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Dominica the Nature Island, 1ère partie

Dominica the Nature Island, 1ère partie

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On a lu dans un guide de la Dominique que Cristophe Colomb (lui-même !) avait dit en la découvrant lors de l'un ses voyages que cette île était remarquable par la beauté de ses montagnes, de sa végétation et de ses cascades, qu'il fallait le voir pour le croire.
Ben c'est exactement ça (et on rajouterait au passage « la beauté de ses plages désertes »), on va vous faire voir des photos de paysages magnifiques, mais c'est impossible de rendre compte de la réalité... La Dominique, il faut la voir par soi-même !


mars 2016 : nous sommes revenus passer une semaine en Dominique, avec cette fois pour camp de base une maison louée sur les hauteurs de Portsmouth, et quelques nouvelles découvertes sont venues enrichir l'article original...


Et pour commencer, on va cadrer géographiquement car beaucoup de gens confondent avec la République Dominicaine et ses immenses hôtels all-inclusive, ce qui n'a malheureusement pas grand chose à voir...
La Dominique c'est l'île qui est "coincée" entre la Guadeloupe au nord et la Martinique au sud sur l'arc que forment les Petites Antilles :

Dominique

C'est une île assez petite, 50km de long par 25km de large, mais réputée l'une des - sinon la - plus sauvage de toutes les Antilles...
Pas de tourisme à grande échelle, pas de gros hôtels, pas d'aéroport pouvant accueillir de plus gros engins que les petits avions en provenance des îles voisines.
La Dominique est indépendante depuis une trentaine d'années (depuis 1978 exactement), c'est une ancienne colonie anglaise et en subsistent la langue et la conduite à gauche. On paye en "EC" (pour East Caribbean), le dollar caribéen également en vigueur à Sainte-Lucie, Grenade, Saint-Vincent et dans toutes les anciennes possessions anglaises des Petites Antilles.

Nous on y débarque depuis la Guadeloupe en bateau, via le ferry Express des Îles qui effectue une ou deux rotations par semaine de la Guadeloupe au nord à Sainte-Lucie au sud, en desservant donc également la Dominique et la Martinique en cours de route.
Deux heures seulement de traversée (NGV oblige) de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe à Roseau en Dominique, qu'on nous avait assurée rock'n roll. Bon certes ça bouge et y a quelques passagers tout verts, mais c'est pas non plus le vomi général...

Dominique

L'arrivée, pleins gaz, le long des côtes de la Dominique !


Alors y a un truc à savoir quand on débarque du ferry au port de Roseau en Dominique, c'est qu'il vaut mieux en descendre dans les premiers... Les services de l'immigration et les douanes sont pointilleux, ça peut prendre un certain temps (largement plus d'une heure) avant de pouvoir sortir du port si on se retrouve en bout de queue dans le minuscule couloir qui mène aux contrôles.

Etant au courant on s'est plutôt pas trop mal débrouillés, avons retrouvé sans trop de difficultés malgré la foule à la sortie le gars pour la location de voiture (on avait contacté à l'avance une agence locale pour nous mettre de côté un petit 4x4), et rempli les indispensables paperasses : comme aux Îles Cook, ici il faut un permis de conduire local, le permis international ne suffit pas... et ça permet au passage aux autorités de se mettre une dizaine d'euros dans les poches, ce permis dominicain étant payant.

Bref on récupère notre nouveau jouet (un 4x4 étant quasi indispensable pour circuler en Dominique sans défoncer son véhicule, l'état des routes est... hum, disons très mauvais) et on replonge d'un coup en Indo : conduite à gauche et anarchique, routes improbables, obstacles fréquents !

Dominique

Notre point de chute : le village de Calibishie au nord-est de l'île, qui nous avait été recommandé par de précédents voyageurs comme un petit coin de paradis, avec les plus belles plages de la Dominique à découvrir en explorant le secteur.

Depuis Roseau il nous faudra plus de deux heures de pilotage (alors qu'à vol d'oiseau il n'y a que 30 kilomètres !) et quelques premières frayeurs quand il faut croiser un véhicule sur une portion étroite. Pourtant, on s'en rendra compte par la suite, ce sont les meilleures routes de toute l'île !

Dominique

mars 2016 : suite à la tempête tropicale Erika qui a ravagé l'île de la Dominique en août 2015, de nombreuses routes sont encore compliquées (la vallée de la Layou River, ou entre Laudat et Wotten Waven notamment) et ce pour sans doute quelques années encore.
Les dégâts sur le réseau routier sont très impressionnants, la plupart des ponts ont été emportés et ce sont des passerelles métalliques de substitution qui permettent de traverser les rivières. Sur la route principale entre Roseau et Portsmouth, ce ne sont pas moins de 5 ou 6 portions qui ont disparues et pour lesquelles des contournements à travers la végétation ont été tracés...


Dominique

On pose nos sacs au "Seacliff Cottages", contacté avant d'arriver en Dominique et dont les photos de la plage à proximité laissaient rêveurs.
Les "cottages" eux-mêmes sont sympas, il y en a 5 ou 6 répartis sur une immense propriété qui surplombe Hodges Bay, la plage en question. Ca nous rappelle un peu notre petite maison à Rarotonga aux Îles Cook, étant donné que l'on peut se servir à volonté dans le jardin en mangues, papayes, avocats ou des genres d'énormes pamplemousses dont on ne connait pas le nom...

Dominique

Voila pour l'intro...
Pour la suite, on va essayer de vous faire découvrir la Dominique en respectant une certaine logique géographique, et en commençant par la zone où l'on est basés !

 

Le village s'étire le long d'une des baies magnifiques du coin...

Dominique

La plage de Calibishie...

Dominique

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Dans le village...

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Daphne's Shop, la marchande de rhum au détail : on vient y remplir (et reremplir !) nos bouteilles vides.
Impossible de savoir si son rhum est du Soca ou du Red Cap, les classiques dominicais... mais une chose est sûre vu l'état dans lequel on finit après un seul verre : il est chargé !

Dominique

mars 2016 : découvert lors de notre second séjour, le rhum Macoucherie au bois bandé est plutôt original à déguster, quant aux effets secondaires... à vous de voir !

Dominique

Toute cette portion de côte cache des petites baies incroyablement sauvages, inaccessibles autrement que par des sentiers pas toujours évidents à trouver.
Hodges Bay, juste en contrebas de notre location, à la sortie de Calibishie en partant vers le sud...

Dominique

"Number One" Beach, de l'autre côté du village...

Dominique

Et la plus belle de toutes, Batibou Bay !

Dominique

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Cette plage est vraiment splendide, parmi les plus belles que l'on ait vues autour du globe.
L'atmosphère y est particulière car cette baie est très isolée, et franchement on s'y sent un vrai robinson. La plage est en effet bordée par la rainforest, autrement dit la jungle épaisse, qu'il faut traverser - non pas à la machette, il y a un chemin - depuis la route qui est assez éloignée.

Pour la petite histoire au village on nous avait déconseillés de nous y rendre seuls à cause de son isolement, il paraît que l'on peut s'y faire dépouiller par les lascars du coin. Mais d'une part on avait pris que l'appareil photo avec nous au cas où, et d'autre part hormis un bateau de pêcheurs qui a accosté et qui nous ont demandé du tabac, en deux expéditions sur cette plage on n'a vu personne.
Batibou's peaceful place, Man ! Ganja ?

Dominique

Découvrir les environs de Calibishie, c'est aussi essayer de s'enfoncer un peu vers l'intérieur et les montagnes.
Il y a des petites bananeraies un peu partout autour du village...

Dominique

Mais très rapidement, c'est la jungle !

Dominique

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Pas très loin du minuscule village de Bense, sur les hauteurs, il y a un coin qui constituera notre première expédition "cascade" (parmi les 365 que la Dominique est rénommée posséder !) : Chaudiere Pool.

Le problème c'est qu'en Dominique, généralement quand on cherche un endroit précis on galère à le trouver. Déjà qu'il n'y a aucun panneau de signalisation sur les routes, alors sur les sentiers on vous laisse imaginer d'autant qu'on ne croise quasiment personne !
A part des centaines de gros lézards, certes sympas mais pas d'une grande utilité pour trouver son chemin...

Dominique

Nos seules indications sont piochées dans le Lonely Planet, et il faut reconnaître qu'ils ont fait de leur mieux... mais ça reste du style "prenez à gauche après la grosse pierre, puis au manguier bifurquez à droite, et enfin cherchez le cocotier tordu : le sentier débute ici". On exagère à peine. Evidemment avec des grosses pierres, des manguiers et des cocotiers partout, c'est pas gagné d'avance...

Mais bon, même si on n'a pas trouvé la vraie Chaudiere Pool (on s'est baigné à moins de 100m sans la voir !), on a quand même piqué une tête dans le torrent et les petits bassins entre les rochers.

Dominique

Vital, après la marche en plein soleil !

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Mister Tropicano, le marchand de glace qui tourne dans le village. Ayant un petit congélateur dans notre location pour stocker les crèmes glacées, on a fait sa fortune ses glaces maison étant un délice... et encore plus par 35 degrés !

Dominique


 

On s'attaque à présent à la côte atlantique de la Dominique, très sauvage et desservie par l'une des pires routes que l'on ait jamais vues, totalement défoncée comme les autres, mais surtout zigzaguant sans interruption du Nord au Sud de l'île en suivant la côte très découpée.
Ca monte et ça descend sans arrêt, on alterne les passages au bord de l'eau...

Dominique

Avec les points de vue depuis les hauteurs...

Dominique

Notre expédition le long de la côte est débute par Londonderry Bay, quelques kilomètres au Sud de Calibishie. Cette longue plage ne déroge pas à la règle : complètement déserte !

Dominique

La particuliarité de cette plage (outre le fait qu'elle ait été utilisée comme beaucoup d'autres en Dominique pour le tournage des opus de Pirate des Caraïbes) : elle est réputée posséder le sable noir le plus fin de toutes les Antilles.
Il faut le voir pour le croire : on dirait un liquide ! L'Anse Couleuvre en Martinique, notre référence, est effectivement battue...

Dominique

En continuant vers le Sud, passé Pagua Bay on entre dans le Territoire Caraïbe : la portion de côte où habitent les Indiens Caraïbes, qui peuplaient à l'origine les Antilles et qu'on ne retrouve qu'en Dominique, où au contraire des autres îles des Antilles, le relief et la jungle leur ont permis de se cacher des envahisseurs européens.
Bien sûr le contraste est frappant avec les habitants de Calibishie par exemple, par ici les gens que l'on croise le long de la route ressemblent à... des Indiens, visages clairs et longs cheveux lisses.
Leurs habitations semblent parfois construites avec les moyens du bord, mais le paysage dans le coin est encore une fois magnifique...

Dominique

Passé le Territoire Caraïbe on arrive à la baie de Castle Bruce...

Dominique

Puis, après un crochet dans l'intérieur des terres, à Rosalie Bay...

Dominique

Un peu après Rosalie Bay, depuis le village de Morne Jaune (dans la partie sud de la Dominique, beaucoup de noms de lieux sont à consonnance francophone), il y a un "sentier" qui descend vers la mer pour atteindre Wavine Cyrique, un site magnifique où une cascade tombe de la falaise dans une petite crique avec une plage de sable noir. Cette rando est signalée "kamikaze" dans les guides locaux, mais on se dit que bon, les photos que l'on a vues méritent au moins de tenter...
Ben on n'a pas réussi, préférant faire demi-tour avant de ne plus pouvoir remonter à la force des bras, car en fait l'accès à la mer consiste à se laisser glisser le long de la falaise en s'agrippant à une corde.
Cette photo a été prise seulement au tout début de la descente, dans une position invraisemblable ! En-dessous, au moins 30m verticaux au milieu des racines dont on distinguait pas la fin, et surtout la mer nous semblait encore bien plus bas...

Dominique

Nous n'avons pas poursuivi notre exploration de la côte est au-delà du village de La Plaine, la route étant vraiment épuisante et ayant déjà bien entamé l'après-midi. Il y a de magnifiques cascades à découvrir un peu plus loin (Sari Sari Falls et Victoria Falls) mais avec les randos nécessaires pour les atteindre, c'était un coup à rentrer à minuit à Calibishie. Et déjà que la conduite de jour n'est pas triste, on n'imaginait pas trop rouler de nuit !

En fait à cause des temps de trajets très longs en Dominique, pour bien en profiter il faudrait séparer son séjour en deux parties, avec un hébergement dans le Nord pour les randos ou les activités par là-bas, et un autre dans le Sud pour celles dans cette autre moitié de l'île. Avec le recul on aurait tendance à dire qu'une semaine dans le Nord et une semaine dans le Sud n'est pas de trop pour bien découvrir la Dominique.
Evidemment nous avec nos 5 nuits sur place, on est loin du compte et on a pas mal de regrets du temps passé en Guadeloupe, qui nous a paru bien moins intéressante...

 

Le "centre" de la Dominique, au milieu de la jungle et des montagnes, est assez curieux : au milieu de nulle part il y a un rond-point improbable où se rejoignent quatres routes, l'endroit s'appelle Pont Cassé. Chacune d'entre elle part vers un coin de l'île en traversant la forêt vierge...

Dominique

Manque de chance pour nous mais bonne chose pour les futurs voyageurs, il y en avait deux en travaux lors de notre séjour et ça a un peu compliqué nos déplacements.
On a tout de même pu atteindre la sublime Emerald Pool...

Dominique

Dominique

Dominique

Et avons fini par trouver, après quelques demi-tours, Jaco Falls : une belle cascade bien planquée dans la végétation :

Dominique

Le point de repère à ne pas louper, à droite sur la route qui va de Pont Cassé à Pagua Bay : le Rainbow Fruit, un genre de bar perdu en pleine nature, aux nettes appartenances rasta où l'on peut apparemment consommer diverses substances...
Mais personne dans les environs lors de notre passage. Le sentier qui descend à la cascade démarre à l'arrière de la cabane.

Dominique

Ici aussi on peut piquer une tête dans les bassins au milieu des rochers...

Dominique

Pas très loin de Jaco Falls il y a d'autres cascades, les Spanny Falls. Mais malheureusement on n'a pas le temps de tout découvrir... Vous aurez un nouvel aperçu de l'intérieur de l'île lors de notre passage à Laudat, sur les hauteurs de Roseau la capitale, dans un prochain article.
Pour l'instant, notre exploration du centre de la Dominique s'arrête là...

Dominique

Soucieux de préserver un peu de suspense pour le récit de la suite de notre séjour, on achève ici ce premier opus sur cette île fantastique !
A venir : la pointe nord de l'île, Portsmouth et l'Indian River, Laudat, et l'extrême Sud avec la très belle Soufrière Bay. On vous montrera encore des paysages incroyables, et puis peut-être quelques moments d'immersion culturelle...

Dominique


La suite : Dominica the Nature Island, 2ème partie

LES BONS PLANS DES LAPINOUS...
prix indicatifs en East Caribbean dollars, 1€ ~ 3,80EC$
 
  pour manger à Calibishie...
Il y a plusieurs petits restaurants très simples le long de la route qui traverse le village, tous avec une terrasse donnant directement sur la plage et la baie pour une vue imprenable durant le repas ! Celui que l'on a préféré : Coral Reef Restaurant. Plats locaux à base de poisson ou de poulet, fruits pressés... vraiment pas cher, environ 20EC$ chacun pour un chouette repas.
 
  pour trouver Chaudiere Pool, car ce n'est pas si simple...
Les indications du Lonely Planet sont un bon début... on a fini par trouver la rivière et un coin sympa pour piquer une tête, mais pas la Chaudiere Pool en question ! Suite aux indications d'un gars du village en revenant, on sait maintenant où elle se trouve, on n'était pas passé loin. Comme indiqué elle se trouve à proximité du village de Bense, qu'on atteint par une petite route qui part de la route principale de Calibishie. Les explications :

Il faut suivre la route qui traverse Bense jusqu'en haut du village, où se trouve un petit château d'eau (se garer à cet endroit est une bonne idée, ensuite c'est du chemin un peu trop défoncé, même pour un 4x4). Il y a ensuite environ 1.5km de marche sur ce chemin, avec des paysages magnifiques. Le sentier qui mène à Chaudiere Pool démarre au niveau d'une petite cabane en tôle sur la gauche, il n'était pas indiqué. Un autre point de repère est le replat sur lequel se trouve cette cabane, avant une bonne montée du chemin principal.
Une fois engagé sur ce sentier qui descend vers la rivière, on passe devant une seconde cabane 50m plus bas, puis on s'enfonce dans la forêt pendant une quinzaine de minutes avant de déboucher sur la rivière où les rochers forment des petites piscines pour se baigner, mais qui ne ressemblent pas à Chaudiere Pool. Nous on s'est arrêtés là en pensant s'être totalement trompés de chemin, en fait la vraie piscine est à côté, il suffit de traverser la rivière pour atteindre un autre affluent juste un peu plus loin sur lequel se trouve Chaudiere Pool, bien cachée entre de hauts rochers (desquels il est réputé pouvoir plonger, de même que descendre la cascade comme un toboggan).