Changement de décor
!
On est maintenant, depuis une petite dizaine de jours, au milieu du Pacifique Sud, plus précisement aux îles Cook... alors comme cet archipel paumé ne dit généralement pas grand chose aux gens,
petit point géographique.
C'est pas très loin de Tahiti, et les habitants sont d'ailleurs des Polynésiens. Outre les dialectes maoris propres à chaque île, la langue officielle c'est l'anglais. Il y a deux groupes d'îles,
celles du Nord complètement isolées et quasi inaccessibles, et celles du Sud un peu plus ouvertes sur l'extérieur, dont l'île principale Rarotonga, la seule ayant un aéroport avec des vols
internationaux.
Toutes les îles sont minuscules, le tour complet de Rarotonga - la plus grande - fait 32 kilomètres.
Et pour visualiser sur une carte de l'océan Pacifique c'est là, entre les îles Samoa et la Polynésie Française :
Le deuxième point à éclaircir c'est peut-être comment on a atterri là...
Ben en fait, de notre vadrouille à travers le Pacifique Sud il y a deux ans, on a gardé en mémoire quelques coins - hum - assez sympas, et des photos numériques jaunies par le temps...
Cet atoll et cette cabane nous avaient hébergé quelques jours... C'est Aitutaki, à une heure d'avion de Rarotonga. Directement sur la plage, sous les cocotiers, devant le lagon turquoise, et une
tranquilité comme nulle part ailleurs. C'est bien vendu ?
Si oui ça tombe bien, ça s'appelle le Matriki Beach Hut et maintenant on bosse avec le proprio ;)
Sur le principe du woofing : pas de notion d'argent, hébergement et nourriture en échange de coups de mains pour l'aider à faire tourner sa crémerie. Crémerie que l'on savait donc succinte : deux
bungalows seulement, et la maison du propriétaire. Ca limitait les éventuels risques de surexploitation pour le boulot !
Avant de partir on s'est mis d'accord pour une durée de trois semaines, ce qu'on pensait être un bon compromis entre prise de marques au Matriki et finir par tourner en rond sur l'île qui n'est
pas non plus immense, 15km de long à tout casser.
Bref, en provenance de Sydney et après une escale de quelques heures à Rarotonga, on retrouve Aitutaki comme on l'avait laissée : un lagon qui claque dès qu'on l'aperçoit de l'avion...
On va essayer de vous montrer où on habite pour ces trois semaines quand même...
Deux bungalows au Matriki donc, le premier c'est la "Tree House" : une cabane avec un étage, une chambre en bas, une chambre en haut, les deux équipées avec le (strict) nécessaire pour faire sa
popote. Deux couples peuvent donc y loger indépendamment (mais avec le plancher aux lattes disjointes, ils deviennent vite intimes), mais la plupart du temps c'est des familles avec des gamins
qui prennent la Tree House.
Suivant l'étage, petite terrasse ou balcon directement sur la plage et le lagon...
Le deuxième bungalow c'est la "Beach Hut", une cabane plus petite mais pas partagée, avec juste un lit et également la mini-cuisine comme dans les chambres de l'autre. C'est là où on avait logé
lors de notre précédent passage...
Bon évidemment faut accepter de partager son logement avec quelques squaters, crabes terrestres, lézards, geckos, et rampants divers. C'est ouvert sur l'extérieur alors forcément y a des
profiteurs qui s'incrustent...
Notamment les moustiques, un désagrément notable ici !
Mais de l'un comme de l'autre, la vue sur le lagon est comprise dans le prix...
Nous on habite une vingtaine de mètres en retrait, dans la maison du proprio où l'on a notre propre chambre.
Voila pour le cadre... le "patron" s'appelle Matthias et - comme son nom le laisse supposer - est d'origine allemande. Dans la cinquantaine. C'est un peu le genre routard qui a voyagé partout
puis a fini par se poser, sa femme est une locale mais qui habite sur une autre île avec leur gamin, donc il vit tout seul ici. "Comme un ours" n'est pas forcément exagéré, ou plus trivialement
il rote et pète sans gène ni retenue...
Pas de mauvaise surprise en ce qui concerne le woofing à proprement parler : il nous héberge, nous met une cagnotte à dispo pour les courses, et nous laisse utiliser les jouets habituellement
loués aux clients (vélos, scoot, camion ou voiture, bateau, et sa connexion internet avec parcimonie).
Au niveau du boulot c'est principalement du bricolage, genre du mobilier pour les bungalows ou sa baraque, et accessoirement le suppléer dans la gestion du Matriki, genre déposer des gens à
l'aéroport par exemple. Il profite quand même pas mal de notre présence pour qu'on lui fasse sa bouffe, des fois c'est relou ça fait un peu domestiques ! Il a pas été déçu d'ailleurs, la
tentative de crêpes avec du lait en poudre dans une poele defoncée restera une apocalypse culinaire qu'il est pas prêt d'oublier...
On a fait quelques tables "rustiques" à partir de tranches d'arbres locaux (un énorme cyclone est passé pile sur Aitutaki il y a 6 mois, et y a eu pas mal de dégâts... outre les arbres par terre,
un peu partout sur l'île il y a des maisons écroulées).
Lapinette au rabot !
Y a pas trop de règles écrites pour le boulot, on a une liste de trucs à faire sans délai particulier quoi, pas d'horaires cadrées, en gros on essaie de bosser deux ou trois heures le matin, et
on s'y remet suivant la motivation une ou deux heures de plus l'aprem. Pauses récrés dans le lagon quand ça chauffe trop, évidemment ;)
Le vernis à bois c'est introuvable sur Aitutaki, mais par contre bizarrement y a de la résine époxy en stock (sûrement pour les réparations de bateaux). L'occasion de mettre à profit mon petit
bagage de shapeur amateur pour faire une finition sympa des tables en bois...
Je vous raconte même pas le système D pour le nettoyage de la résine sur les mains ou les pinceaux, du vinaigre à la place de l'acétone, et des feuilles de bananier à la place des chiffons...
D'ailleurs d'une manière générale ça reste du bricolage avec les moyens du bord, et avec des matériaux de récup'.
Et faudra qu'on pense à prendre en photo l'atelier de Matthias, un container aménagé avec tellement de bordel à l'intérieur qu'on pourrait creuser des galeries au milieu. Je tremble à l'idée
qu'il nous demande un jour de ranger là-dedans...
Bref, ça scie, ça rabote, ça ponce, ça cloue, ça visse, ça peint... et ça tresse !
Car on a appris à tresser les feuilles de cocotier pour en faire des toits, comme ça se fait dans toutes les îles du Pacifique. Lapinette est passé au statut pro en la matière, de l'avis même des
locaux.
Mais pour d'autres, c'est carrément la galère...
Hep hep c'est l'heure de la pause !
Avant d'aller refaire le stock de feuilles de cocotier avec le camion...
Généralement la deuxième partie de journée c'est tranquille, non seulement on se remet pas au boulot tous après-midis, loin de là, mais quand on s'y remet c'est pas pour longtemps histoire de
boucler un truc sur le feu...
Donc souvent c'est sieste...
Ou alors on va jouer avec les potes...
Ou Matthias nous emmène en balade en bateau, par exemple pour récupérer des gens qu'il a déposé sur un îlot le matin, ou alors il sort carrément le catamaran pour aller tracer sur le lagon...
Naviguer au milieu des motus (les petites îles façon Robinson, désertes, sableuses et couvertes de cocotiers, qui bordent le lagon), dur dur...
Cette petite plage perdue sur un motu du lagon d'Aitutaki fait d'ailleurs une arrivée fracassante dans notre liste de coins paradisiaques ;)
C'est l'heure du goûter, et y a juste à se baisser...
Et sinon ça n'a pas changé, les fins de journées sont toujours aussi sympas sur Aitutaki...
Tous les soirs (des exceptions au fait ? hum non...) on se pose sur la plage du Matriki, avec le petit apéro qui va bien, et les clients avec lesquels on s'entend bien...
Certains soirs, plusieurs fois par semaine en fait, un bar ou un hôtel organise une "island night" : une fête locale avec des joueurs de ukulele et une troupe de danseurs, et parfois un peu trop
de mise en scène pour les touristes quand ça se passe dans un grand hôtel...
Mais il y a un petit bar pas très loin du Matriki où la clientèle reste très locale, et la fête bien plus prenante qu'ailleurs (d'autant qu'ils servent des rhum coca de cowboy...) ! On adore
!
Rythmes lancinants ou percus rapides sur lesquels les filles se secouent les fesses à toute vitesse, ça en jette ! (aïe j'viens de me prendre une baffe de Lapinette)
Mais promis vous aurez un petit montage vidéo dans le prochain épisode ! (oui oui avec des garçons aussi, rôôô)
LES BONS PLANS DES LAPINOUS... |
prix indicatifs en dollars néo-zélandais, 1€ ~ 1,80$ |
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pour payer moitié prix sur les billets d'avion...
A condition d'être un peu flexible sur ses dates de voyage !
Les nombreux vols entre Rarotonga et Aitutaki n'étant pas tous complets, Air Rarotonga brade systématiquement les éventuels sièges libres un ou deux jours avant la date du vol.
99$ au lieu de 200$ ! En surveillant le site internet ou en se renseignant fréquemment au guichet de la compagnie, la veille ou l'avant-veille de la date souhaitée, il y a
de bonnes chances de choper un ticket pas cher. Peut-être pas forcément le jour pile, mais à coup sûr le lendemain ou le surlendemain (il y a 4 ou 5 vols quotidiens !). D'où la nécessité
d'avoir un peu de souplesse dans ses dates...
C'est valable dans les deux sens ;)
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pour obtenir pas cher, et facilement, son permis de conduire des Îles Cook...
Le permis international n'est pas reconnu ici, pour conduire un scooter ou une voiture et être en règle, il faut impérativement avoir la "Cook Islands Driving
License"...
Elle s'obtient sur présentation de son permis classique, et moyennant 20$ au poste de police de Rarotonga... ou 2$50 au poste d'Aitutaki !
D'autre part pour avoir la license scooter, sans le permis moto français (le vrai, pas celui pour les moins de 125cc) il faut passer un test pratique à Rarotonga (5$ de plus), mais à
Aitutaki la case deux-roues sera cochée d'office !
Donc si, comme nous cette fois-ci, vous passez d'abord par Aitutaki même sans y louer de véhicule, pensez à faire un saut au très calme poste de police d'Arutanga pour demander la driving
license avant de revenir sur Rarotonga, où avoir un scooter à dispo est le top ! Au mieux vous gagnerez une vingtaine de dollars et quelques heures d'attente, au pire ça vous fera un
souvenir...
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