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Bayar untuk cinta

Bayar untuk cinta

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Pour l'amour il faut payer, inspiré par une anecdote survenue lors de ces journées de route particulièrement chiantes pour traverser Sumbawa d'ouest en est, de Maluk à Sape, le port duquel partent les ferries pour Flores. 450 bornes, presque un Bordeaux-Paris en scooter...

Bref, j'éclaire de suite ce titre qui reflète un changement notable dans la mentalité des gens qu'on a rencontré en traversant Sumbawa.
Dans un bled dont j'ai oublié le nom, on s'arrête avec Fab sur le bord de la route devant un petit vendeur de beignets divers comme il y en a partout. Comme on a l'arrière-train en compote, on se pose un peu pour déguster. Comme depuis deux jours dès qu'on s'arrête trente secondes quelque part, station-service, pause flotte, coup d'oeil au plan... c'est l'attroupement, même que ça en devient parfois un peu usant.

Ce coup-ci c'est un petit groupe de gosses qui vient nous offrir notre quota de hello mister. Et puis quelques gamines un peu plus vieilles arrivent aussi, un des gamins m'en désigne une en dessinant un coeur avec ses mains accompagné frénétiquement de cinta cinta (« amour » en bahasa indonesia mais y a peut-être un sens plus direct en fait...), bon ok c'est mignon elle m'aime bien. Et là le gosse qui me sort en montrant sa soeur bayar mister, payer, ah d'accoooord je commence à comprendre... et il rigole pas, mimant même du pognon avec ses doigts histoire que ça soit bien clair !

Voila, c'est assez dans le ton général de ce qu'on a rencontré à Sumbawa, qui semble une île très pauvre (à part vers Maluk où la mine d'or fait relativement bien vivre les gens du coin) : autant c'était pas flagrant auparavant, autant depuis peu on a l'impression d'être devenus des portefeuilles ambulants. Le moindre renseignement qui sur Lombok était donné avec un énorme sourire et par pure gentillesse, maintenant c'est rare que ça se termine pas par money money... du coup c'est nettement moins sympa. Je passe sur les gamins en scoot qui nous font des queues de poisson pour nous demander du fric ou nous piquer nos lunettes de soleil. Ou ne pas pouvoir bouffer tranquille le soir sans que le warung soit envahi par dix gamins qui veulent des sous ou le contenu de notre assiette. Mais bon on va pas généraliser et on va voir la suite...

Pour revenir à ces jours de transit, il nous en aura fallu trois pour ralier l'île de Flores depuis Maluk sur Sumbawa. Trois jours assez chiants, avec leur lot de galères et de ras le bol !

Sumbawa

Pourtant la première de ces journées débute plutôt pas mal, vu que l'on n'a pas résisté à une dernière session de surf matinale sur la vague de Tropical, à Sekongkang comme les jours précédents.
Plus petit qu'hier, et la connaissance de la vague faisant son effet, c'est un gavage en règle pour ma pomme. Trois heures dans l'eau à prendre vague sur vague, avec les mêmes têtes qu'hier c'est-à-dire cinq ou six gars grand max, je sors de l'eau lessivé avec des irritations de partout. Le hic c'est que j'ai mis un bon pet à la planche de loc, mais le gars a été super cool quand on lui a ramené et n'a pas demandé de fric pour faire la répa. Au contraire de ces petits escrocs de Gerupuk du côté de Kuta Lombok...

Sumbawa

Le temps de rentrer à Maluk où on loge, de faire les sacs et de manger un bout, on a finalement débuté notre road trip à travers Sumbawa en début d'aprem, soit bien plus tard que ce qu'on s'était fixé...
150 kilomètres, cinq heures et une crevaison plus tard, on a debarqué à la tombée de la nuit à Sumbawa Besar la grande ville de l'île, où on dégote un hôtel disons rustique à deux pas de la mosquée et au bord de l'artère principale, que même les boules quiès ce coup-ci elles sont sans effet. On s'en fout on est claqués et c'est pas cher.

Petite photo insolite sur la route... non Fab n'est pas un geek invéteré, c'est juste que nos guides sont numérisés pour gagner du poids et que donc quand on a besoin d'une carte ou d'une liste d'hôtels, ben faut sortir le netbook !

Sumbawa

La deuxième journée de route est un calvaire, on finira les nerfs en pelote...
Deux nouvelles crevaisons - une chacun pour pas faire de jaloux, une heure de perdue dans les garages à chaque fois - un problème mécanique sur le scoot de Fab réparé à l'indonésienne dans un bled paumé, une route interminable (le truc qui énerve : les rares panneaux kilomètriques qu'en fait tu t'aperçois que y a 50 bornes de plus qu'indiqué et que t'en vois pas la fin), des portions de route défoncées, des bonnes averses tropicales...

Bref après plus de neuf heures sur les scoots on arrive à Bima à l'est de Sumbawa, où on décide d'arrêter les frais, d'y passer la nuit et de faire les 50 bornes restantes jusqu'au port des ferries le lendemain aux aurores (le bateau pour Flores part à 8h00 et faut pas le louper, le suivant est dans deux jours et y a rien à faire dans le coin).

Quelques moments sympas ont quand même un peu égayé la journée !
Le livreur de noix de coco...

Sumbawa

Le plein à l'indonésienne, en achetant des bouteilles d'essence au bord de la route...

Sumbawa

Des gamines marrantes bien loin du « bayar untuk cinta » !

Sumbawa

La famille qui rentre de la plage...

Sumbawa

Un camion un peu provoc sur une île très musulmane...

Sumbawa

Et quand même quelques jolis paysages en chemin...

Sumbawa

Mon froc après deux jours de route, et je passe sur mon sac à dos, mes pompes ou même mon caleçon. La figure noire de crasse aussi.
Pour la petite histoire et pour la deuxième fois on a quand même eu très honte lorsque l'on a déposé nos fringues dans une laundry (pour celles-ci elles sont passées au lavage à Labuan Bajo, et on avait déjà fait le coup sur Bali une première fois).

Sumbawa

Le troisième jour, on trace les 50 kilomètres entre Bima et le port de Sape en un temps record, sur des routes de montagnes magnifiques mais qu'on apprécie pas à leur juste valeur, trop stressés pour être à l'heure au ferry. On s'arrêtera au retour !
Et puis c'est le désormais classique embarquement des scoots au milieu des camions...

Sumbawa

Neuf heures de ferry entre Sumbawa et Flores ça laisse le temps de récupérer des journées de route...

Sumbawa

De pique-niquer peinards en regardant défiler les îles éparpillées un peu partout...

Sumbawa

Dont Komodo l'île aux varans, où on devrait s'organiser une virée les jours à venir !

Sumbawa

Enfin après une longue traversée un peu monotone, quand même egayée par quelques dauphins et les sauts d'un magnifique espadon devant le bateau, Flores est en vue en fin d'après-midi !

Sumbawa

Les deux-roues d'abord !

Sumbawa

Sur les avis cumulés du Lonely et d'autres voyageurs, on opte pour l'hôtel Gardena à Labuan Bajo. De toutes façons il est tard et on a pas trop le temps de tourner.
Mais la vue qu'on a de notre petite terrasse devant la chambre justifie le choix à elle toute seule...

Sumbawa

Et luxe suprême, il y a des Bintang glacées ! Après Sumbawa l'île sans alcool (islam oblige, impossible de trouver la moindre boisson alcoolisée) c'est tout bénef pour notre moral un peu attaqué par les journées de route !

Ce matin le réveil n'est pas mal non plus...

Sumbawa

Le programme maintenant ça va sûrement être de rester dans le coin de Labuan Bajo une petite semaine tant il y a à y faire...
Excursions à Komodo et Rinca, sorties masque et tuba pour voir les raies manta, plongées de fou... on est au paradis des activités sous-marines !

Quelques prix indicatifs...  (2010)
en milliers de roupies (seribu rupiah), 1 € ~ 11,5 rb
 
  Sumbawa Besar
  • hôtel Sicu 70 rb la chambre pour deux sans petit-dej ni boules quies (à côté de la mosquée...)
  • au retour, losmen Saudara 75 rb la chambre pour deux sans petit-dej (un peu plus éloigné de la mosquée...)
  Bima
  • hôtel Lambitu 120 rb la chambre pour deux avec petit-dej