Aaah le récif du Ningaloo...
Notre choix de la côte Ouest de l'Australie plutôt que l'Est lui revient au moins pour moitié !
On en avait entendu que du bien, au contraire de sa "concurrente" à l'Est, la Grande Barrière de Corail et ses usines à plongeurs. Et effectivement on y a été plus que gâtés !
Mais avant la section plongée il a fallu qu'on s'envoie quelques centaines de kilomètres depuis Shark Bay, cela dit on commence d'en avoir l'habitude et on devrait finir par être rodés quand il
faudra enchaîner des tronçons autrement plus longs dans le Nord ou à travers le désert...
A peu près à mi-chemin entre Shark Bay et Coral Bay au Sud du Ningaloo, il y a une vraie ville, Carnavon.
Pour nous c'est l'occasion de ravitailler en tout, de dénicher internet, et surtout de faire réparer notre vitre cassée depuis l'étape précédente dans un garage spécialisé. 200€ dans les dents au
passage, au sujet desquels le loueur, puis la MAIF, puis Visa nous ont envoyé sur les roses pour un hypothétique remboursement... Comme d'hab les assurances se défilent, ça n'est que la n-ième
fois que ça nous arrive en voyage. Bref, on a une belle vitre flambant neuve et l'épisode est clos.
Carnavon nous a pas paru être un site touristique extraordinaire, un centre-ville sympa et abondamment fourni en palmiers, et une (seule ?) curiosité locale : la "one mile jetty", une jetée
effectivement interminable - et qu'on a pas terminée - qui s'avance au-dessus de la mangrove puis de l'océan...
Passé Carnavon les degrés s'enflamment (un peu trop d'ailleurs au vu de la météo très moyenne des jours qui ont suivi) et on peut enfin se prétendre officiellement sous les tropiques !
Et on se pose à Coral Bay, un genre de minuscule village de vacances : deux campings avec une cafet', une épicerie, un centre de plongée et quelques agences d'excursion sur le Ningaloo. On est
ici à l'extrémité Sud du récif et du lagon.
La moyenne d'âge du vacancier local nous semble - hum - assez élevée (les congés scolaires d'hiver viennent de s'achever en Australie) et celle de son amabilité proche de zéro. Quelques frictions
à noter avec nos voisins de camping, sans autre conséquence que de nous confirmer que l'Australien de base est assez territorial...
Mais bref. On est là pour quelques jours alors c'est la grande installation, on fait péter le auvent !
Coral Bay c'est aussi une plage sublime de sable blanc au bord du lagon turquoise. Mais on n'a pas pris de photo le jour de notre arrivée, finalement le seul où il y a eu du soleil. Du coup on
peut juste vous montrer un Coral Bay sous les nuages et aux couleurs bien ternes par rapport à la réalité...
C'est aussi ici notre première baignade australienne, avec masque et tuba au-dessus du récif - bien amoché - de coraux à quelques mètres de la plage. L'océan est annoncé à 22 degrés, dedans ça
nous paraît polaire alors que c'est pourtant nos standards estivaux à la maison... Après l'Indo et son eau à plus de 30 degrés, le référentiel thermique est un peu faussé !
Sous l'eau pas grand chose à signaler pour l'instant à part des gros snappers, le poisson fétiche des pêcheurs à la ligne en Australie et accessoirement des fish'n chips...
Mais il semblerait qu'il y ait de bien plus gros bestiaux à roder dans le secteur... Affiche plaquardée devant le prévenant office du tourisme de Coral Bay :
Le Ningaloo est en particulier connu pour la présence de requins-baleines (ceux-là sont gentils) à une certaine période de l'année : de début Avril à début Juillet grosso modo, autrement dit on
est limite-limite pour espérer rencontrer le plus gros poisson de la planète.
Mais le club de plongée a vite fait de doucher nos espoirs, non dans le coin il y en a plus que très occasionnellement et non on vous rembourse pas votre excursion à 350$ chacun si on n'en voit
pas.
Du coup après quelques jours à danser d'un pied sur l'autre à Coral Bay et en essayant d'apercevoir vainement une amélioration météo, on reprend la route pour Exmouth à l'autre extrémité du
Ningaloo, tout au Nord donc. Avec pour objectif d'aller chercher le soleil et de s'organiser quelques belles plongées en ayant plus de choix dans les clubs et dans les spots.
Le premier truc que l'on trouve à Exmouth en fait, ce sont des émeus et notamment à proximité immédiate du terrain de camping. C'est d'ailleurs le premier bled où l'on voit à l'entrée - et non
pas à la sortie comme il est d'usage avant de s'engager sur les routes à travers le bush - un panneau de signalisation "attention aux émeus" !
La deuxième découverte, ce sont les plages sympas un peu au Nord de la ville !
On fait aussi notre petite tournée des centres de plongée, un seul nous emballe et donne une vraie impression de club de plongée, les autres ressemblant plutôt à de joyeux excursionnistes. On
planifie donc nos journées à venir avec l'Exmouth Dive Center, je les cite parce qu'ils sont vraiment très bien.
Les requins-baleines ici il y en a mais il faut attendre que d'autres personnes viennent s'inscrire pour lancer l'expédition. On temporise donc avec une journée dans le parc national à proximité
d'Exmouth : le Cape Range NP, côté océan des plages paradisiaques, côté terrestre des gorges dans lesquelles on peut se balader.
Le long de la côte du Cape Range donc, on trouve une succession de plages magnifiques...
Lakeside :
Bon spot de X-Flying© !
Et de snorkelling (mais l'eau nous paraît toujours carrément froide !)...
Un peu plus loin, Turquoise Bay, pas mal non plus :
Mais en tant que plage phare du coin, un peu plus fréquentée...
Sympa cette partie du parc !
En fait il y a même plein de terrains aménagés pour camper, mais le nombre d'emplacements est déterminé et pas de bol c'est archi complet. Et pas moyen de s'incruster entre deux camping-cars,
chaque zone de camping est gérée par un ranger.
Retour à Exmouth donc, et sur la route record absolu de kangourous vus depuis Perth : largement plus d'une centaine en une vingtaine de kilomètres. C'est l'heure de sortie - la fin d'après-midi -
on roule au pas, ça traverse dans tous les sens devant le 4x4 !
On assiste même à un vrai match de boxe...
Le vent qui soufflait en tempête et empêchait toute sortie en bateau depuis quelques jours semble se calmer, on appelle le centre de plongée pour voir si une mise à l'eau le lendemain est enfin
envisageable. Ouep banco ça devrait le faire pour une journée sur le Ningaloo avec deux plongées au programme, on signe !
Première plongée officielle entre Lapinous !
On plonge sur un lieu habituellement fréquenté par les raies mantas, pas de chance on n'en a pas plus vu qu'à Komodo lorsqu'on a plongé à "Manta Point". Quelques belles stingrays quand
même...
Et pendant la deuxième plongée, outre des requins de récif plutôt classiques, un magnifique requin-léopard qui nageait en pleine eau. Belle bête, dans les 3 mètres de long.
D'ailleurs à propos des requins faut signaler que lors de la première plongée, l'autre groupe de plongeurs est remonté en ayant croisé un énorme requin-tigre, ouch !
Parmi eux il y avait des nanas qui effectuaient leur toute première plongée de formation, de quoi ne plus jamais tremper une palme dans l'eau après une rencontre pareille... et ben elles y sont
retournées le jour suivant, et elles ont plongé avec... trois baleines !
Nous on se programme la sortie requins-baleines pour le lendemain, toujours avec le même club de plongée vu qu'ils sont bien cools. Retour au camp de base à Exmouth donc, la ville qui vit
quelques mois par an focalisée sur ces géants (cette photo est kitch à souhait, c'est exprès)...
C'est parti pour l'expédition ! Départ à 7h du mat et niveau météo il semble qu'on ait bien senti le coup ;)
Ciel bleu, et contrairement à la veille où on s'était fait brasser pour les plongées, plus de vent ni houle.
La journée commence par une première mise à l'eau en masque et tuba sur la face extérieur du récif.
J'ai un bol monstre sur ce coup-là, je saute le premier du bateau et vois aussitôt passer une raie manta dans les 3 ou 4 mètres juste en-dessous de moi ! Le temps de beugler "mantaaaaa" et que
toute la petite troupe saute à l'eau aussi, elle s'est évaporée dans le bleu, Lapinette est deg'.
La photo est (très) pourrie, je m'attendais pas à tomber direct sur une manta, le temps de dégainer le caisson et de régler la prise de vue, la raie était déjà loin...
Cette session de snorkeling au large c'est au même endroit que là où on avait fait nos plongées la veille. Et où trainait le requin-tigre, Lapinette certifie ne pas y avoir pensé, perso je me
suis retourné deux ou trois fois en palmant au-dessus du récif, surtout en apercevant roder quelques silhouettes au loin (mais rien à voir avec le bestiau croisé par les autres hier).
Mais une chose est sûre, le Ningaloo est abondamment fourni en pélagiques, dédicace à Fab !
Et on part donc à la recherche des plus gros d'entre eux, les requins-baleines. 18 mètres potentiels, plus communément rencontrés entre 5 et 10 mètres, ce qui fait quand même un sacré monstre.
Nourriture exclusive : plancton.
Pour les réperer notre bateau est en liaison avec un petit avion qui survole l'océan et qui a pour rôle de nous transmettre par radio les positions d'éventuelles grandes tâches sombres sous la
surface, potentiels requins-baleines.
Ensuite ben c'est plein gaz vers la zone, parfois à plus d'une heure de navigation comme c'est le cas pour la première alerte.
Mais c'en est bien un, le bateau nous dépose sur sa trajectoire estimée et nous voilà en pleine mer à se demander quel genre de monstre va nous arriver dessus...
Ben ça :
Avec quelques nageurs en fond pour mieux se rendre compte de la taille !
Celui-ci faisait dans les 5 mètres, dur d'imaginer qu'il en existe des plus de 3 fois plus gros...
On plonge deux fois avec le premier requin, mais c'est qu'il nage vite ce goret et même avec les palmes à fond il nous sème.
Du coup on part à la recherche d'un autre specimen, qui ne tarde pas à arriver et qui est un peu plus dodu : 7 mètres l'engin (et qui croise plus profond aussi, donc photos bof) !
Et pour bien faire mentir ces ploucs de Coral Bay qui nous soutenaient que les requins-baleines étaient repartis du Ningaloo à cette époque de l'année (en fait la réalité c'est qu'à Coral Bay ils
sont dégoutés d'avoir les requins seulement deux mois par an alors qu'à Exmouth à l'autre bout du Ningaloo, ils sont là d'Avril à Juillet), l'avion nous dégote un troisième spécimen !
Celui-là n'a pas trop à forcer pour nous semer, on a déjà dans les pattes 6 ou 7 mises à l'eau à palmer comme des furieux...
Cette journée sera même largement au-dessus de nos espérances, depuis le matin on aperçoit des baleines partout (incroyable la population qu'il y a ici, en l'espace d'une journée on en a vu pas
loin d'une cinquantaine !), mais sur le chemin du retour on a droit à un vrai spectacle de cirque avec des grands coups de nageoires sur la surface et des sauts impressionnants...
Le pilote du bateau nous a fait une vraie tournée de "whale watching" en détournant sa route pour approcher les baleines, c'était vraiment cool et il semblerait qu'on ait choisi la bonne adresse
pour les plongées et l'expédition requins-baleines, sérieux et équipe sympa. Quand au port on a vu le folklore que proposaient les autres opérateurs...
Et vaut mieux pas revenir déçu de ce genre de trip, parce ça coûte cher, très cher. 330$ - environ 220€ - par personne la journée (les tarifs sont les mêmes partout sur le Ningaloo), c'est le
seul endroit au monde où le plus gros poisson de la planète est facilement rencontrable et ça se paye.
Tous les clubs d'Exmouth ont cependant une clause de "no sighting" qui donne droit à une nouvelle expédition si la première n'a pas permis de localiser un requin.
Les monos du club de plongée faisaient l'apologie de leurs spots ici où ils ne se passe pas une journée sans qu'il y ait une belle rencontre sous-marine, franchement on les comprend ! Nous aussi
le Ningaloo nous a comblé...
Un petit bonus !
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