés.
C'est plutôt marrant de les voir se déplacer en se dandinant... ben comme des pingouins en fait !
Avec Fab on a l'idée géniale de vouloir grimper la dune pour prendre en photo un lion de mer qui dort juste en-dessous...
Seulement comme à chaque fois qu'on rencontre des bêtes à grandes dents ensemble, ça se passe pas bien. En passant un peu trop près à côté de lui on réveille le lion de mer, et il est de mauvais
poil alors il se lève d'un coup et se met à nous gueuler dessus !
Evidemment on a déjà bondi vers la dune, mais la pente est trop raide et on se retrouve bloqués au milieu, avec le bestiau bien énervé qui nous attend juste en bas.
Premier réflexe : des photos ! Deuxième réflexe : "merde, on fait quoi maintenant ?"
Lapinette qui était un peu plus loin sur la plage s'est mise bien à l'écart et regarde la scène sans rien pouvoir faire à part se lamenter de ne pas avoir sa caméra avec elle, pour filmer deux
guignols coincés dans la pente avec le comité d'accueil en bas...
Quelques tentatives pour grimper vers le haut de la dune ne donnent rien à part exciter encore un peu plus le lion de mer, avec le sable on glisse trop et vaut mieux éviter de retomber trop
bas... Fab n'est pas trop chaud pour ma proposition de descendre en courant sous le nez du bestiau et de piquer un sprint sur la plage avant qu'il ne réagisse, vu qu'ils ont l'air assez
mollassons sur le sable on devrait le semer... Non ?
Si vous lisez cet article c'est que ça s'est bien fini, évidemment...
Après dix minutes de galère pas franchement sereine, Fab a fini par réussir à grimper la dune et m'a aidé à le faire ensuite pour s'échapper de l'autre côté, et le gueulard en bas a réussi à
exaspérer ses copains qui roupillaient peinards, du coup ils se sont tabassés entre eux sans plus s'intéresser à nous.
Fab peut pas s'empêcher de narguer ses nouveaux potes maintenant qu'on est tirés d'affaire !
Après coup je me dis que c'est sûrement l'épisode de tout le voyage où j'ai eu le plus la trouille, ce coup-ci on était vraiment pas fiers, sûrement à cause de la taille de la bête.
Là où on s'est aperçus qu'on aurait pu avoir des gros ennuis, c'est quand on a vu courir un lion de mer sur la plage pour aller dans l'eau : ça se déplace super vite en fait... Heureusement qu'on
a pas essayé de filer par le bas de la dune !
Accessoirement un lion de mer ça surfe aussi super bien : on en a vu un prendre une vague sur toute sa longueur, accélérer, monter et descendre dans le creux, et finir en se redressant d'un coup
comme pour attendre les applaudissements après cette dizaine de secondes de pure glisse. Extraordinaire, on était béats tous les trois en assistant à ça !
Malheureusement on n'a pas la séquence en vidéo (sinon on la vendait à National Geographics et on prolongeait le voyage de quelques années !), juste une photo pas très réussie d'une récidive
quelques minutes plus tard...
Mêmes les moutons ils sont sciés !
Fab se fera une petite expédition nocturne pour observer un autre rigolo de la presqu'île d'Otago : le minuscule pingouin bleu.
Alors forcément comme la photo a été prise de nuit et qu'utiliser le flash est la dernière des conneries à faire vu que ça leur bousille les yeux, ben ce petit pingouin on voit pas trop sa
couleur... mais il est bleu, promis.
Pendant ce temps les Lapinous sont au repos à l'hôtel, Lapinette ayant quelques soucis à l'arrière-train.
Sans rentrer dans de scabreux détails, ces saloperies de sandflies - un croisement purement néo-zélandais entre mouches mordeuses et moustiques insatiables - lui ont bouffé les fesses (vive le
camping sauvage et les cacas dans les buissons !). Normalement elle aurait dû s'en tirer avec quelques cloques comme on en a tous un peu partout, mais qui disparaissent dans les heures qui
suivent... Sauf que dans son cas les boutons se sont infectés, et au bout de quelques jours pendant lesquels on a bêtement laissé trainer pour voir si ça disparaîtrait tout seul, Lapinette avait
des demies balles de ping-pong à la place de chaque bouton.
Voila à quoi ressemblent ces espèces d'horreurs, une vraie plaie en Nouvelle-Zélande à tel point que l'on trouve des panneaux d'avertissement au départ des balades...
Médecin, centre de soins, charcutage en règle, traitement de cheval : à l'étranger c'est toujours compliqué mais on a fini par y arriver après une journée vraiment éprouvante.
Du coup on est resté plus longtemps que prévu à Dunedin, et il nous reste juste le temps de rentrer à Christchurch sans trop trainer en route, pour y rendre le van et boucler notre road trip dans
l'île du Sud (et notre road trip néo-zélandais également, car si Fab reste dans le pays pour de nouvelles aventures en solo, nous on met le cap sur notre dernière destination avec trois objectifs
: du repos, du repos, et du repos).
Au niveau du timing général pour ce mois en Nouvelle-Zélande, on dirait que nos 15 jours dans l'île du Nord c'était pas mal, on pense avoir fait à peu près le tour sans trop courir. Mais par
contre 2 semaines dans l'île du Sud, c'était trop court : on est passés sans s'arrêter dans la région de Queenstown et Wanaka alors qu'il aurait été facile d'y faire des balades pendant une
semaine entière sans s'ennuyer. Et on a complètement zappé le Nord, où il y a plein de trucs à voir (le parc national Abel Tasman notamment).
Alors si vous planifiez un voyage en Nouvelle-Zélande, pour nous la bonne durée c'est au moins 15 jours dans l'île du Nord et un mois dans l'île du Sud. Ou alors faudra faire des choix ou/et
courir en permanence ;)
Bref nous voila de retour à Christchurch, avec la dernière épreuve à surmonter et pas la moindre : retrouver les affaires de chacun un peu partout dans le van, et refaire les sacs...
Pour notre dernière nuit dans le van, on a même eu droit à un petit tremblement de terre, énième réplique de celui de magnitude 7 qui avait secoué la région de Christchurch il y a un mois (en
ville il y a encore pas mal de façades par terre, ça fait bizarre).
Fab qui est ensuite resté dans le coin en a d'ailleurs ressenti deux supplémentaires les jours suivants, on imagine sa joie ;) Fallait voir sa mine dépitée le lendemain matin de la première
secousse quand il s'est rendu compte qu'il était le seul de toute la ville à n'avoir rien senti, victime de son sommeil de bûcheron.
Maintenant pour les Lapinous c'est les vacances, on repart dans notre coin préféré : tropiques, lagons, cocotiers, on retourne aux Îles Cook pour terminer notre voyage en douceur !
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